Port de La Rochelle : AMLP investit pour tenir le cap de la croissance - Premium

Installée à La Rochelle depuis dix-sept ans, l’agence AMLP, du groupe Maritime Kuhn, est dirigée par François-Georges Kuhn. « C’est une entreprise familiale dont le siège est à Brest et qui a été créée en 1948 par mon grand-père, puis reprise par mon père et depuis maintenant huit ans, par deux de mes frères et moi-même », explique-t-il. Le groupe compte environ 850 personnes, est implanté dans 18 ports et réalise un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros. « Nous avons une activité de prestation de services aux navires et on traite environ 2.500 bateaux par an, ce qui représente environ 15 millions de tonnes de marchandises. La Rochelle est une agence assez représentative de tous les métiers avec environ 500 escales, 80 collaborateurs, 3,5 millions de tonnes de trafics variés et nous réalisons 35 millions de chiffre d’affaires. Sur le port, il n’y a que l’entreprise Sica Atlantique qui charge elle-même ses céréales. On manutentionne tout sauf les liquides », résume le dirigeant.Trafics en baisseEn effet, depuis 2008, suite à la réforme portuaire en France, les grands ports maritimes comme celui de La Rochelle sont détenteurs des terminaux et exploitent les quais à la place de l’État. AMLP gère cinq terminaux sur sept. Sur l’année 2023, le groupe a enregistré un trafic de 8,6 millions de tonnes, soit une baisse d’environ 10 %. « Quasiment tous les trafics sont en baisse et notamment les céréales, normalement le premier trafic du port et qui, en 2023, se sont placées pour la première fois derrière les produits pétroliers. C’est clairement géopolitique à cause de la guerre en Ukraine. Mais on souffre aussi au niveau de la pâte à papier et des produits forestiers. On est dans une conjoncture qui est un peu menaçante », relève François-Georges Kuhn. Le Grand Port de La Rochelle est le premier en importation de produits forestiers et le deuxième en céréales après Rouen. Cependant, AMLP mise sur sa polyvalence et différents secteurs pour équilibrer son activité. Elle décharge notamment entre 80 et 100 éoliennes par an. En mars prochain seront livrés sur le port des monopieux de 700 tonnes chacun pour le futur parc éolien en mer d’Yeu-Noirmoutier. L’agence s’occupe également de charger des navires de plaisance sur des cargos qui partent notamment aux Antilles ou aux États-Unis. « On a commencé aussi a faire un peu de roulier en déchargeant 1.000 voitures en 2023 », explique le dirigeant. Au-delà du métier de la manutention, la consigne pour les bateaux fait partie de ses activités. « Quand un bateau arrive, nous opérons pour le compte de l’armateur en lui réservant un quai, des pilotes, des remorqueurs... Nous lui donnons aussi les informations quant aux horaires et au type d’opérations de manutention. Il ne connaît pas le port, il peut avoir besoin de s’approvisionner en denrées périssables, de faire venir un électricien, que quelqu’un aille chez un dentiste, de réparer quelque chose… Pour tout cela, il appelle son agent consignataire. S'il y a besoin de faire une relève d'équipage, on ira chercher les marins. »130.000 m² d'entrepôts et d'autres à venirAMLP peut également s’occuper d'affréter un camion, un train ou encore un navire afin de réacheminer la marchandise. Et elle détient la certification Opérateur économique agréé (EOA) pour ce qui vient de l'étranger. « Pour le compte de la douane, nous donnons un statut à la marchandise et on permet au port de percevoir les taxes », précise François-Georges Kuhn. AMLP dispose aussi d’environ 130.000 m² d’entrepôts pour stocker tous types de marchandises, avec notamment deux bâtiments neufs édifiés l'an passé. Et AMLP va faire de même en 2024, avec un édifice supplémentaire de 3.000 m² sur les quais et encore un autre, cette fois à l’extérieur du port, pour son terminal agroalimentaire.Lauréate de l’appel d’offres pour Chef de Baie 4, un terminal de six hectares de terre-plein et un linéaire de 250 mètres lui seront aussi attribués en 2026. En effet, Port Atlantique La Rochelle prévoit trois opérations d’aménagement sur les sites de Chef de Baie, l’Anse Saint-Marc et La Repentie. « Ce terminal sera principalement pour de la réorganisation spatiale en confortant notre position et pour optimiser nos opérations de déchargement. Il n'y a pas un trafic particulier qui sera affecté sur ce terminal-là. L’objectif est aussi d’aller démarcher de nouveaux clients, on a des idées mais pour le moment on reste discret », souligne le dirigeant.3 à 5 millions d'euros par an pour des outilsPar ailleurs, pour innover, l’entreprise mise sur la polyvalence de son personnel et l’outillage. « Depuis déjà six ans, on a engagé une grosse politique de renouvellement de matériel. Tous les ans, on investit assez massivement, entre trois et cinq millions d'euros dans des machines, principalement des grues pour décharger les navires. On achète aussi du matériel roulant que l’on renouvelle très régulièrement, sachant qu'on a notre propre maintenance intégrée. Il y a une vingtaine de personnes qui s'occupe de leur matériel », explique François-Georges Kuhn. Parmi les autres projets à venir : un nouveau trafic provenant d’Écosse en mars 2024 et le développement du roulier et des produits papetiers. « On a trois ou quatre nouveaux trafics potentiels qui vont arriver. Il était très important de pouvoir obtenir de nouveaux contrats pour rattraper le retard d'activité qu'on accumule depuis quelques mois. L'activité est déficitaire par rapport à ce qu'on a pu connaître les années précédentes avec des trafics qui sont à -40 %. On sait qu’il faut être patient mais on reste vigilant », conclut le dirigeant.Agence AMLP de La Rochelle 13 rue de la Côte d'Ivoire à La Rochelle80 salariésCA : 35 millions d'euros

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