Simone à Bordeaux veut relocaliser une partie de ses bijoux en Europe
Eric et Agnès Tardy, cofondateurs de la marque. Crédits : Simone à Bordeaux
Lancée en 2020, la marque de bijoux fantaisie Simone à Bordeaux compte aujourd’hui 10 salariés, et un chiffre d'affaires avoisinant le million d'euros. Une belle croissance pour l’entreprise, qui lancera en 2023 deux nouvelles gammes de produits, fabriqués au Portugal et en France.
Lorsque nous avions rencontré Agnès Tardy en mai 2021, sa marque de bijoux fantaisie Simone à Bordeaux enregistrait 300 commandes par mois. Plus d’un an après, elle en compte 1.800, pour 15.000 par an - en plus des produits vendus en boutique. Une croissance exponentielle qui a permis à la jeune entreprise de se structurer, en passant de 2 à 10 salariés, et de déménager dans des locaux plus spacieux, sur les allées Tourny. « Je pense que notre force, c’est d’avoir rendu la marque plus désirable, analyse Eric Tardy, COO de la jeune pousse. Surtout, un vrai storytelling comme le nôtre est hyper puissant, c’est un vrai levier. Nous avons également doublé notre budget publicitaire, que ce soit sur Google ou Instagram. » Et forcément, si Agnès Tardy créait les bijoux elle-même à l’origine, elle a dû s’adapter. Une partie des produits est encore fabriquée ici, à Bordeaux, le reste est sous-traité à un fournisseur. « On ne s’en cache pas, assume Eric Tardy. Nous nous fournissons en Asie, une partie de nos produits y sont fabriqués comme certains de nos modèles iconiques qui sont très demandés. »
Si l’entreprise est « pour l’instant » obligée de procéder de la sorte, son directeur souligne son envie de relocalisation. « Nous sommes conscients de la tendance du "sino-bashing", les gens ne veulent plus entendre parler de produits asiatiques. Mais on ne peut pas arrêter du jour au lendemain, et on est seulement en train de faire notre deuxième bilan ! Pour autant, nous avons envie de progresser, c’est un challenge d’ici 2023. » Ce challenge sera de proposer deux nouvelles gammes. L’une, intermédiaire, serait fabriquée au Portugal en petite série. L’autre, premium, sera « made in France ». « Ensuite, tout rapatrier demande de regarder les marges, savoir si la clientèle est capable de payer un peu plus cher, précise le directeur. Mais pourquoi pas dans cinq ans ? »
Rassembler des fonds pour l'international
Avant de voir cette ambition concrétisée, Simone à Bordeaux en a bien d’autres. Comme atteindre, d’ici la fin de l’année, 200 à 250 points de vente sur l’Hexagone. « Nous comptons 180 revendeurs actuellement, et aucune boutique en propre », précise Eric Tardy. Notamment le réseau des Galeries Lafayette, mais aussi Le Bon Marché, à Paris. « Nos ventes s’équilibrent entre le digital et le retail. Mais 10% du retail provient du Bon Marché, s’enthousiasme le directeur. Au départ notre présence devait être éphémère, mais depuis que l’on a démarré chez eux, on y est encore. » Ensuite, à horizon 2023, ce sera l’international. La marque pourrait se développer dans l’ouest du Canada, dans la partie anglophone, pour tester ses produits avant de descendre vers les Etats-Unis.
Pour cela, un apport financier sera nécessaire. « Nous sommes rentables, nous avons fait un peu moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière, et nous ferons 1,5 fois plus cette année. Mais nous aurons besoin, soit d’une dette bancaire, soit d’une levée de fonds pour voir plus grand », imagine Eric Tardy. D’autant qu’en France, l’entreprise ne veut pas dépasser un certain nombre de points de vente. Une stratégie assumée, pour ne pas être partout, et laisse une certaine exclusivité territoriale aux boutiques revendeuses. « A Bordeaux nous ne sommes par exemple vendus que dans trois boutiques, en plus de notre showroom, illustre notre interlocuteur. Nous sommes en discussions pour ouvrir un pop-up store en propre à Noël, nous avons envie de nous tester. Mais les commerçants que l’on connaît nous déconseillent une boutique pérenne car entre les manifestations, les confinements, la crise, ils ont trop souffert. »
Simone à Bordeaux
10 salariés
CA 2021 : un peu moins d'1M€