Le sel de l’île de Ré : une transition vers le label IGP en juillet - Premium

« L’indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique », définit l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Parmi les derniers chiffres recensés sur le site du ministère de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire, 260 produits sont IGP en France. Celui du sel de l’île de Ré en fait partie ; il a obtenu ce label le 24 novembre dernier.« 2024 est marquée par l’IGP » se félicite Boris Zukanovich, directeur de la coopérative des sauniers de l’île de Ré. Après 14 ans de discussion avec l’INAO, les dénominations « sel de l'île de Ré » et « fleur de sel de l'île de Ré » sont reconnues en indication géographique protégée. « Les procédures sont longues et lentes, il a fallu établir un cahier des charges bien précis qui ne soit pas normatif pour éviter de broyer la tradition sous un tas de normes, explique Louis Merlin, saunier depuis 2012, on formalise une tradition convertie en cahier des charges. » Rien ne change pour le consommateur La coopérative produit une seule marque du nom de sa structure et propose une quarantaine de références. Toutes se verront donc attribuer l’indicateur géographique au mois de juillet. « On espère apporter de la fierté au territoire », indique le dirigeant de la coopérative. Le nouveau marquage entraîne des frais de clichés, aux alentours de 50.000 euros lissés sur 12 mois. Pas question cependant de jeter les emballages déjà existants, dont les stocks seront écoulés au fur et à mesure. Concrètement qu’est-ce que ça va changer ? Pour le consommateur, rien : « Il ne verra aucune différence puisqu’il n’y aura pas d’augmentation du prix d’achat », assure le directeur. Pour le saunier : « C’est une reconnaissance du métier, du sel, de sa qualité, de son conditionnement, de sa traçabilité, du respect d’un cahier des charges », explique Louis Merlin. En revanche, cette labellisation « n’offrira pas de marchés supplémentaires », estime-t-il. En cause, une grosse concurrence industrielle. « Notre challenge, c’est de se faire une place économique au niveau local et trouver des acteurs avec qui travailler notre produit », ajoute le professionnel.Le label IGP concerne tous les producteurs de l'île de Ré, pas seulement les adhérents de la coopérative. Crédit photo : Coopérative des sauniers de l'île de Ré. Un deuxième label : Commerce équitable La marque n’ajoutera pas un, mais deux labels à ses nouveaux packagings. Sur la base d’une définition légale et d’un cahier des charges bien précis, la coopérative a reçu le label Commerce équitable en 2022 et l'a déjà inscrit sur deux références. Elle poursuit actuellement sa mise en place sur ses 38 autres références. « C'est une façon pour nous de communiquer sur le côté petit producteur et faire comprendre au consommateur que derrière la production du sel de l'île de Ré, il y a des artisans », explique le saunier. La coopérative s’engage notamment à des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée et le versement d’un montant supplémentaire pour financer des projets et dynamiques collectives. À ce jour, la tonne de gros sel est achetée 400 euros et la tonne de fleur de sel, 4.000 euros. « Nous avons pris la décision de lier cette reconnaissance géographique avec celle des sauniers. La coopérative souhaite revaloriser les professionnels et prévoit de mieux les rémunérer », conclut le directeur de la coopérative des sauniers de l’île de Ré. Les nouveaux tarifs sont en cours de définition. Coopérative des sauniers de l’île de Ré CA 2023 : 3 millions d'eurosNombre de salariés : 25 Nombre d’adhérents : 64

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