BPACA enregistre une baisse de ses résultats 2023 - Premium

« Il n’a échappé à personne que nous sortons d’une année 2023 assez agitée, notamment sur le plan financier. Mais notre banque a marqué une certaine résilience face à cette situation - situation souvent imprévisible, mais centrée sur cette hausse des taux qui nous a frappé ces derniers mois », présente en préambule Bernard Dupouy, président du conseil d’administration de BPACA. Il y a peu, la banque régionale communiquait ses résultats à la presse, quelques jours après son assemblée générale qui s’est tenue, le 15 mai dernier, à Niort. Et, premier constat : ces résultats sont en baisse, après un exercice 2022 qui avait été « le meilleur » de l’histoire de BPACA, en frôlant les 100 millions d’euros de résultat net. Concrètement, ce résultat net enregistre un recul de 9% en 2023 pour s’établir à 90,9 millions d’euros. Le produit net bancaire est aussi en recul (-7%) et s’élève à 432 millions d’euros. « Un allègement des charges d’exploitation permet de compenser partiellement la baisse du chiffre d’affaires », précise BPACA. « Le contexte [ndlr, hausse des taux d'intérêt] nous a touchés comme il a touché nos clients, c’est normal, commente Sylvie Garcelon, directrice générale de la banque régionale. Parallèlement, il y a eu une hausse des défaillances d’entreprises assez marquée - avec certes une part de rattrapage -, même par rapport à 2019, à 14%. Évidemment, cela a aussi un impact sur notre activité. » La conséquence ? Un coût du risque avéré qui explose, passant de 23 millions d’euros en 2022, à 59 millions l’année dernière. « Notre coût du risque est composé de provisions en anticipation, et de provisions sur des risques avérés - des entreprises vraiment défaillantes ou des particuliers en difficulté », décortique la directrice générale.Une dégradation de la marge d'intérêt Dans le détail, l’an passé, 45.000 projets ont été financés en Nouvelle-Aquitaine pour 2,4 milliards d’euros de crédits (toutes clientèles confondues). En décembre dernier, l’encours total de ces crédits clientèle était de 19 milliards d’euros (-1%). « Sur les crédits d’équipement, on a une baisse beaucoup moins marquée [ndlr, que sur les crédits immobiliers], reprend Sylvie Garcelon. Elle s’est surtout fait sentir en fin d’année 2023, le premier semestre étant resté assez dynamique dans la demande. Les entreprises continuent d’investir - même si on est dans une période où l’on sent un peu d’attentisme. » A noter qu’avec la hausse des taux, la marge d’intérêt de la banque est en recul de 19%. En parallèle, la collecte nette, qui s’élève à 1,2 milliard d’euros, « a été favorisée par la forte hausse des taux réglementés, par le rehaussement du plafond du LEP, et par un effort d’offres plus attractives sur les dépôts à terme », annonce BPACA. Qui note ainsi que l’encours total des ressources monétaires a atteint 16 milliards d’euros l’an passé ( 1%), complété par 5,2 milliards d’euros d’épargne financière.Vers une embellie en 2024 ? Dans ce contexte économique turbulent, comment se projette BPACA sur 2024 ? D’abord, les défaillances d’entreprises continuent de progresser. « On est sur une tendance annuelle supérieure à 60.000 défaillances au niveau national », anticipe Sylvie Garcelon. Précisant que la Nouvelle-Aquitaine est l’une des régions les plus concernées par cette problématique, en particulier les territoires des ex-Aquitaine (surtout la Gironde) et Poitou-Charentes. Deux secteurs sont particulièrement concernés, l’immobilier et la viticulture. « Ce sont plutôt des PME qui sont en difficulté, alors qu’au début de l’année 2023 il s’agissait de petites entreprises. Cela a des conséquences plus importantes pour une banque, car les encours sont plus importants chez les PME », souligne la directrice générale. Sur l’immobilier ensuite, BPACA constate quelques signes d’éclaircies. La production de prêts immobiliers remonte de 11% pour la banque au premier trimestre 2024. « On espère qu’on a touché le fond de la piscine, car on voit la demande qui s’accroît. La Gironde et la Dordogne sont particulièrement bien orientées », se réjouit Sylvie Garcelon. BPACA travaille également sur son futur plan stratégique 2025-2030 qu’elle devrait présenter d’ici la fin de l’année.

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