Résilient en 2024, le tourisme sur la métropole bordelaise va continuer à s'adapter
Evènement phare de la saison touristique, Bordeaux Fête le Vin sera de retour du 19 au 22 juin prochains. Crédit : Vincent Bengold
En 2024, le tourisme sur le territoire de Bordeaux Métropole affiche un niveau stable par rapport à 2023. Dans le viseur, l’accompagnement des professionnels à la transition responsable et une activité croissante du tourisme d'affaires.
En 2024, la destination Bordeaux a su tirer son épingle du jeu. Si elle n’a pas bénéficié de l’effet Coupe du monde de rugby, elle affiche néanmoins des résultats dans la lignée de 2023. Quelques indicateurs : 7,2 millions de nuitées marchandes (+1%) et une activité du tourisme d’affaires en croissance avec +16% de journées congrès enregistrées. Le taux d’occupation dans les hôtels s'élève à 64,1% (-1,4 point vs 2023). La part des nuitées loisirs dans les hôtels est estimée à 54%, tandis que les nuitées affaires représentent 46%. « Le taux d'occupation se situe en bonne position parmi les taux d'occupation européens en matière d'hôtellerie et d'hébergement, mais notre parc d'entrée de gamme est vieillissant », commente Brigitte Bloch, présidente de l’Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM) et vice-présidente Tourisme, Evénements et Equipement métropolitains.
Le haut et l'entrée de gamme touchés
Le revenu par chambre a baissé de 2% en 2024. L'entrée de gamme et le haut de la gamme avec le luxe sont particulièrement touchés. Des chiffres que la CCI veille à transmettre aux hôteliers et aux grands groupes « de façon à ce qu’ils puissent s’orienter dans leurs investissements », souligne Patrick Seguin, le président de la CCI Bordeaux Gironde. Brigitte Bloch précise : avec « 161 euros de dépenses moyennes par nuit et par personne et une dépense de 1.097 euros en moyenne pendant le séjour, 44% pour l’hébergement et 28% pour la restauration, on voit à quel point le tourisme apporte à l’économie du territoire ».
Des touristes en majorité français
La destination Bordeaux séduit pour 73% les touristes français. Ils sont majoritairement originaires d’île-de-France (1 visiteur sur 5), d’Auvergne-Rhône-Alpes (12%), puis de Nouvelle-Aquitaine (hors Gironde) et d’Occitanie. Parmi la clientèle internationale, les Espagnols continuent d’occuper la première place, suivis par les Britanniques et les Américains « dont la progression est fortement marquée » et enfin les Allemands. En moyenne, les touristes restent 4,2 jours et « quand on inclut les hébergements marchands et non marchands, cela fait à peu près 16 millions de nuitées et 4 millions de touristes à Bordeaux », précise Brigitte Bloch.
À Bordeaux et depuis plusieurs années, le tourisme d'affaires tire son épingle du jeu. 3. 300 événements ont été organisés en 2024 et permis une hausse de 16% des journées congrès. Et des retombées économiques en croissance sur le territoire, estimées à 269 millions d’euros. Pour les sites culturels, l’Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole souligne les « bons résultats ». Malgré les fermetures du Musée national des douanes et du Musée d’Aquitaine, la fréquentation des établissements culturels affiche de bons résultats avec ses 1,88 million d’entrées. « Le Bassin des Lumières, la Cité du vin, Cap Sciences ont fait une excellente année », résume Brigitte Bloch. « La preuve de tout ce succès, c’est notre produit culturel incontournable que l’on gère depuis des années, le CityPass dont une version 4 jours devrait voir prochainement », poursuit Brigitte Bloch.
Des chantiers à plus longs termes
Le tourisme métropolitain planifie des chantiers pour les années à venir. Après avoir investi, avec le soutien de l’Europe, pour que les bateaux fluviaux puissent être branchés à quai, un autre chantier se dessine pour les croisières maritimes. « On est sur une réflexion avec le port, à la fois pour savoir où on va pouvoir électrifier », précise la présidente. Une étude dont les premiers retours devraient tombés mi-2025. Le Parc des expositions de Bordeaux-Lac doit faire l’objet d'une importante transformation, avec volets destruction/reconstruction à la clef. « Certaines structures, certains projets de congrès ne veulent plus venir », souligne en substance Patrick Seguin. Au-delà, c’est tout l’avenir du quartier qui doit être examiné : futur du Grand Stade (actuellement Matmut Atlantique), projets sur la Jallère… « Il va falloir trouver des partenaires financiers pour tout ça », prévient-il.
L’avenir, c’est aussi la transition vers un tourisme responsable. Une transformation déjà engagée : l’année 2024 a été marquée par « un excellent score au GDS-Index » [ndr : baromètre international d’analyse de performances responsables des destinations] qui positionne Bordeaux « en 1re destination Europe du Sud du classement et 6e rang mondial, sur 104 destinations auditées », est-il souligné. S’appuyant sur sa feuille de route « Bâtir ensemble une destination reconnue de tourisme responsable », l’Office de tourisme et de congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM) a accompagné plus de 145 entreprises sur ce plan en 2024. Parmi les adhérents, 250 structures et affaires sont éco-certifiés, soit 47% des adhérents. Pour rendre la démarche visible et lisible auprès des touristes face à « la jungle des labels », l’OTCBM crée cette année « Bordeaux, partenaire éco-certifié ». Tout professionnel adhérent qui a décroché un label peut afficher cette distinction.