Cyclink veut structurer une filière du vélo électrique d’occasion
Toute jeune pousse lancée à Paris et rapidement installée en Gironde, Cyclink explore le créneau du vélo électrique d’occasion, avec une démarche intégrée. Elle achète, reconditionne et revend ces véhicules, prolongeant leur durée de vie et les rendant aussi plus accessibles financièrement.
« Un vélo électrique, ça coûte cher, c’est une autre catégorie que le vélo classique, ça demande un financement, une assurance… Beaucoup font du neuf. Sur le marché de l’occasion, il n’y avait pas vraiment de structures, alors qu’on a envie d’être rassuré sur l’état. » C’est le constat fait il y a deux ans par Thibault Penicaut, qui fut l’un des premiers salariés du Bon Coin. « J’ai fait un test en solo sur quelques vélos et ça a pris de l’ampleur », explique le fondateur de Cyclink qui, en bon startuper, se lance dans son garage, en région parisienne, avant de s’installer en terres girondines. « On est les seuls à se lancer sur ce segment de manière industrielle. Nous ne sommes pas un magasin, nous organisons notre propre filière », expose-t-il. Le sourcing est très large : particuliers, magasins, loueurs, sociétés de leasing… « Les particuliers, c’est très chronophage, mais on peut mieux panacher la flotte. Pour atteindre une masse critique, le B2B c’est la clef », analyse le dirigeant.
Dans son atelier à Bègles, Cyclink opère toutes les étapes du reconditionnement, avec cinquante points de contrôle. La logique est ici identique à celle observée sur le marché de l’occasion des smartphones ou des ordinateurs. Batteries, pièces mécaniques, éléments de sécurité… L’objectif est de créer un lien de confiance. Et de donner de la lisibilité : la plate-forme dispose d’un outil de cotation type Argus, pour estimer le vélo que l’on souhaite revendre et disposer d’une offre ferme. La startup revend soit en direct, soit au travers de marketplaces ou de magasins partenaires, notamment du réseau Decathlon.
Créer un standard
Ouvert en mars, l’atelier artisanal de 200 m² est déjà trop petit et Cyclink recherche un nouveau bâtiment : « les vélos arrivent tous les jours, d’un peu partout. On a gardé un stockage sur Paris qui permet de faire tampon. Bordeaux restera, dans un lieu plus grand et industrialisé, le point central, même si on va lancer des antennes. » Un maillage qui répond à une double problématique, à la fois d’efficacité logistique - « un vélo, ça ne se transporte pas comme un téléphone » - et d’expérience client : « il y a le besoin d’une proximité, pour le conseil, pour essayer le vélo. En outre, certains ne nécessitent qu’un reconditionnement léger. D’où notre vocation à avoir des points locaux pour récolter les vélos, les diagnostiquer, faire de la petite maintenance pour la remise à niveau. » Le rythme est déjà soutenu, avec plusieurs centaines de vélos vendus dès la première année. « Il y a une saisonnalité, observe Thibault Penicaut, janvier ou février, c’est trois fois moins que juin ou septembre. » Un état de fait que Cyclink s’applique à lisser en élargissant sa gamme : « on fait de plus en plus de VTT, on se lance aussi dans les vélos cargos. Il y a plusieurs marchés du vélo, chacun avec sa saison. »
Focalisée sur son développement commercial, la jeune pousse sait sur quoi accélérer et aussi où elle ne veut pas aller. « On se renforce pour gérer les flux entrants et sortants, ainsi que sur la partie commerciale. On ne s’intéresse pas aux vélos d’entrée de gamme, on ne peut pas gagner notre vie là-dessus. On ne fait pas et on ne fera pas de maintenance quotidienne, de réparation pour les acheteurs. Par contre, on peut proposer des contrats de maintenance avec abonnement, pour des partenaires, des sociétés de leasing, pour avoir une offre complète. On essaie de créer un standard et de structurer le marché du vélo électrique d’occasion. On a vocation à avoir une croissance assez rapide », conclut le dirigeant.
Cyclink
Fondation en janvier 2022
Effectif : 5 personnes
CA 2022 : NC
Atelier à Bègles