Hectarea boucle un premier tour de table pour sa plateforme de foncier agricole

Faire le pont entre le monde agricole et les particuliers. Cet enjeu, c’est celui d’Hectarea, jeune pousse de l’agritech créée il y a à peine un an. Aux manettes, deux entrepreneurs respectivement issus de familles d’agriculteurs et d’agronomes : Paul Rodrigues et Adime Amoukou. « J’ai travaillé durant sept ans dans une banque d’affaires sur le foncier agricole, notamment sur l’acquisition de moulins. J’y ai vu d’importants problèmes de financements du foncier », se remémore Paul Rodrigues. Alors, comme d’autres entrepreneurs du domaine, il décide de créer sa startup pour travailler cette problématique. En résumé, Hectarea permet aux particuliers d’acquérir des terres agricoles, et d’en percevoir des revenus - dits fermages - pour aider les agriculteurs à s’installer et à se développer. « Au-delà de l’aspect entraide, les actifs agricoles sont des investissements stables et concrets. En cette période inflationniste, où le marché fluctue, c’est quelque chose qui plaît », reprend le cofondateur. Qui précise que pour attirer le plus grand nombre de particuliers, le ticket d’entrée est fixé à 500 euros.

Ainsi, un même terrain pourra compter environ 200 copropriétaires. « Que vous ayez 1 ou 10% des terres, le rendement sera le même, de 4 à 7%. Comme dans l’immobilier, le loyer est payé par l’agriculteur. Ensuite, vous avez la plus-value - en France sur les dix dernières années, la terre a pris 4% par an en moyenne », décortique Paul Rodrigues. Ce système d’investissements fractionnés promet aux particuliers le souhaitant de constituer un portefeuille diversifié : « 2 ares d’oliviers, 3 ares de vignes, 2 ares de maraîchage », présente Hectarea. Pour les agriculteurs, l’intérêt, au-delà de la location de terres, est selon Paul Rodrigues l’apport de capitaux. La startup entend, via de futurs partenaires, accompagner le professionnel dans la mise en place de nouvelles pratiques, lui permettant d’avoir d’autres sources de revenus. « En allant chercher des revenus liés aux crédits carbone, aux crédits biodiversité. Sur un modèle BtoB, des entreprises pourraient acheter ces crédits aux agriculteurs », précise le cofondateur, qui précise qu’Hectarea se rémunérera via un système de commissions.

Bientôt de premiers terrains à la vente

Pour enclencher la commercialisation des premiers terrains, Hectarea, qui revendique une communauté de 1.500 particuliers intéressés, a bouclé le mois dernier sa première levée de fonds : 500.000 euros, sécurisés auprès de 25 investisseurs et « experts des secteurs agricoles et de la collecte d’épargne » (Ynsect, Agriconomie, Territoires d’Avenir, Enerfip, Nalo). « On a fini de monter toute la structure financière des investissements, et la première version de notre plateforme, se réjouit Paul Rodrigues. On est en train de signer les premiers projets qui seront disponibles à la vente avant Noël. » Pour sélectionner ces terres à reprendre, la startup s’appuie sur des entités de l’Etat, les Chambres d’agriculture, les Safer ou encore les collectivités. Cette levée de fonds permettra également à la jeune pousse de recruter de nouveaux profils en agronomie pour sourcer les terres à la vente, en marketing et en service client. L’ambition 2024 est d’ores et déjà affichée : compter une dizaine de projets sur la plateforme.

Hectarea
Fondée en novembre 2022
Basée à Castres-Gironde
3 personnes