À Sauvagnon, le Crédit Agricole se donne une longueur d'avance dans le bâtiment - Premium

C’est avant tout, lance Guillaume Orekcin, directeur général de Pacifica et directeur général délégué de Crédit Agricoles Assurances, le résultat de « l’extraordinaire développement » de l’activité banque-assurance du groupe mutualiste. Le 8 avril dernier, à Sauvagnon, le Crédit Agricole inaugurait la nouvelle UGS (unité de gestion des sinistres) de sa filiale Pacifica dédiée aux assurances. Un bâtiment dans lequel, comme son nom l’indique, les employés de Pacifica répondent aux appels des assurés et gèrent les différents sinistres qu’ils leur signalent.À lire également - Le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne annonce ses résultats 2024 « Le site est opérationnel depuis le 18 novembre dernier, précise Sylvie Dubos, responsable régionale chez Pacifica. Au quotidien, c’est un lieu de travail très agréable ». Et de citer les bureaux électriques (30% des postes de travail en sont équipés) permettant aux employés de travailler debout, et surtout un travail particulier sur l’insonorisation, « qui crée une atmosphère feutrée, importante dans notre activité qui se pratique beaucoup par téléphone ». 70 personnes sont aujourd’hui employées sur le site, avec la capacité d’en accueillir 120, et la possibilité de « pousser les murs » jusqu’à 140, ajoute la responsable.Hautes performances environnementales L’UGS de Sauvagnon, explique Valérie Wanquet, directrice générale de Crédit Agricole Immobilier, est le cinquième bâtiment de ce type sur une série de six. Des bâtiments « assez standardisés » en terme de surface, déclinant tous les mêmes éléments distinctifs : une ossature et un habillage des façades en bois, l’usage de béton bas-carbone et de peinture et isolants biosourcés ainsi que de matériaux de récupération, et enfin, l’installation de panneaux solaires sur le toit. Dans le cas du site de Sauvagnon, ceux-ci permettent d’assurer environ 40% de la consommation électrique du bâtiment, ce qui le rend, précise Valérie Wanquet, « deux fois plus frugal qu’un bâtiment traditionnel ». À la clé, plusieurs labels validant les performances du bâtiment : BBCA (Bâtiment bas carbone) niveau Excellent, E C- (Energie positive et réduction carbone) niveau E3C2, HQE niveau Excellent. « Les UGS sont standardisés pour être pertinents d’un point de vue économique et environnemental, explique Thomas Péridier, directeur de la promotion tertiaire au Crédit Agricole Immobilier. L’épaisseur du bâtiment, sa hauteur, l’espacement entre les poteaux, les poutres… tout ça a été étudié pour maximiser la surface, limiter le recours à la matière. Et tout un travail d'homogénéisation des matériaux, pour essayer de recourir à un maximum de matériaux de réemploi : moquette, faux plancher… » La standardisation permet aussi de fournir aux sous-traitants « une conception suffisamment poussée et précise pour détailler lot par lot la construction du bâtiment », et donc de travailler avec les entreprises des territoires concernés tout en conservant cette approche standardisée.Acquérir de l'expérience dans la construction bois et le réemploi S’imposer ces standards, « c’est plus cher, admet Valérie Wanquet. C’est en partie amorti par une consommation d’énergie moindre, mais l’investissement est supérieur. » Cependant, ajoute la directrice, « ça fait partie de notre stratégie ». La stratégie en question : être « à la pointe de la réglementation », mais aussi « expérimenter pour aller en avant dans la décarbonation », chaque évolution réglementaire pouvant coûter dix points de marge à un promoteur immobilier. Enfin, accumuler de l’expertise « qui nous sert ensuite pour nos clients ».À lire également - Ecorénovation : la Ville de Pau veut faire monter en compétences les entreprises locales « Ça fait deux ans que nous livrons ces bâtiments, reprend Thomas Péridier. Les techniques qui sont les plus innovantes et nous projettent le plus dans l’avenir, c’est la construction bois et le réemploi ». En ce qui concerne la première, « on commençait à voir du bois utilisés dans la construction quand on a commencé la conception de ces bâtiments en 2021-22, mais pas autant que maintenant, raconte le directeur. Via ces bâtiments, on s’est familiarisés avec la conception en bois, quels types de constructeurs… » La logique est la même au sujet du réemploi, ajoute Thomas Péridier. « C’est un sujet qui n’est pas si facile au quotidien, ne serait-ce que parce que les stocks de matériaux ne sont pas toujours disponibles. Le faux plancher est très utilisé, et donc très demandé, il faut donc gérer l’approvisionnement très en amont pour qu’il soit disponible le moment venu. Et sa pose est plus complexe que du faux plancher neuf, ajoute-t-il. Le réemploi est un sujet qui monte en puissance depuis deux ans, mais nous sommes dessus depuis quatre ou cinq ans avec des bâtiments comme celui-ci ».

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