Pépinière d'Artix : « rompre l'isolement et pérenniser les entreprises du territoire » - Premium

Les pépinières d’entreprises de la Communauté de communes de Lacq-Orthez (CCLO) ont deux objectifs, explique Joël Salaberry, leur animateur : « Rompre l’isolement de l’entrepreneur » et « pérenniser l’entreprise sur notre territoire ». Ce mardi, plusieurs entrepreneurs sont assis autour de la table de la pépinière d’Artix, pour une journée portes ouvertes. Deux ne sont pas encore hébergées ici : une coach en communication et réseaux sociaux qui se spécialise dans le travail avec les mères entrepreneuses, et la dirigeante d’un cabinet d’esthétique et d’un centre de formation en onglerie, qui se demande si elle va continuer la formation tant il est difficile d’obtenir la certification Qualiopi. Les autres sont venus témoigner : il y a des gestionnaires de patrimoine, un agent immobilier, une conseillère en recrutement et spécialiste du bilan de compétences. Emma a commencé son activité en 2020 dans les espaces de coworking de la pépinière d’Artix, explique-t-elle, « parce que je ne me voyais pas recevoir des clients dans mon salon ». En février 2021, elle s’installe dans la pépinière. « Il me reste encore un an », conclut-elle. Car l’accompagnement proposé dans les pépinières de la CCLO ne concerne que les entreprises de moins de cinq ans, précise Joël Salaberry. « Nous recherchons aussi des gens participatifs, qui ont l’esprit pépinière et vont participer aux animations », ajoute-t-il. La CCLO propose en effet un programme d’ateliers aux entrepreneurs hébergés dans ses pépinières. « Il y a quelques jours, nous avions un atelier sur la recherche de financements publics, raconte Joël Salaberry. Et en septembre, le thème du prochain atelier sera ‘’Savoir dire non à ses clients’’ ». Le taux de pérennité à cinq ans des entreprises hébergées est supérieur, assure-t-il, à 80%.En aval de cet accompagnement, la pépinière se double d’un hôtel d’entreprises : on y trouve par exemple un bureau du géant américain des systèmes de gestion des bâtiments Johnson Controls, ou bien ceux d’Elyse Energy, qui commence à s’y sentir à l’étroit et réfléchit à prendre une option sur quelques-uns des rares emplacements encore vides de la pépinière. « Nous sommes bientôt à 100% de remplissage, se félicite Joël Salaberry. La pépinière de Biron est pleine aussi. Il reste encore quelques disponibilités à la pépinière d’Arthez-de-Béarn et quelques bureaux à celle de Monein », ajoute-t-il. La pépinière d’entreprises de la CCLO à Artix compte au total 2.000 mètres carrés de bureaux. Elle propose également des espaces « ateliers » adaptés à des activités de production ou de maintenance - sous réserve que celles-ci ne créent pas de nuisances sonores.Dynamique positive« Sur le territoire, on s’est aperçu que beaucoup de gens hésitent à lancer officiellement leur activité, à la déclarer et à s’enregistrer ». La CCLO a donc conclu un partenariat avec la SCIC Pau-Pyrénées, une « couveuse d’entreprises », qui offre une structure juridique aux entrepreneurs débutants leur permettant de « tester » leur activité pendant quelques mois avant de décider de se lancer - ou non - dans l’aventure de l’entrepreneuriat.« Depuis un an, la dynamique est très positive, considère l’animateur. Il y a eu une vague d’entrepreneuriat subi ces dernières années, mais c’est moins le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, on voit arriver des projets assez mûris, des personnes en salariat avec une vraie expérience dans leur domaine, qui ont un projet réfléchi. Nous avons aussi de plus en plus de jeunes entrepreneurs. Nous tenons des comités d’agrément assez régulièrement ». Ces derniers ont une sélectivité « assez élevée », assume-t-il. Le jury, constitué d’élus et de partenaires économiques, n’a pas qu’une fonction « technique » : « monter le dossier, se préparer à la commission, permet de se recentrer, de prendre une vision globale sur son entreprise, de réfléchir à ce que ce sera son développement futur », se souvient Bertrand Weiss, consultant en patrimoine et pensionnaire de la pépinière. C’est aussi un outil de communication, qui permet au nouvel arrivant « d’être identifié comme un nouvel acteur économique du territoire. »Joël Salaberry insiste sur la seconde partie de la phrase. La notion de territoire n’est pas anodine : elle est même au cœur de la création de ces pépinières d’entreprise en 1992. « Il avait été identifié que le gisement de gaz serait, un jour, amené à s’éteindre, raconte-t-il. Les pépinières ont été créées pour diversifier l’économie du bassin de Lacq. » En 32 ans d’activité, ce sont, assure-t-il, « des centaines d’entreprises et des centaines d’emplois » qui ont été créés dans ces murs. Et de citer plusieurs exemples : le fabricant de machines-outils Oriance, installé à Orthez, l’imprimerie Sagamopub, qui, après cinq ans dans la pépinière, en est aujourd’hui à sa quatorzième année d’activité à quelques dizaines de mètres de là. Un cabinet d’architecte « qui est maintenant de l’autre côté de la route ». Le spécialiste du matériel de sécurité Acmadis, « qui a aujourd’hui un rayonnement national ». « Les grandes entreprises industrielles sont celles qui font le plus parler d’elles sur notre territoire, remarque Joël Salaberry, mais il y a aussi de l’emploi et de l’activité dans les TPE et les PME. Je suis persuadé de leur importance. »Plus d'informations sur les journées portes ouvertes

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