Le CHU de Bordeaux lance son plan décennal à 1 milliard d'euros
Yann Bubien, directeur du CHU de Bordeaux - Photo MB
Cette année marque le lancement du plan décennal du CHU de Bordeaux baptisé « nouvel hôpital ». 1 milliard d’euros seront investis jusqu’en 2031, dont près de 80 millions cette année. L’objectif est de rester à la pointe de la technologie tout en mettant l’accent sur l’innovation.
En ces temps de crise économique et sanitaire, où les vagues de contamination et de mesures restrictives se succèdent, le CHU de Bordeaux semble avancer tel un paquebot. Le budget annuel de 1,2 milliard d’euros est intact, et les investissements s’élèveront en 2021 à 80 millions d’euros, répartis sur les différents sites et services de l’établissement.
Mieux encore pour Yann Bubien, directeur général du CHU, cette année marque le lancement du plan décennal « nouvel hôpital ». « L’idée, c’est d’avoir un schéma d’investissement jusqu’en 2031. Durant cette période notre objectif est de reconstruire l’intégralité du CHU, pour un montant global dépassant le milliard d’euros. »
Rester à la pointe de la technologie
Rénovation de certains bâtiments, démolition puis reconstruction d’autres sites, le chantier est de taille et va commencer à se dessiner dans les prochains mois. « Je trouve que certains bâtiments sont relativement vétustes, reprend le directeur. Aujourd’hui les patients ont droit non seulement à la qualité des soins, mais aussi à la qualité d’accueil, en ayant des conditions hôtelières excellentes. » Car le CHU a un standing à tenir. Chaque année le magazine Le Point réalise un classement de tous les hôpitaux et cliniques de l’Hexagone, et celui du port de la lune se place en première position.
« On peut toujours faire mieux, relativise Yann Bubien. Par exemple nous lançons cette année les travaux pour construire un nouvel EHPAD à Lormont sur le site de l’actuel. Le bâtiment tripode du site de Pellegrin, lui, sera entièrement rénové aile par aile. L’idée est d’avoir un CHU très performant sur le plan architectural comme technologique, pour servir les équipes médico-soignantes. » Pour assurer cette performance technologique, deux nouveaux robots chirurgicaux ont ainsi été acquis en janvier dernier pour 3,4 millions d’euros, portant leur nombre total à quatre. « Ces investissements font qu’aujourd’hui nous avons le plus beau parc robotique de France, ce qui est une très bonne chose pour l’ensemble de nos chirurgiens, et donc de nos patients. »
Un nouvel hôpital des enfants en septembre
En septembre prochain, le site de Pellegrin accueillera le nouvel hôpital des enfants. Cela représente un investissement de 40 millions d’euros, pour permettre notamment aux urgences pédiatriques de tripler de volume. « Actuellement sur les 135.000 passages annuels aux urgences, tous services confondus, les urgences pédiatriques représentent 45.000 entrées, rappelle le directeur général. Notre objectif est de passer à 60.000 par an. » Nouveau service de réanimation néonatale, nouveaux blocs opératoires, Yann Bubien le martèle : « c’est un très gros investissement ».
2 millions d’euros seront aussi investis cette année dans la rénovation de la maternité, notamment des salles de naissance et gynéco-obstétriques ; et 8 millions d’euros seront alloués à la neuro-réanimation.
Soutenir l’innovation interne
En novembre dernier, le directeur du CHU a lancé un cercle de l’innovation, ayant pour vocation de travailler sur les projets innovants portés par le personnel de l’établissement. Startups et produits technologiques seront développés grâce à un contrat signé vendredi 26 février dernier avec la Banque des territoires. « Je souhaite pouvoir créer dans l’hôpital Saint-André un incubateur dédié à la santé, précise Yann Bubien. Une équipe affiliée à ce dossier est en train d’être constituée, et avant l’été nous aurons une "task force" pour que le projet soit rapidement opérationnel. »
L’innovation lui tient à cœur, dans tous les domaines. Technologique, médicale, pharmaceutique ou encore informatique, « je pense qu’on peut être très innovant en matière de santé. Il y aura de plus en plus de demande des patients, et nos professionnels ont les bonnes idées innovantes. Il faut les accompagner. »
Enfin plusieurs investissements destinés au bien-être des 14.200 salariés du CHU sont inscrits au budget. Notamment la réfection des crèches, l’ouverture d’une salle de sport mais aussi d’un centre de méditation et d’hypnose. « Depuis mon arrivée à la tête de l’établissement ce sujet du bien-être au travail me tient à cœur. Cela permet de maintenir une certaine attractivité, et surtout de garder nos talents à Bordeaux. »