Merchandising : AuMa se met au vert - Premium

Dans les rues du centre-ville de Bordeaux comme de Paris, Pékin ou même Dubaï, un flot de piétons passe quotidiennement devant les vitrines des magasins haut de gamme, sans y prêter toujours attention. Pourtant, toutes sont parfaitement décorées. Coordonnées d’un bout à l’autre de la planète pour être homogènes. Derrière cette communication visuelle bien orchestrée se cache, parmi d’autres sociétés du secteur, AuMa - une entreprise qui vient de décrocher la certification B Corp. Basée à Eysines et fondée en 2000 sous le nom de Christmas, elle a été reprise en 2022 par Corentin Bernard. « Au sortir du Covid, les métriques étaient un peu bouleversées, la période était spéciale pour l’entreprise », explique l’intéressé, qui veut alors relancer l’entreprise. Il la renomme AuMa (pour Audace & Matière), travaille sur l’organisation tout en conservant la dizaine de salariés, déménage les locaux, récemment inaugurés. « On accompagne de nombreuses marques - entre 25 et 30 clients actifs - dans les domaines de la mode, de l’agroalimentaire, dans le luxe comme l’horlogerie ou la joaillerie », reprend Corentin Bernard. AuMa travaille sur toute la chaîne de valeur de la communication éphémère des enseignes, depuis la direction artistique jusqu’au montage. Les décors peuvent ainsi être acheminés jusqu’en Asie, aux Etats-Unis ou dans les Émirats arabes unis… la plupart du temps en avion. « Généralement, le transport par cargo est impossible pour une question de timing, donc l’impact carbone est assez élevé », reconnaît le dirigeant. Qui précise travailler aussi avec des marques franco-françaises dont les décors ne quittent pas les frontières de l’Hexagone.Privilégier le circuit courtL’activité d’AuMa est inévitablement émettrice de déchets, une fois les décors passés, tout comme d’émissions carbone. Une réalité qui peut sembler en décalage avec les objectifs de RSE actuels. Alors, pour « se doter d’une colonne vertébrale et identifier les bonnes pratiques déjà déployées », le dirigeant se lance dès le début dans un parcours de certification B Corp. Un label qu’il vient de décrocher, donc, trois ans après sa reprise de la société. « Toutes les marques avec qui on travaille font partie de grands groupes. Dire que l’on va profondément modifier leur façon de faire est prétentieux, mais au quotidien, on essaye de calculer l’empreinte carbone des projets pour ensuite se challenger, déroule le chef d’entreprise. Par exemple, sur 16 tonnes d’équivalent CO2, comment faire pour diminuer de 20 ou 30% ? » Une partie de la réponse vient des matériaux choisis, de la façon de concevoir les décors, et de leur seconde vie. AuMa n’utilise par exemple plus de plastique - une obligation émanant des grands groupes -, et tente de s’entourer de partenaires plus engagés. L’ambition de Corentin Bernard est aussi de travailler en circuit court. Un objectif bien avancé, puisque selon lui, 80% des fournisseurs de l’entreprise se situent dans un rayon de 200 km autour d’AuMa. « Il y a aussi l'aspect social, sociétal aussi, complète le dirigeant. Nous avons de très belles compétences en France et dans la région et vu le besoin de réactivité de notre métier, si l’on doit faire des contrôles, des modifications… Ça ne se fait pas en visio. »Sensibiliser plus que culpabiliserCorentin Bernard est conscient que le milieu du luxe reste très décrié sur son rapport à l'environnement. « Les grandes marques font pourtant beaucoup d’efforts pour avancer dans le bon sens, souligne l’intéressé. Même si aux États-Unis ce n’est plus forcément la priorité, et que cela a un impact sur l’Europe. Chez AuMa, on n’est surtout pas dans la culpabilisation, mais dans l’accompagnement. Et il y a des marques plus ou moins réceptives. » Sans aller jusqu’à refuser des marchés, l’entreprise girondine ne déroge plus à certains critères - et affirme ne pas vouloir diminuer certains coûts des décors, qui signifieraient aller se fournir en Asie, dans des entreprises controversées. Quelles ambitions, désormais, pour AuMa ? « On réalise un chiffre d’affaires de 2,4 millions d’euros. Si l’on se maintient cette année ce sera bien, car en période de difficulté économique, la communication reste une variable d’ajustement », explique l’entrepreneur. Qui précise vouloir se développer sur de nouveaux marchés, et pourquoi pas, réaliser une croissance externe.Les sujets liés à la RSE vous intéressent ? Découvrez notre site consacré à cette thématique ! AuMaSAS fondée en 2000 - reprise en 2022Siège social : Eysines12 salariésCA 2024 : 2,4M€

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