Tourisme d'affaires : vers des records de chiffre d'affaires et de fréquentation - Premium

Pouvez-vous dresser un bilan du tourisme en ce début d'année et nous faire part des perspectives ? Ce printemps a été, comme partout en France, un peu mitigé compte tenu des conditions météo. On sait que le tourisme-loisir reste une activité très météo-dépendante et il pleut depuis le mois d’octobre. Je dirais que la fréquentation est en léger repli. Léger parce qu’il n’y a rien de catastrophique non plus. Mais en effet, les premiers mois ont été un peu mitigés à l’exception du pont de l’Ascension qui, lui, a été exceptionnel. On a eu du vrai grand beau temps tout cette semaine-là. Le reste a été un peu plus difficile, mais la saison ne fait que commencer et nous sommes raisonnablement optimistes pour la suite.« On fait un métier de paysan dans le tourisme, la météo est notre matière première »Les anticipations de réservations sont bonnes. Il reste néanmoins, comme toujours dans nos métiers, à nouveau ce paramètre météo qui est à prendre en compte. On fait un métier de paysan dans le tourisme, la météo est notre matière première. Un autre paramètre que nous ne maitrisons pas non plus, c’est le pouvoir d’achat. On sent bien que c’est compliqué en ce moment et que les gens font plus attention. Donc, les visiteurs vont venir c’est sûr, mais est-ce qu’ils dépenseront un peu moins ? C'est possible aussi. Et puis les arbitrages de consommations se font aussi en fonction de la météo. Quand il ne fait pas très beau, ils vont plus naturellement dans des endroits fermés, par exemple dans des musées. Quand c’est grand beau temps, ils vont en terrasse, faire une balade en bateau, une excursion vers Fort-Boyard, l’île d’Aix ou Ré. Donc la météo conditionne les comportements des visiteurs et aussi des habitants puisque les premiers touristes d’un territoire sont ses propres habitants. D’ailleurs, la plupart des rochelais emmènent leurs amis à l’Aquarium lorsqu’ils viennent chez eux, donc ils sont prescripteurs et consommateurs. Et puis, sur les terrasses des restaurants se mélangent toute l’année des visiteurs. En plein mois d’aout il y a une dominante de touristes, mais ça s’équilibre sur toute l’année. A lire également : L'Aquarium de La Rochelle se prépare pour la saison estivaleLes résultats du 7 juillet prochain peuvent-ils avoir un impact sur le tourisme de La Rochelle et son agglomération ? Je pense que quoi qu'il arrive les gens auront envie de tourner la page de cette séquence qui va être compliquée, se vider la tête et partir en vacances. Je ne crois pas que la politique vienne gâcher la saison touristique, en tout cas en termes de fréquentation. Pour autant, il peut y en en avoir à plus long terme en fonction du résultat des urnes et de ce qui se profile. Personnellement, je vois plus une complexité à partir de l’automne avec l'apparition de mouvements sociaux significatifs. Il y a deux leviers dans le tourisme : le tourisme-loisirs et le tourisme-d ’affaires. En tant qu’exploitants de l’Espace Encan et du Forum des Pertuis nous sommes très concernés par le tourisme d’affaires. Si le contexte politique devenait compliqué ça pourrait avoir un impact sur les conventions d’entreprises, les réunions etc. Il pourrait y avoir un impact négatif, mais plutôt en 2025. A lire également : Législatives : Qui est candidat près de chez vous ? Plusieurs grands évènements sont attendus ces prochains jours, cet été et jusqu'à la fin de l'année. Quel est l'impact attendu et quels sont les objectifs de ces manifestations ? La première édition des Fêtes Maritimes se déroulera du 20 au 23 juin. C’est une manifestation que nous avons résolument souhaité locale. On n’a pas communiqué sur le plan national. Comme c'est la première, on voulait la dédier au public local au sens large, de La Rochelle, aux bassins insulaires, en passant par Niort, Rochefort, Saintes, ou encore le sud de la Vendée. Et on attend beaucoup de monde même si la météo nous donne un peu de sueurs froides. On attend entre 100.000 et 150.000 personnes sur le Vieux port, qui vont s’additionner avec la Fête de la musique le 21 juin et à la finale du Top 14. La soirée du vendredi va être chaude à La Rochelle. Ensuite, bien sûr, les Francofolies qui font partie des évènements piliers. C’est toujours la manifestation qui lance la saison touristique à La Rochelle la semaine avant le 14 juillet. D’ailleurs, il y aura une exposition des photos des Francofolies à l'office du Tourisme qui s’appellera « 40 ans de photos » et qui sera inaugurée pendant le festival. Les Francofolies ont le mérite de mélanger les visiteurs et les habitants puisque c’est un évènement très prisé qui fait venir beaucoup de gens. On est répartis à 50/ 50 entre les habitants et les visiteurs et c’est exactement cela qu’on veut. C'est la magie de l’art, de la musique et du sport en général.« Le Stade rochelais est le plus gros organisateur d'évènements de La Rochelle »On est d’ailleurs très gâté puisqu’on a le rugby et plus largement le Stade rochelais qui donne beaucoup de titres, y compris en basket et cette année pour les féminines. Le Stade est le plus gros organisateur d'évènements à La Rochelle. Ce qu’on sait, c’est que lorsqu’il y a un match de rugby à La Rochelle, les hôtels sont plein. Cela veut dire que l’équipe adverse draine des supporteurs et pas mal de mondes. Ça fait beaucoup travailler l’économie locale. Et puis, à la fin de la saison quand il y a des titres comme ça a été le cas précédemment, ça dope le chiffre d’affaires des restaurateurs et des bars. C’est toujours une bonne affaire pour l’économie locale. Autre évènement important, un petit nouveau qui s’appelle l’Horizon fait le mur et qui aura lieu à Aytré fin juillet. C’est un festival qui, on l’espère, sera très attractif. A lire également : Le festival des Francofolies développe sa RSE Le tourisme d'affaires est un prisme économique important pour La Rochelle. Quel bilan 2023 tirez-vous et quelles sont les perspectives pour 2024 ? 2023 a été une très bonne année ! C’était vraiment la première année pleine de reprise après le Covid. L'année 2022 avait encore été perturbée en début d’année donc on était sur des records de chiffre d'affaires et de fréquentation sur la partie évènementiel. 2024 est partie pour suivre la même tendance. On a la chance d’avoir une ville qui plaît et une destination très attractive. La gare est en cœur de ville, à 5 minutes à pied du vieux port, de l’espace Encan et des hôtels. On a accueilli un congrès du numérique il y a 15 jours et les professionnels ont été tellement emballés qu’ils veulent revenir l’année prochaine alors qu’ils devaient aller dans une autre ville. Quand vous êtes au bord de l’eau sur le bassin des chalutiers en train de travailler c’est magique. On a vraiment cette belle image et le Stade rochelais y contribue et ainsi qu'à notre notoriété. Il faut tout de même noter qu'on va chercher tous ces congrès, on a une activité commerciale soutenue. Et puis on a tous nos évènements fidèles et habitués, je pense notamment à un évènement auquel les rochelais tiennent beaucoup qu’est le Festival du film d’aventure au mois de novembre, ainsi que le départ du marathon. L'Espace Encan est à la fois un lieu de référence pour les affaires le tourisme et un lieu très prisé des rochelais.Quels sont les projets de développement et ceux de rénovation de l'Espace Encan et le Forum des Pertuis ? 19 millions d’euros ont été investi par l’Agglo sur les deux espaces de congrès que nous exploitons, qui sont l'espace Encan et le Forum des pertuis. Le projet c'est de réaliser une remise à niveau complet des équipements pour fin 2028. Le Forum des pertuis est actuellement fermé et les travaux y ont commencé. L'Espace Encan sera, quant à lui, rénové par roulement à partir de l'année prochaine. On ne le fermera pas, les travaux se dérouleront en plusieurs tranches. On n'a pas prévu d'augmenter la capacité d'accueil, il s'agit de remettre à jour la partie thermique. notamment pour être économe en énergie et offrir plus de confort à nos visiteurs. Plus largement, on va refaire toute la grande halle de 4.000m² qui est un lieu polyvalent dans lequel on accueille des séminaires et salons, ainsi que des soirées et dîners. Elle sera entièrement refaite du sol au plafond. Le projet est entièrement financé par l’Agglo.Vous affichez l'ambition de développer un tourisme et un évènementiel plus responsable. Quels sont les leviers pour y parvenir ? D'abord la rénovation des deux bâtiments. Puis, nous avons une action très rigoureuse auprès des traiteurs de l‘espace Encan qui représentent plusieurs dizaines de milliers de repas par an. Depuis deux ans, nous avons une action très forte pour décarboner les menus de façon plus offensive. Pour cela, on propose de la cuisine végétarienne, pas exclusivement, mais on a augmenté la part végétale. On essai surtout de travailler des produits issus des filières courtes, des produits locaux en IGP et en AOP. On vise le zéro déchet et on invite nos traiteurs à aller dans cette direction. Par exemple, il est interdit de servir des bouteilles en plastique et d'utiliser des emballages jetables. On a également un démarche RSE très volontariste mais globalement, la ville de La Rochelle dans un premier temps et maintenant l’agglomération, travaillent sur un label éco-manifestation qui est délivré à toutes les manifestations qui en font la demande. On a la certification ISO 20120 depuis janvier 2024. Deux mois après, on a eu une autre certification qui s'appelle Destination innovante durable et qui vient en complément. C'est un label de territoire. Les Francofolies font partie de cette démarche ainsi que le Festival du film d'aventure. L'idée c'est de pousser le curseur le plus loin possible sur ces sujets-là de durabilité des évènements et du tourisme, en travaillant sur les mobilités douces.On a un référencement de nos prestataires ; et dans nos appels d’offres ces sujets sont mis en avant et c’est ça qui fait qu'on travaille avec tel ou tel prestataire : son professionnalisme et son engagement sur ces sujets de RSE et de durabilité . Ils sont tous certifiés ISO 20120 ou sont en passe de l’être, c'est la même chose pour nos fournisseurs. Le label éco-manifestation est là pour inciter toute organisation d'évènement sur le territoire dédié au public à aller le plus loin possible dans ces sujets d’engagement et de durabilité.Quelles sont les dernières nouveautés ? Depuis trois ans, nous avons lancé un City Pass qui s'appelle La Rochelle Océan Pass et qui donne accès à tous transports en communs de La Rochelle, la plupart des sites touristiques, les tours, les musées , les balades en bateau, la Corderie royale à Rochefort, Saintes, Niort, le sud Vendée etc. Nous avons rajouté l’intégralité du réseau TER, c’est une première nationale. Avec ce City pass, les visiteurs pourront aller à Niort ou à Saintes ou train. C'était aussi une optique de décarboner et de réduire la part de la voiture individuelle dans les déplacements. C'est une négociation avec la SNCF en terme d’investissement. Ca se passera toute l’année. Notre objectif, c’est de désaisonnaliser, ce n'est pas de faire venir plus de monde au mois d’août mais d’avoir des visiteurs sur les intersaisons et cet outil doit y contribuer. On délivre 4.000 pass par été, on espère doubler d'ici deux ans. On compte environ 6 millions de nuitées par an. À ne pas confondre avec les touristes, ce sont bien des nuitées, dont la moitié est réalisée dans le circuit non marchand. 40% des touristes sont enregistrés l'été, et en même temps ce n'est pas beaucoup, cela veut dire aussi que 60% vient toute l'année et fait vivre La Rochelle toute l'année. On n'a pas de tourisme de station balnéaire. On a un tourisme urbain.

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