Euralis et Maïsadour officialisent leur projet de fusion - Premium

C’est l’officialisation d’un projet de longue haleine : ce jeudi, les deux coopératives agricoles Euralis et Maïsadour ont annoncé leur volonté d’initier « un rapprochement en vue de créer un nouvel acteur coopératif au service des agriculteurs et des territoires du Sud-Ouest ». Une nouvelle de taille, mais pas exactement inattendue, tant la tenue, cette semaine, d’un CSE extraordinaire dans chacun des deux groupes laissait présager d’une annonce de ce type. « Dans un contexte marqué par de profondes mutations, une concurrence intense, des crises à répétition et un enjeu crucial de valorisation du travail et des productions des agriculteurs, ces discussions visent à mieux soutenir et promouvoir les filières agricoles régionales », justifient, dans un communiqué de presse commun, les deux groupes. En novembre 2024, Euralis et le basque Lur Berri avaient d’ailleurs conclu un partenariat pour l’exploitation commune de leurs filières bovines respectives. « Tous les ans, on fait le constat qu’on perd de l’argent sur la collecte, expliquait en février dernier le président d’Euralis Christophe Congues. Il faut que les acteurs coopératifs se rapprochent, que l’on s’interroge sur ce que l’on peut faire ensemble pour optimiser ».Se rapprocher pour optimiserDe fait, la réduction des coûts et l’optimisation des processus sont certainement au cœur de ce rapprochement… pas tout à fait inédit. En 2023 déjà, Euralis et Maïsadour avaient déjà amorcé un projet de fusion de leurs filières Foie gras respectives. Le projet avait été retiré après un avis défavorable de l’Autorité de la concurrence. « Ce projet a été stoppé, mais pas abandonné, déclarait, en février dernier également, Philippe Saux, alors directeur général d’Euralis. Nous cherchons une façon de le relancer, de façon identique ou sous une autre forme ». Philippe Saux a, depuis, été remplacé par Thomas Chambolle, auparavant directeur financier du groupe.À lire également - Euralis dévoile des résultats financiers mitigésLe projet devrait donner naissance à « un pôle coopératif doté d’une taille nouvelle et de ressources combinées », détaillent les deux coopératives, et « aurait vocation à servir des objectifs essentiels », au nombre desquels « le renforcement des services apportés [aux] agriculteurs adhérents », « la promotion et la valorisation de filières ancrées dans leur territoire » et « la mise en commun des moyens humains, économiques et industriels pour renforcer leur performance collective et dégager de nouvelles capacités d’investissement ». La fusion des deux groupes « se ferait selon un principe d’égalité, révèle le communiqué. Les conseils d’administration, notamment auraient vocation à fusionner en garantissant une représentation équilibrée des deux coopératives actuelles ».Pas avant fin 2026« Nos deux coopératives sauraient faire la preuve de leur capacité à travailler ensemble et à conforter la performance des exploitations comme celles des outils industriels et commerciaux en aval, déclare Christophe Congues. Le contexte auquel nous faisons face nourrit notre ambition de rassembler nos forces pour construire l’avenir de l’agriculture du Sud-Ouest ». Daniel Peyraube, son homologue de Maïsadour, ajoute « Face à une concurrence et des clients toujours plus concentrés, nous pourrions ouvrir ensemble des opportunités nouvelles et à plus forte valeur ajoutée pour les agriculteurs. Et nous serions plus à même d’attirer les jeunes agriculteurs qui contribueront demain, depuis notre Sud-Ouest, à défendre la souveraineté alimentaire française. »À lire également - Maïsadour : « l'agriculture de demain sera régénératrice ou ne sera pas »Euralis et Maïsadour n’apportent, à ce stade, pas d’élément sur les arguments dont ils disposeraient pour faire entériner ce rapprochement par l’Autorité de la concurrence. Le financement du projet et son approbation par les assemblées générales des deux coopératives est également en suspens. Le processus d'intégration et les réorganisations associées n'interviendront donc qu'en 2026 « au plus tôt ». Les prochains jours seront consacrés à « expliquer le projet aux salariés et aux agriculteurs coopérateurs », nous souffle-t-on du côté d’Euralis. L'entreprise pourra ensuite en révéler plus sur les contours d'un projet qui ne fait que commencer. Euralis Siège social : Lescar4.900 salariésChiffre d'affaires 2024 : 1,57 milliard d'eurosMaïsadourSiège social : Haut-Mauco4.300 salariésChiffre d'affaires 2024 : 1,47 milliard d’euros.

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