Mobilité électrique : le Groupe Daniel se lance dans « une nouvelle ère » - Premium

C’était encore « une idée un peu osée en 2022 », rappelle, à la tribune, Joséphine Daniel, PDG du groupe de travaux publics du même nom. L’idée en question : inscrire l’entreprise familiale dans « une démarche globale visant à réduire nos émissions de CO2 ». Et le 4 avril, c’est une étape symbolique qui était franchie par le groupe Daniel, avec l’inauguration en grande pompe, devant un parterre de chefs d’entreprises, élus locaux et représentants de l’Etat en Béarn, des bornes de recharge ultra-rapide que l’entreprise a fait installer pour ses quatre premiers camions électriques. « L’achat de ces camions représente une étape cruciale qui nous permettra de réduire considérablement les émissions », se félicite la dirigeante. Chaque camion électrique remplaçant un véhicule thermique représente environ 100 tonnes de CO2 économisées par an, précise-t-elle.À lire également - Camions électriques, nouveaux matériaux... Comment le Groupe Daniel veut décarboner son activitéUne étape, en réalité, déjà enclenchée par le groupe familial depuis plus d’un an : l’achat du tout premier camion électrique du Groupe Daniel remonte en effet à avril 2024. Un premier test, complété quelques mois plus tard par l’achat de deux autres véhicules, en particulier, rappelle Joséphine Daniel, grâce à l’appui financier de l’Etat, via l’ADEME, qui a permis au groupe d’investir dans ces nouveaux équipements « sans faire de compromis sur la productivité ». Avec l’installation, un an plus tard, de superchargeurs permettant de recharger les batteries de ses camions en 1h30 au lieu d’une nuit complète, l’entreprise confirme que le test est concluant.Former les chauffeurs, adapter la logistique« Les chauffeurs qui les essaient ne veulent plus les quitter, assure Jacques Daniel, président du groupe. C’est un confort de conduite énorme, ces camions sont pratiquement autonomes, le chauffeur n’a qu’à garder les mains sur le tableau de bord, il peut pratiquement lire son journal pendant qu’il roule ! » C’est aussi, ajoute le dirigeant historique, une sécurité accrue, avec en particulier des dispositifs de freinage d’urgence automatique. Pour l’entreprise, dont les camions sillonnent les routes des Pyrénées-Atlantiques, des Landes et des Hautes-Pyrénées, cela signifie également une nouvelle logistique. « Les trajets doivent être bien anticipés, notamment la déclivité des routes, souligne Joséphine Daniel. Nos conducteurs ont dû s’adapter et se former à cette nouvelle conduite, leurs retours d’expérience ont été déterminants, et aujourd’hui, nous acheminons quotidiennement nos matériaux sur la côte basque et dans les Pyrénées, de jour comme de nuit ».Vers le tout-électrique ?« C’est le début d’une ère, celle de l’électrification de la mobilité lourde », renchérit, à la tribune, Cécile Vautrelle, directrice Pyrénées Landes d’Enedis. 20.000 bornes de recharge électrique sont aujourd’hui raccordées au réseau, précise-t-elle, ajoutant que la question de leur montée en puissance est un sujet auquel l’électricien « est particulièrement attentif », avec six à sept milliards d’euros investis tous les ans en France pour adapter le réseau aux nouveaux usages. « D’ici trois ou quatre ans, envisage Jacques Daniel, l’intégralité de nos pelles mécaniques, tombereaux et engins de chantier sera électrique ». À lire également - Comment le groupe Daniel mise sur la brique en terre crueLes camions, eux, devraient l’être à 30 ou 40%. « Mais on n’arrivera pas à un tout-électrique, nuance-t-il, il y aura toujours des cas d’usage pour le thermique ». Un avis partagé par un entrepreneur du BTP présent dans la salle, qui a étudié la possibilité d’une conversion de sa flotte à l’électrique, avant d’y renoncer : « On ne sait jamais, le matin, où l’on ira dans la journée et combien de kilomètres on fera entre les différents chantiers, explique-t-il. Pour que les camions électriques aient du sens, il faut des itinéraires bien définis et très stables. »Groupe DanielFondation : 1904Siège social : Lescar320 employésCA : 80 millions d'euros

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