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Zolux et Discac travaillent avec leurs voisins et concurrents

Stratégie
mardi 28 janvier 2025

Marion Laporte, de Discac, et Matthieu Haurit, pour Zolux, aux Rencontres régionales de l'économie circulaire. Crédit : Solténa

Ces deux sociétés ont choisi d'ancrer leur activité sur leur territoire. Elles témoignent de cette démarche atypique.

Partager ses meilleurs fournisseurs avec ses concurrents parce qu'ils sont voisins n'est pas une habitude dans le monde des affaires. Le groupe Zolux, à Saintes (Charente-Maritime) et Discac à Izon (Gironde) ont choisi, justement, d'ancrer leur activité sur leur territoire. Avec une conviction qui les guide : la coopération entre acteurs contribue à une meilleure résilience territoriale. Ils ont expliqué leur démarche, les embûches et les leviers mi-janvier lors des Rencontres régionales de l'économie circulaire, animées par Placéco. « Il y a une logique à travailler avec ses voisins, estime Matthieu Haurit, président du groupe Zolux. C'est plus pratique, notamment en matière de déplacements et de rencontres, cela améliore la fluidité et la souplesse de réponse à un problème et cela soutient l'emploi local donc le développement du territoire. »

À lire également : Saintes - Zolux investit pour renforcer sa stratégie en Europe

Zolux, fabricant européen de produits pour animaleries, est très impliqué dans ce que l'on peut appeler l'économie responsable. Le groupe a développé une politique RSE importante et est devenu société à mission en 2024. Discac fabrique des éléments de cuisine et salle de bains soit sous sa marque, soit pour en marque blanche pour des clients. « Chez Discac, on partage les problèmes et les solutions avec nos parties prenantes, on parie sur l'intelligence collective pour imaginer un nouveau modèle économique », explique Marion Laporte, responsable Hygiène, Sécurité, Environnement et économie circulaire au sein de la société Discac.

Pivoter d'un modèle linéaire à un modèle circulaire

Elle a entamé un ambitieux plan de collaboration avec les parties prenantes de l’entreprise pour répondre aux besoins des salariés et à ceux de l’entreprise. « Pour moi, collaborer avec nos voisins, y compris nos concurrents sur certains points, permet de pivoter d’un modèle d’économie linéaire vers un modèle circulaire et en circuit court. » Discac collabore également avec ses clients cuisinistes. En 2024, ceux-ci ont répondu à un questionnaire qui a permis à l’entreprise girondine de valider sa stratégie environnementale pour des meubles écoconçus, avec une part belle au réemploi et à la réparabilité. De plus, collaborer permet de trouver des solutions à des problèmes communs. « Par exemple, la difficulté de se loger ou de recharger les véhicules électriques sur des bornes sont des sujets que nous abordons avec les voisins. »

Zolux, pour ancrer son implantation sur son territoire ou en France, voire en Europe, a mis une douzaine d'années. « Avant, les trois-quarts de nos approvisionnements étaient en Asie ou Etats-Unis. Aujourd'hui, 76% sont issus de l'Union européenne, explique Matthieu Haurit. C'est un très long travail d'exploration pour découvrir de nouveaux fournisseurs. On a cherché sur Internet, dans des foires, des salons ou grâce aux CCI. » Pour le marketing, la communication, le packaging, le dirigeant saintongeais privilégie les prestataires de Charente-Maritime, « à Paris, les prix sont trop chers ! » L'objectif est aussi de soutenir l'emploi local mais à condition que le coût soit équivalent. Le sens économique prévaut malgré tout.

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