Terra Lacta va reverser une partie de ses résultats aux agriculteurs - Premium

Depuis son arrivée à la direction il y a trois ans, Daniel Chevreul a choisi d’investir dans du développement externe pour booster la croissance de Terra Lacta. Pari tenu pour cette coopérative laitière en déficit chronique depuis plusieurs années, puisqu’en 2024 elle réussit à dégager des intérêts redistribués aux agriculteurs et continue ses investissements. Elle projette 550 millions de chiffre d'affaires et emploie 600 salariés. Daniel Chevreul, directeur général de Terra Lacta. Crédit photo : Terra LacLa coopérative laitière Terra Lacta, située en Charente-Maritime, s’étend sur 25 départements et achète majoritairement du lait auprès de 2.000 agriculteurs, environ 1.500 exploitations, ainsi que du pineau et du cognac. Elle opère autour de trois activités laitières. D’abord, la commercialisation du lait acheté aux agriculteurs. Ensuite, la commercialisation du lait UHT en brique ou en bouteille, en marque distributeur dans la grande distribution, « l’une de nos particularités c’est d’être associés à 5 autres coopératives pour commercialiser ce lait UHT, ce qui nous permet d’avoir une relation équilibrée avec les grands distributeurs en France et massifier l’offre de nos clients », explique Daniel Chevreul. Enfin, la transformation du lait sous ses propres marques comme le yaourt Le petit vendéen ou la dernière arrivée, le fromage apéritif Sapristi. Moins commun, la coopérative exploite des vignes situées à Claix. Elle représente 60% de la collecte de beurre AOP de la marque Lescure où se trouve également un domaine viticole de 50 hectares. Elle y fabrique du cognac et du pineau revendus aux maisons Hennessy et Martell. A lire également : Le domaine Normandin-Mercier joue la carte de la proximitéLes agriculteurs laitiers payés 30% de plus qu’en 2020En 2024, et pour la première fois depuis plusieurs années, la coopérative n’est pas en déficit. C’est pour cela qu’elle va pouvoir retourner aux adhérents une partie de son résultat net. « Le prix du rachat du lait est fixé par une batterie d’indicateurs au mois le mois. A l’autre bout de la chaîne, on négocie avec nos clients. On doit équilibrer tout ça pour dégager une marge pour nos agriculteurs ». La négociation des prix du lait, notamment en grande surface, a été au cœur des tensions en 2023. « Aujourd'hui, on parle du produit fini mais il y a aussi une grande question sur la valorisation de nos agriculteurs. Eux aussi ont vécu des hausses de prix en matière agricole. C’est pour cela qu’une revalorisation du prix du lait à l’achat a été nécessaire. Un de nos enjeux, c’est aussi le renouvellement des générations d’agriculteurs dont le nombre diminue chaque année de 7%. » La coopérative laitière achète auprès de 1.500 exploitations dans 25 départements. Crédit photo : Terra LactaEn 2023 et début 2024, le lait a été racheté environ 478 euros les 1.000 litres, soit environ 0,48 centimes/ litre. En 2020, les agriculteurs étaient payés 30% de moins. Une augmentation expliquée par plusieurs facteurs : « La négociation de la coopérative auprès de nos clients et l’amélioration de nos coûts de production en travaillant sur nos gammes de produits, nos volumes et les performances de l’entreprise ». La société redistribuera une partie de son résultat sous deux formes : des intérêts sur les parts financières de la coopérative et/ou un complément sur le prix du lait. Investir pour se développer, en France et à l'étranger La coopérative charentaise-maritime a choisi l’investissement. Elle vient de construire une nouvelle laiterie à Limoges dans le secteur nord et déplace l’actuelle située dans le quartier sud. « Elle est beaucoup plus moderne et répond aux orientations environnementales. La consommation d’eau sera diminuée par 4 grâce à un système de récupération d’eau dont 90% de l’eau rejetée sera recyclée. Prochainement, des panneaux photovoltaïques seront installés pour produire 80% de nos besoins en électricité » La marche Echiré est particulièrement cotée au Japon, où il existe huit boutiques à son nom. Crédit photo : Terra LactaLe 1er mai la société laitière a également repris l’activité d’une coopérative proche de Niort en difficulté. Elle fabrique notamment le beurre Echiré, produit haut-de-gamme connu à l’export et très apprécié au Japon. « Un client japonais a ouvert huit boutiques au nom de la marque. Lorsqu’il a appris qu’elle était en difficulté il a demandé à être actionnaire, c’est aujourd’hui un partenaire financier à hauteur de 7,5% de la nouvelle entreprise ». À l’export, Terra Lacta vend des yaourts casher ainsi que des fromages apéritifs pour lesquels des démarches de commercialisation ont été entreprises en Australie et en Espagne.Terra Lacta Surgères CA projeté 2024 : 550 millions d'euros Nombre de salariés : 600

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