La tendance économique actuelle sous l'œil du Medef - Premium

Quelle est la tendance de l’économie au niveau départemental et plus largement au niveau national ? Quels sont les secteurs les plus dynamiques ? Laurent Lopez : Sur le plan économique, dans le département on reste sur une dynamique relativement bonne même si, évidemment, on note certains signes de faiblesse aussi. Les industries qui tirent vers le haut l’économie locale sont bien sûr l’aéronautique et le ferroviaire. Le secteur du tourisme, quant à lui, s’assoit sur des bons résultats. Nous avons des indicateurs et un environnement local qui reste porteur, cependant, ça reste fragile. Si je rentre dans le local justement, je dirais qu’un sujet sur lequel nous restons vigilants est celui de la fiscalité parce que les marges de certains secteurs commencent à se dégrader. Le secteur du logement par exemple, le neuf est en souffrance. Ce que nous vivons au niveau national, nous le vivons au niveau local également. Et le coup d’arrêt qui a été donné dimanche dernier (ndlr : résultats des élections européennes du 9 juin) avec la dissolution vient donner un coup de frein sur toute l’économie.Fabrice Le Saché : Sur le plan national, il faut peser ses mots, la situation est nuageuse avec une croissance atone sur 12 mois glissants. Cette croissance atone, c’est une réalité plus large, elle est européenne et elle s’explique par un contexte global inflationniste difficile à appréhender. Des taux d’intérêt élevés qui grippent l’investissement et les marges. La géopolitique, aussi, crée des incertitudes et à l’échelle mondiale. Notamment la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, ou les choix de la décarbonation sur lesquels on a oublié la partie industrielle et économique de croissance, du coup on se retrouve avec un moteur qui cale. Il y a également moins d’investissement en Europe que dans le reste du monde. Si on zoome sur les secteurs qui vont bien, on peut citer l’aéronautique, pour la construction, le tertiaire va mieux que la maison individuelle, la distribution reste compliquée mais ça tient, le commerce, la banque et l’automobile tiennent aussi. L'Europe, beaucoup l’ont vu mourir mais elle tient bon. Il n’existe aucun équivalent dans le monde et elle nous a offert 60 ans de paix.A lire aussi : Laurent Lopez « Un nouveau bureau à Saintes pour un Medef représentatif de l'intégralité du territoire »Le Medef a-t-il anticipé de possibles conséquences sociales d'une victoire du RN ? Laurent Lopez : On n’a pas eu le temps d’appréhender cela, la question dépasse le débat territorial. Si on veut zoomer, cela doit passer par une analyse locale. Il faut déterminer les forces en présence, avant dimanche 30 juin c’est prématuré. On verra bien ce qu’il se passera mais je pense que notre travail c’est d’anticiper mais pas de faire de la science-fiction, encore moins d’alimenter les peurs. Il a été décidé de redonner la voix au peuple et de respecter cette voix. Notre position, c’est de peser et d'influer pour le maintien d'une politique de l'offre. Quel message le Medef souhaite-t-il faire passer à ses adhérents ? Leur demande-t-il de se mobiliser d'une façon ou d'une autre ? Laurent Lopez : On s’est toujours revendiqué comme un syndicat apolitique, je ne me sens pas légitime pour donner des consignes de vote si telle est la question. Mon travail c’est d’influencer et faire en sorte que la politique qui sera mise en place demain puisse permettre de libérer des énergies car in fine c’est une politique pour nos collaborateurs. Mon rôle n’est pas d’agiter les peurs et je me refuse à aller sur un débat qui puisse la susciter. On a eu la chance de travailler avec des députés qui ont toujours eut la porte ouverte et une oreille attentive sur nos difficultés. Quelles pourraient être les conséquences à court ou moyen terme sur l'économie en Charente-Maritime ? Laurent Lopez : Les européennes c’est un cas de figure, les législatives en sont un autre. Je ne suis pas à la place des gens. À titre personnel, je ne peux que m’engager sur une figure républicaine et que tout se passe de la façon la plus naturelle possible.Fabrice Le Saché : À l’échelle européenne, le pacte vert et les ambitions industrielles ont été oubliées. Il y a eu beaucoup de crispations sur la façon dont ça a été mené. Les partis verts ont perdu beaucoup de sièges, c’est une traduction politique. Donc aujourd’hui, à l’échelle européenne, il y a une véritable prise de conscience. On dit attention à certaines propositions dans certains programmes. Par exemple, il nous semble que proposer un retour à la retraite à 62 ans n’est pas finançable. Les prix augmentent, les salaires augmentent mais ce n’est pas la bonne façon de faire baisser le coût du logement, il existe d’autres possibilité notamment en termes d’énergie et c’est sur cela qu’il faut agir.Medef 17 en chiffres500 entreprises adhérentes6 branches professionnelles adhérentes4.000 entreprises sur le territoire

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