La transformation des modèles d'affaires au cœur des débats de Résolution

Face aux défis environnementaux et sociétaux, il ne s'agit plus de simples ajustements, mais d'une refonte profonde des stratégies et des pratiques. Un constat partagé par les six membres du comité de pilotage du salon Résolution*, qui ont souhaité mettre ce sujet à l’honneur de l’édition 2025, qui se tiendra le 10 avril au Palais des congrès de Bordeaux. Comme le souligne Magalie Poinsu, directrice RSE de Regaz, « nous ne sommes plus dans une phase d'adaptation progressive, mais au pied du mur, confrontés à l'urgence d'agir ». Pourquoi s'engager dès maintenant dans cette voie ? Xavier Parenteau, directeur associé Ipama, répond que « la dynamique est déjà enclenchée, avec une société en pleine mutation. Les entreprises doivent être actrices de ce changement, et non spectatrices, pour saisir les opportunités et assurer leur pérennité ». Quitte à ce que cette transformation implique des renoncements. « Chez Meneau, nous avons convenu qu’il fallait accepter de remettre en question certains privilèges de la direction, se détourner de produits conventionnels et réduire notre dépendance aux matériaux polluants, comme le plastique. Même si cela réduit notre marge de façon immédiate, c’est payant sur le moyen terme et en cohérence avec nos valeurs. »

La démarche prend du temps

Un propos que complète Francis Stéphan, directeur général de Domofrance : « L’engagement peut paraître coûteux à court terme. Il est vrai que la démarche requiert du temps, de l’investissement humain, en énergie mobilisée et qu’au début on peut avoir du mal à constater des évolutions car le retour sur investissement n’est pas rapide. Néanmoins, à moyen terme, environ deux ans, le sens de l’engagement et l’envie d’avancer commencent à porter leurs fruits auprès des salariés. À long terme, à trois ans, la rentabilité de l’engagement se fait ressentir. »

La transformation des modèles d’affaires est déjà à l’œuvre. Anne-Eugénie Gaspar, fondatrice Inspiration RSE, nous rappelle qu'il « existe des modèles alternatifs, comme le modèle d'affaires responsable développé au Québec, qui intègre les enjeux sociaux et environnementaux au cœur de son fonctionnement ». Pour Marie-Laure Dufau, consultante Invest in Bordeaux, « ces nouveaux modèles nécessitent de placer les performances environnementales et sociales avant la performance économique. Bref, de faire sa révolution culturelle ».

Changement de modèle

Jean-Charles, PDG d’Adam Packaging, qui interviendra à 10h sur la table ronde « À qui appartient vraiment mon entreprise ? », permettra d’illustrer de façon concrète la transformation d’un modèle d’affaires. Le dirigeant de l’entreprise qui conçoit et réalise des caisses en bois dans le Médac, a ouvert une partie de son capital à une fondation. Avec l’idée de conjuguer profit et durabilité. Toujours dans le même esprit, une table ronde « Entreprise citoyenne : comment concilier modèle vertueux et rentabilité ? » sera proposée à 11h. Le sujet principal de l’édition 2025 de Résolution sera également mis à l’honneur dans le journal distribué à l’entrée du salon. Nicolas Chabanne (fondateur C’est qui le patron ?), Yves Pelissier (président Groupe Maif) ou Emmanuel Petit (fondateur Ekklo), qui chacun dans leur genre ont transformé leur modèle d’affaires, expliquent dans nos colonnes les freins rencontrés et surtout les opportunités nées de ces nouveaux modèles.

"Résolution, la journée des solutions RSE", le 10 avril au Palais des congrès de Bordeaux : informations et inscription

* Les membres du comité de pilotage de Résolution : Marie-Laure Dufau (Invest in Bordeaux), Anne-Eugénie Gaspar (Inspiration RSE), Philippe Lassalle Saint-Jean (Meneau), Xavier Parenteau (Ipama), Magalie Poinsu (Régaz Bordeaux), Francis Stéphan (Domofrance).