Hockey : le projet d'Olivier Bouney, nouveau président de l’Anglet Hormadi Pays Basque - Premium

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet ?Olivier Bouney : J'ai commencé à l'Hormadi en 1977 en tant que joueur. J'ai joué en équipe première. Je suis depuis 15 ans le président de l'association amateur et pour moi, il y a une suite logique. Je ne peux pas laisser tomber le club. Si je ne donne pas un coup de main au club dans lequel j'ai grandi, qui m'a amené jusque-là, je pense que j'aurais des regrets toute ma vie. Je ne suis pas sûr de réussir à 100 % mais au moins, j'essaye de lancer des choses et c'est sûr que seul, je n'y arriverai pas. Il faut que le club redevienne le club d'avant, c'est-à-dire, que ça communique que ça discute entre les structures. Je suis partenaire depuis tout le temps de l'équipe première. Je m'occupe des transports. Donc j'ai toujours été impliqué, mais j'avais assez de boulot en amateur aujourd'hui pour faire ça, je quitte la présidence de l’amateur.Qui vous accompagne dans ce projet ?La personne qui vient avec moi, c’est Benjamin Gufflet, qui est dans le sport et qui possède la société Stratton. On va être actionnaire à 49% chacun dans une société qu’on a créé qui reprend les parts et qui s’appelle BG Sport. Donc il y a deux structures qui ont amené une partie du capital pour éponger une partie des dettes. Et dans un deuxième temps, il y aura une deuxième augmentation de capital. Une fois que le projet est sur les rails pour sécuriser et rassurer tout le monde, on passera à une deuxième augmentation de capital d'ici le mois de décembre pour arriver à éponger la totalité des dettes du club qui sont aujourd'hui de 440 000 €. Mais dans l'avenir, mon objectif sera de monter un capital à hauteur de 10 % du budget du club.Justement, comment remettre le club à flot ?Je pense que c'est déjà en ayant une comptabilité aujourd'hui qui est carrée et qui est hélas déficitaire, mais de partir des éléments qu'on a pu analyser et s'y remettre. C'est aussi recapitaliser, ce qui va aider puisque cela aurait déjà dû être fait, mais ça ne l'a pas été. Recapitaliser assainit pas mal le club et on repart sur une saison où on peut remonter, sur un petit budget certes par rapport à la Magnus, mais réaliste et essayer de gérer ça au mieux. Ensuite, le faire évidemment évoluer avec les années et repartir. Depuis le COVID , on avait une spirale descendante, maintenant, on a plutôt envie d'inverser le sens de cette spirale. On va commencer en bas. On fait partie des petits clubs de la Magnus. On ne peut pas lutter contre des clubs comme Rouen, Grenoble. On ne peut pas, on n'a pas les moyens, on n'a pas les outils aujourd'hui. D'abord en priorité, il a fallu passer devant la Commission nationale de suivi et de contrôle de gestion et amener les garanties qu'il fallait pour ne pas rétrograder. Donc ça a été envoyé la semaine dernière. Maintenant, il faut attendre d'avoir la preuve écrite pour officialiser la chose, mais il ne devrait pas y avoir de souci. Et ensuite, une fois que c'est fait, c'est arriver à trouver tous les partenaires et à avoir des gens qui viennent nous suivre et qui découvrent ce sport pour pouvoir boucler le budget et amener et à côté l'envie à tous les supporters de défendre ce club en portant et en recréant des gammes de produits qui peuvent amener les couleurs de l'Hormadi dans les rues comme on peut voir celles de l'Aviron ou du B.O. Pour l’instant il n’y a pas de merchandising. C’est un plan sur deux ou trois ans. D’abord, il faut assainir le club et après avancer des choses comme ça. Il faut qu'on arrive à nous voir en étant plus médiatiquement présents aussi.Quels vont être vos différents rôles dans ce montage ?Stratton, c'est une société qui a une régie. Donc, en fait, on sous-traite tout le partenariat à quelqu'un d'extérieur qui s'engage à nous amener un budget minimum qui permet au club d'avoir un bilan équilibré et de le présenter à la fédération pour valider notre budget de départ. Ils vont assurer la régie, donc tout ce qui est partenariat, animation, et prestation sur le côté financier. Ils sont spécialisés dans le sport et ils sont déjà sur un club de rugby, un club de foot. Donc je m'appuie sur eux. Et de l'autre côté, moi, j'ai grandi dans le hockey, donc je sais gérer aussi une entreprise. Et le but, c’est qu’on arrive à ce que le club soit rentable sur un, voire deux ans. Il y avait donc des personnes qui étaient déjà dans le club au niveau de la communication qui vont rester. De mon côté, mon objectif, c'est de faire le lien avec les équipes, de développer une partie du sportif sans rentrer dedans, mais de développer l'organisationnel et de valider les choses en fonction des budgets. Et de ces budgets, le faire remonter à la régie qui eux doivent s'engager avec nous. De notre côté leur dire ce qu'ils peuvent vendre ou pas en leur donnant aussi des noms de personnes qui peuvent nous accompagner.« Il faut un nouveau projet de patinoire »Quel budget pour cette saison ?On était à 1,3 million cette saison, et pour la prochaine, on veut être entre 1,5 et 1,6 millions d’euros.Vous parlez de rentabilité, comment l’atteindre ?La rentabilité passera par un outil qui doit évoluer, et là, il faudra que les élus nous aident. Il faut un nouveau projet de patinoire. On n’a pas de Zénith, pas de salle de spectacle ici. Après avoir aidé des équipes dans d’autres sports, dans le rugby, il faut aussi nous accompagner. Si on fait un beau Zénith, on peut y mettre tous les sports de salle dedans. On va y travailler dans les années à venir, avoir un projet qui tendra vers le carbone zéro. Les patinoires ont une très mauvaise image, mais elles consomment beaucoup moins que les terrains de foot qui sont chauffés, dont il faut tailler l’herbe, éclairer, etc. Dans le projet, il faudra deux patinoires, pas qu'une. Car il y a aussi d'autres personnes qui pratiquent sur la glace. Davantage d’heures pour le hockey, mais aussi pour le patinage artistique et autres sports. On a développé les filles. Mais on n’a par exemple pas encore de créneau disponible pour le hockey luge, qui est le sport pour les personnes en situation de handicap. Dans ce projet pourquoi ne pas avoir une piscine à côté aussi. Pour que les bassins soient chauffés par les moteurs qui font du froid pour la patinoire. C’est ce qui est fait à Chamonix par exemple. Dans l’avenir, il nous faut un club qui puisse avoir jusqu’à 5.000 places, contre les 1.500 actuellement. Nice aura une patinoire de 6.000 places, Angers en a une de 4.000, Grenoble de 5.000, on voit de plus en plus de clubs se détacher parce que ça prend, et il ne faut pas qu’on loupe le wagon.Encore faut-il remplir la patinoire ?Ce n’est pas un souci. Tous les clubs qui ont des places y arrivent. C'est un sport qui est un spectacle, qui est atypique et qui n'est pas en même temps que les autres. Marseille arrive à remplir la patinoire de 5.700 places en même temps que le Vélodrome, alors que c'est sa première année. Alors certes, c’est une grande ville, mais sur le BAB on a plus de 200.000 habitants. Donc il faut aller chercher les gens. Si on a des équipes qui font du beau spectacle, les gens viennent. Sur la fin de la saison, on a joué à guichets fermés alors qu’on était derniers. Il y a moins de monde le mardi effectivement, mais il faut savoir animer. C'est le métier aussi de la régie de faire ses offres et d'arriver à animer. Mais je pense qu'il y a des choses à faire et il y a de la demande : tous ceux qui viennent reviennent. C’est un des sports qui est plus agréable à regarder en direct qu’à la télé.L’ancienne équipe avait à cœur de développer l'événementiel, vous allez poursuivre ?On va continuer le H Business, parce que ça fait partie du cœur de l’Hormadi. On va se recentrer sur le sport et sur le partenariat pour essayer d'amener des événements, mais pas des spectacles où ça demande beaucoup d'implication pour des résultats qui seront aléatoires. Il y aura des événements avec le président, le coach, faire des animations comme ça se fait ailleurs. On va essayer de faire des offres aux entreprises, avec plus de loges, on va créer des nouveaux endroits, on va créer des espaces VIPs. On veut effectivement avoir une loge inside entre les deux bancs, qui a déjà été tentée par le passé, etc.Quid de la tarification ?On ne va pas la changer cette année, déjà parce que c’est un peu tard. On va faire des propositions annexes à ce qui existe déjà, c'est-à-dire que l'on va amener des services qu'il n'y avait pas par le passé, avec une possibilité de passer un moment sur le site de la Barre. Aujourd'hui, il y a des partenariats à aller revoir avec les gens qui sont autour de la patinoire. Il y a des choses à créer dans la patinoire pour que les gens puissent ne pas arriver au dernier moment, ne pas courir pour voir le match, partir au dernier moment et recréer autour du match de hockey, de l'animation.

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