ETI : les patrons néo-aquitains veulent «redonner les clés de l'économie aux Régions»
Le Club des ETI, dont son président Marc Prikazsky, a accueilli le président de l'Ademe, Sylvain Waserman. Crédit YB
Réunis lors d'une journée autour de l'impact de l'économie, les entreprises du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine ont affirmé leur positionnement quant à la politique du gouvernement. La patrons veulent que l'impôt serve à la réindustrialisation.
Alors que le nouveau gouvernement planche sur sa feuille de route, les patrons de Nouvelle-Aquitaine restent vigilants sur le résultat. Réunis ce jeudi à Saint-Emilion, ils ont affirmé leur positionnement lors d'une journée sur l'impact de l'économie organisée par le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine, que préside Marc Prikazsky et fort de 130 entreprises.
Les entreprises de taille intermédiaire de la région (250 à 5.000 salariés et 50 millions à 1,5 milliard d'euros de CA) estiment que les leviers « indispensables » reposent sur deux axes : le pacte Dutreil et un alignement des impôts sur nos voisins européens. « Le pacte Dutreil doit être conservé pour maintenir l'actionnariat de nos entreprises, expliquent les membres du Club de ETI régionales. 63% des PME et ETI qui font le dynamisme du territoire sont amenées à se transmettre dans les dix prochaines années. » Second levier financier nécessaire aux yeux des grands patrons néo-aquitains, les taxes. « Un alignement des impôts de production - cotisation foncière des entreprises, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises - sur nos voisins européens doit être réalisé en faveur de la réindustrialisation des territoires : 4% en France contre 1 et 2% chez nos voisins, selon les chiffres de la Commission européenne de février 2024. »
Répartir les impôts
Le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine propose de « répartir les impôts de production - à hauteur de 35 milliards d'euros pour nous rapprocher des moyennes européennes - vers d'autres prélèvements fiscaux. » D'autre part, le Crédit impôt recherche, selon eux, doit être maintenu pour permettre de conserver un avantage concurrentiel sur le marché mondial. « Il peut cependant être davantage fléché vers les PME et les ETI », estime les patrons néo-aquitains, arguant que « les grandes entreprises représentent 38% des dépenses contre 34% pour les PME alors que ces dernières représentent 90% des bénéficiaires potentiels. » Cela permettrait de renforcer le tissu économique territorial. Il faut « redonner les clés de l'économie aux Régions », juge le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine, lancé en 2013 à l'initiative d'Alain Rousset, président de la Région, afin de « limiter le millefeuille administratif et réduire la complexité ». Enfin, il espère que le livret d'épargne industrie sera maintenu et d'un accès simple pour les acteurs industriels.