Foodtech : comment Activ’Inside prépare déjà l’après-2030 - Premium

Un nouveau moteur, une destination bien définie… Et depuis peu, un réservoir plein de carburant pour filer à bonne allure et tenir la cadence vers l’objectif. Le nouveau moteur d’Activ’Inside, spécialiste girondin de la neuro-nutrition, c’est l’usine de compléments alimentaires, en activité depuis juin dernier à Beychac-et-Caillau, pour laquelle 12 millions d’euros ont déjà été investis. Le carburant, c’est la levée de fonds qui vient d’être bouclée, d’un montant de quatre millions d’euros. « La première raison, c’est de continuer à améliorer notre process de production », éclaire Vincent Bellette, directeur général délégué. Cette unité industrielle maximise l’activité historique de l’entreprise, en tant qu’ingrédientier qui prend la matière première - actifs végétaux - et la transforme pour les besoins de ses clients B2B, sous forme de poudres, de « gummies » ou de gélules. « L’investissement que l’on a fait en matière de capacité de production, c’est un pilote industriel, un process à mettre au point. Quand on passe du principe actif à la forme galénique, il y a beaucoup de science à injecter. Pour que le produit fini soit sûr, efficace et dont le consommateur perçoit l’efficacité. Nous sommes déjà très contents du résultat et on perçoit des opportunités d’aller encore plus loin dans la performance », souligne le dirigeant. Quid des USA sous Trump en tant que marché ?Le deuxième sujet, c’est le déploiement commercial. Commercialement active en Europe mais aussi via un bureau à Bangkok, créé début 2022, Activ’Inside concrétise son rêve américain. « On a ouvert en septembre dernier Active Inside Incorporated, une société aux Etats-Unis, filiale à 100% », confirme Vincent Bellette. « Le modèle, c’est d’avoir une force commerciale et un stock de produits aux USA, pour avoir une vitesse de réponse aux exigences du marché bien supérieure à ce qu’on pourrait faire avec de l’expédition depuis la France. » Un territoire américain où le retour du président Trump aux affaires ne perturbe pas outre mesure la PME girondine. « On avait pris notre décision bien avant sa réélection et notre stratégie est très claire. Son come-back à la Maison Blanche, du strict point de vue du business pour nous, ça n’est pas loin de l’épiphénomène. Ça pourrait même être positif car c’est indéniable qu’il est bénéfique au bon moral des entreprises américaines », analyse-t-il. Les USA, « c’est le plus gros marché car là-bas, les gens n’ont pas le droit de tomber malades. Le concept de prévention, de protection de soi est ancré dans leur culture, on estime à 250 millions le nombre de consommateurs de compléments alimentaires », affirmait ainsi dans nos colonnes à l’automne dernier Benoît Lemaire, cofondateur et président d'Activ'Inside. Qui concluait : « Ce n’est pas concevable de ne pas y être, vous perdez probablement 40% du marché. »Préparation à l’après-fondateursL’opération a notamment été réalisée auprès des investisseurs historiques : Aquiti (au travers de NACI 1) et Bpifrance, avec la participation du nouveau directeur général délégué Vincent Bellette. Embauché en mars 2024, il a pour feuille de route de « transformer une PME à fort succès en une société plus structurée, afin d’avoir des fondations très robustes, pour construire une croissance », raconte l’intéressé. Jusqu’alors, « la société était pilotée par les trois fondateurs qui, avec mon arrivée, se détachent de l’opérationnel ». Place à une organisation « assez classique », avec Comex et Codir. « On a eu une réunion récemment, qui a officialisé le fait que les associés ne sont plus dans l’opérationnel et que le Codir prend absolument toute la responsabilité des opérations. Je communique de façon très ouverte aux équipes qu’un jour, la société sera vendue. Mon travail est que l’entreprise soit solide et que son projet ait de la valeur pour un futur acquéreur. » Si rien n’est en cours sur ce sujet précis, ça devrait bouger « avant 2030 », évoque Vincent Bellette, même si « c’est très difficile à programmer, car c’est une croisée des chemins ».À l’occasion de cette dernière levée de fonds, Activ’Inside a par ailleurs ouvert son capital à ses salariés. Une opportunité saisie à ce jour par un tiers d’entre eux. « C’est possible à partir de 200 euros. Un salarié qui participe au capital s’investit davantage, à un sentiment majeur de faire partie du projet, car il est associé à la prise de valeur de l’entreprise. » Dans les faits, il a été décidé de réserver - via la structure ad hoc Activ’Inside Partenaires - 1,5% du capital pour les salariés, une part qui n’a pas encore été acquise en totalité. « On va ouvrir le capital une deuxième fois en novembre prochain et potentiellement une troisième fois un an plus tard si l’objectif n’est pas atteint. » Ce qui va aussi laisser du temps aux recrues récentes et à venir, qui doivent être en CDI et avoir passé la période d’essai pour prétendre au dispositif.D’ici là, voir quatre fois plus grandEn 2024, l’activité d’Activ’Inside a progressé de plus de 5%, pour s’établir à quelque 10,7 millions d’euros. « Les trois premiers trimestres ont été assez maussades, on était extrêmement concentrés sur le démarrage de l’usine. Le dernier trimestre a pu redynamiser l’activité commerciale », déroule-t-il. À horizon de « cinq ans maximum » après sa mise en service, cette usine pourrait ainsi permettre à l’entreprise de quadrupler le chiffre d’affaires, se projette le directeur général délégué. Réalisant deux tiers de son chiffre d’affaires à l’international, l’entreprise entend maintenir ce ratio, avec une croissance aussi dynamique pour la France et l’export. Après l’embauche de plusieurs « hauts profils » en 2024, l’équipe compte actuellement 83 personnes. Un effectif qui devrait monter à 95 collaborateurs fin 2025, avec l’embauche de « profils beaucoup plus opérationnels, pour faire un passage en 2x8 en fin d’année ».Activ’InsideSAS fondée en janvier 2009Siège social à Beychac-et-CaillauEffectif : 83 personnes CA 2024 : 10,7 M€

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