« Être aidé par un chef d'entreprise, un gage de succès » Patrice Béal (Réseau Entreprendre Aquitaine)
Patrice Beal (président) et Gaëlle Gennerat, directrice du Réseau Entreprendre Aquitaine. Crédit : Réseau Entreprendre Aquitaine
Réseau Entreprendre Aquitaine organise sa soirée annuelle le jeudi 14 novembre. Le président de cette association, Patrice Béal (dirigeant d’Inorix) évoque pour Placéco les perspectives et ambitions de cette structure quasi trentenaire qui soutient la création et la reprise d'entreprises.
La soirée annuelle des lauréats de réseau Entreprendre Aquitaine est prévue le 14 novembre. Quelles sont les ambitions d'un évènement comme celui-là ?
Avant toute chose de présenter nos promotions de lauréats. Mais aussi de récompenser l'entrepreneuriat en général et d’initier des dynamiques. On a lancé un cycle pour, demain, être autant présents en Dordogne et en Lot-et-Garonne que nous le sommes actuellement en Gironde. Aujourd’hui, on est un peu en retard. C’est important pour tout l'écosystème entrepreneurial. On doit être en mesure de satisfaire l’entrepreneuriat sur ces deux départements. L'objectif n’est pas d'être 1.000 ou 2.000 membres, c'est pas du tout la finalité du projet. Mais il faut qu'on accompagne entre 20 et 30 lauréats par an. Et ça passe effectivement par des membres, qui font tourner l'association.
Quels leviers pour ce renforcement vers la Dordogne et le Lot-et-Garonne ?
Ils sont au nombre de trois. Le premier, ce sont les membres. On a quantité de projets, donc il nous faut des chefs d’entreprises pour l’accompagnement. Le deuxième est qu’il nous faut une équipe sur place et donc un ou une collaboratrice à chaque fois, les recrutements sont ouverts. Et pour ça, tertio, il nous faut du financement, donc on sollicite bien évidemment nos partenaires habituels, de manière à s'intégrer dans le cadre de leur projet de développement sur ces deux territoires.
Un soutien - bénévole - financier, mais pas que
Qu’est-ce qui définit l’identité de votre réseau ?
On accompagne la personne - plus que le projet - pendant 24 mois. Il y a du mentorat individuel, de pair à pair. Ainsi que de l’accompagnement collectif et un soutien financier. Chaque lauréat bénéficie d’un prêt d’honneur qui varie entre 20.000 et 80.000 euros. Nous sommes massivement financés par nos membres pour ne pas dépendre d’une vision politique qui ne serait pas la nôtre et bénéficions du soutien de la Ville et de la Métropole de Bordeaux ainsi que de la Région. Et nous avons des partenaires financiers - CIC, CMSO, BPACA et Crédit Agricole, mais aussi Bpifrance - ce qui nous permet d’accompagner entre 10 et 20 projets par an. Un chef d'entreprise est seul dans son projet. Notre accompagnement va lui permettre de se questionner et d’avoir un point de vue. Ce n’est pas nous qui prenons les décisions à sa place.
On a cinq collaboratrices permanentes qui sont notamment en charge de la sélection. On a près de 1.000 porteurs de projets qui se présentent à nous. Pour pouvoir être accompagné par Réseau Entreprendre, il faut un objectif de création d’emplois, au minimum cinq sur les trois premières années. Pendant une phase amont, nous faisons une analyse stratégique des projets avec des méthodes éprouvées depuis plusieurs dizaines d'années au sein de l'association. Et ensuite on a un comité d’engagement constitué d'une dizaine de chaises d'entreprise. À l'issue, on a un vote qui doit être à l'unanimité.
Vous avez un autre levier, qui s’appelle le Booster Camp et dont une nouvelle édition est prévue en 2025…
Le Booster Camp, c’est un comme un hackathon. Pendant 24 heures, le projet va être challengé et accompagné par des boosters, une dizaine de chefs d'entreprise, pour passer en revue la totalité du plan stratégique et livrer une vision 360°. Notamment pour identifier des failles. Et il ne faut pas forcément être lauréat pour en profiter, c’est aussi une vitrine de ce que nous sommes. Ça peut nous amener à identifier des entreprises qui ont déjà une certaine taille et qu'on va accompagner pour devenir peut-être les PME ou les ETI de demain.
On a un parcours Start, qui va accompagner des porteurs de projets qui ont créé cinq emplois, avec un soutien compris entre 500.000 et un million d'euros. Mais aussi un programme Booster qui peut permettre à une jeune entreprise de multiplier par trois son chiffre l'affaire Et enfin un programme Ambition où on est vraiment sur des changements de modèles, où on va évoquer les sujets de croissance externe et on va créer un comité stratégique autour de notre lauréat.
Quels sont vos indicateurs de performance par rapport aux structures accompagnées ?
On a 95% de réussite sur les trois premières années. Point important pour nous : l’accompagnement n’est pas que financier. Quelqu'un qui vient uniquement pour ça, on n'étudie pas son dossier. Le mentorat et l’effet miroir permettent véritablement d'avoir un taux de réussite plus important que quelqu'un qui pourrait entreprendre seul.
L’appel du pied aux patrons d’ETI
Quels sont les objectifs 2025 pour Réseau Entreprendre Aquitaine ?
2024 était une année de reconsolidation de nos équipes. On a mis en place le déjeuner des entrepreneurs, tous les premiers vendredis de chaque mois, ouvert à tout le monde. On aura des conférences, quasiment une par mois, sur des sujets aussi complexes que la santé du dirigeant par exemple, mais qui permettent justement de prendre une bouchée d'oxygène. Et on aura le retour du Booster Camp, un événement qu'on renouvelle tous les deux ans.
Aujourd'hui, il y a environ 120 adhérents dans votre réseau. Est-ce qu'il y a un type d'entrepreneur ou de dirigeant que vous aimeriez voir mieux représenté ? Si vous deviez lancer un appel pendant la soirée du 14 novembre…
Je le lancerais auprès de mes collègues patrons d’ETI. La vocation de l'association, c'est la création d'emplois sur les territoires. Ça veut dire qu'il faut qu'on ait des patrons charismatiques qui soient présents pour financer et soutenir l’association. Michel Sarrat, l’ancien patron de GT solutions et fondateur en 1996 de Réseau Entreprendre Aquitaine, sera présent à la prochaine fête des lauréats. J’aimerais en voir d’autres.
Dans le rétro - Gaëlle Gennerat, nouvelle directrice du Réseau Entreprendre Aquitaine