Conjoncture landaise : « une activité ralentie mais des carnets de commandes qui sont regarnis » - Premium

C'est un petit-déjeuner de conjoncture un peu particulier qui a débuté ce vendredi 14 juin, contexte politique oblige. Dans les locaux de la CCI des Landes, à Mont-de-Marsan, ils étaient quelque 130 entrepreneurs et représentants de collectivités à se réunir pour prendre le pouls de l'économie landaise. Comme à son habitude, François Lafitte, président de de la Chambre de commerce et d'industrie, a pris la parole en ouverture de séance. Alors qu'il y a quelques mois il évoquait la nécessaire patience dont allaient devoir faire preuve les chefs d'entreprises, il s'est montré cette fois plus rassurant, évoquant un ralentissement dans plusieurs secteurs mais des carnets de commandes qui se remplissent à nouveau. Explications. « Une activité qui tourne au ralenti » En ce début de matinée, François Lafitte a présenté l'enquête qui a été réalisée au mois de mai, auprès d'un panel d'entrepreneurs landais. Les opinions des chefs d'entreprises ont été recueillies sur les tendances des six derniers mois et les perspectives des six mois à venir. Parmi eux, « 265 entreprises, dont 54 proviennent du secteur de l’industrie, 35 du bâtiment et travaux publics, 80 du commerce et enfin 96 des services. Un panel qui représente plus de 10.000 salariés et près de 3,8 milliards d’euros de chiffre d'affaires cumulés ; soit plus de 14 % de l’économie landaise », a précisé Pascal Dussin, directeur de l’animation économique et territoriale de la CCI des Landes.L'occasion pour lui d'analyser la croissance française et les impacts des crises successives. Ainsi, tandis que le « prix des matières premières est à nouveau en hausse en cette année 2024, l'inflation semble se normaliser dans la zone Euro », analyse Pascal Dussin. Une tendance qui a eu des répercussions dans les Landes. Les résultats de l'enquête qui a été menée ont montré que « durant ce premier semestre, moins de 27 % des entreprises ont vu leur chiffre d'affaires progresser alors que 37% l’ont vu régresser », a-t-il décrit. En parallèle, « les carnets de commandes se sont regarnis. Ainsi, 26,5% sont à la hausse - 10 pts de plus qu’en décembre - et moins de 35% sont orientés à la baisse ; contre 43,3% en décembre 2023. » Des effectifs qui semblent stables Au niveau des perspectives, quant à un regain éventuel de l'activité économique, « une légère amélioration est envisagée », comme l'ont souligné les résultats de l'enquête. Ainsi, « 28% des entreprises anticipent une hausse de leur chiffre d'affaires ( 3 points par rapport à décembre dernier), 35% une stabilité, tandis que 26 % prévoient une baisse. » En revanche, niveau investissement, le ralentissement est confirmé. « Plus de 54% des entreprises interrogées ne comptent pas investir dans les mois qui viennent », a précisé Pascal Dussin. Niveau emploi, les effectifs semblent stables. « Plus de 7 entreprises sur 10 ont conservé le même volume d’effectif. 19,5% d'entre elles ont réduit leur personnel, tandis que 10,6% ont embauché. »Un contexte économique qui reste malgré tout tendu pour plusieurs entreprises interrogées. « On note que les prix d’achat restent en hausse pour la moitié des entreprises : 47,3%, soit un point en plus par rapport au mois de décembre. A côté de ça, les marges sont en recul pour plus de 4 entreprises sur 10, et 39% d’entreprises jugent leur trésorerie tendue, même proportion qu’il y a six mois », estime encore Pascal Dussin. Enfin, des disparités selon les secteurs sont apparues. Tandis que l'immobilier s'adapte, malgré des défis qui restent nombreux (et notamment au niveau des innovation produits, des normes prudentielles, de la cybersécurité ou encore de l'effet de la démonétisation), le secteur du bâtiment et des travaux publics a enregistré quant à lui un ralentissement important.Au cours de cette matinée, François Lafitte s'est également dit préoccupé, à quelques semaines des élections législatives, qui se dérouleront les 30 juin et 7 juillet prochains, suite à la dissolution surprise de l’Assemblée nationale. Ainsi, ce sont 12 questions qui sont envoyées cette semaine à tous les candidats des trois circonscriptions landaises. L'objectif pour le président de la CCI : avoir une réponse claire de leur part, quant aux questions que se posent les acteurs landais et la prise en compte des différentes filières. « Commerce de proximité, développement du thermalisme, tourisme et logement saisonnier, industrie et délais d’instruction réglementaire, loi ZAN du 20 juillet 2023, alternance et formation, charges sociales et fiscales, voies ferrées et projet LGV.... Autant de préoccupations qui méritent un positionnement précis », a-t-il précisé. François Lafitte s'est enfin engagé à communiquer sur les réponses qui seront apportées à la CCI des Landes.

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