Pontacq : un repreneur pour le site MAP - Premium

Historiquement, commence Didier Larazabal, Pontacq était une ville industrielle basée sur la fabrication de chaussures. « On en faisait presque dans chaque maison, assure le maire de la petite ville de l’est béarnais. C’était le royaume de la chaussure, avec en particulier l’entreprise Arcus, mais aussi du textile, du tricot, de la tannerie, qui faisaient notre richesse industrielle. » Vient ensuite la mondialisation et l’heure de la concurrence internationale. Dans les années 1990-2000, la chaussure pontaquaise n’est plus compétitive, et l’une après l’autre, les entreprises ferment. Certaines sont remplacées par une autre spécialité industrielle béarnaise : l’aéronautique. L’entreprise MAP (Mécanique Aéronautique Pyrénéenne, basée à Serres-Castet) s’installe sur l’une des friches. « Ils sont montés à une centaine de salariés sur le site », se souvient Didier Larazabal. En 2020, victime du Covid et de la crise du secteur aéronautique, l’usine ferme à son tour.À lire également - Biraben veut se consolider pour mieux grandir« Pontacq est restée une ville assez dynamique, avec beaucoup de commerçants et d’associations, mais il nous manquait que ces friches industrielles soient réhabilitées », commente le maire. La dynamique est désormais enclenchée, avec le rachat en totalité du site de la MAP par les Salaisons Pardon. « Nous avons été dans une démarche proactive pour trouver un repreneur, et nous avons été aidés par la CCNEB », raconte Didier Larazabal, qui se félicite de cette installation. « C’est une entreprise familiale béarnaise, détaille le maire de Pontacq, ils veulent installer à Pontacq un site de production et de séchage de saucissons, avec également un magasin ainsi que la préparation des expéditions par transport frigorifique. Le site sera très moderne, avec 7.000 mètres carrés de panneaux solaires sur les toits ». Bref, un projet « exemplaire », « qui occupe des friches vacantes et s’inscrit donc parfaitement dans le cadre du zéro artificialisation nette », et devrait rapporter 20 emplois à Pontacq, « créés ou déplacés » depuis les autres sites de l’entreprise à Ossun, Arthez d’Asson et Coarraze.Un « gros investissement » soutenu par l'Etat« Nous avons pris rendez-vous avec eux pour savoir ce qu’ils comptaient faire et comment les aider », raconte Didier Larazabal. « Nous avons aussi été accompagnés par Territoire d’Industrie, qui nous a aidés à bénéficier du dispositif Rebond Industriel ». Celui-ci, validé récemment, portera sur « le matériel, l’équipement et les processus ».Interrogé sur le montant total de l’investissement, l’édile reste discret. « C’est un gros montant, lâche-t-il seulement. Les murs existent déjà, mais il faut refaire tout le reste, tout remettre aux normes, prévoir des zones de froid, de chaud, de séchage d’expédition, le tout dans le plus grand respect de l’hygiène ». Des dépenses qui seront couvertes à hauteur d’environ 20% par Rebond Industriel, révèle Didier Larazabal, qui précise également que « des pourparlers sont en cours sur une aide financière de la CCNEB et du département ». La décision, ajoute-t-il, est attendue d’ici à la fin de l’année 2024, « mais le président de la CCNEB a la volonté que ce genre de friche évolue et que de nouvelles entreprises arrivent sur le territoire », positive l’élu.Deux autres friches en cours de réhabilitation« La friche de la tannerie Montbrun est en train d’être dépolluée et une grande partie du site est terminée », révèle Didier Larazabal. Un projet soutenu à hauteur de deux millions d’euros par l’Etat, dont Pontacq espère la conclusion au premier semestre 2025, et qui permettra de recevoir d’autres entreprises. Dernière friche de la ville, le site de l’usine Arcus va accueillir un projet de logement. « On en manque à Pontacq, considère le maire. Nous sommes une ville qui se développe, des commerçants viennent s’installer, nous avons deux collèges, soixante associations, une zone d’activité… cela crée des tensions sur le logement. Si, demain, des personnes viennent travailler ici, on doit pouvoir leur offrir à se loger ». Un projet qui ne concerne qu’une partie du site Arcus. Pour l’autre partie, « je ne sais pas encore, avoue le maire. Cette entreprise est en indivision, c’est très compliqué d’appréhender les personnes responsables, ne serait-ce que pour parler de l’avenir du site. »Quant aux Salaisons Pardon, « ils espèrent ouvrir le nouveau site début 2026, si tout va bien, dévoile Didier Larazabal. On les attend avec beaucoup d’enthousiasme et beaucoup d’envie, c’est un famille de travailleurs, des gens vaillants, exigeants, qui ont envie de bien faire et qui tirent l’activité vers le haut. Nous serons fiers de les recevoir. »----Contactées, les Salaisons Pardon n'ont pas donné suite à nos sollicitations.

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