Hynaero s’appuiera (aussi) sur l’ONERA pour concevoir son futur avion bombardier d’eau - Premium

Dans le monde du basket, on pourrait appeler ça constituer une « dream team », avec l’idée de décrocher l’or olympique. Hynaero, qui ambitionne de concevoir l’appareil appelé à succéder à l’emblématique Canadair, n’entend pas réaliser à elle seule cette tâche herculéenne et s’entoure progressivement de l’équipe ad hoc pour rafler la mise : fournir les appareils qui remplaceront l’actuel avion bombardier d’eau, dont la marque est devenue un nom commun, à l’instar de Frigidaire ou Algéco. Dans cette optique, plusieurs partenariats ont déjà été signés, dans un vaste meccano d’ingénierie et d’industrie. Un nouveau rouage s’ajoute, avec le protocole d’accord (Memorandum of Understanding) qui vient d’être conclu avec l’ONERA, Office national d’études et de recherches aérospatiales. Acteur central de la recherche aéronautique et spatiale, placé sous la tutelle du ministère des Armées, il emploie quelque 2.000 personnes et s’appuie sur un budget de 289 millions d’euros, dont plus de la moitié provient de contrats commerciaux. « On va avoir accès à une expertise rare et reconnue, à la fois au niveau ingénieurs mais aussi sur les installations, notamment la partie soufflerie, pour pouvoir confirmer la faisabilité des options qui seront prises sur le design de l’avion », résume David Pincet, cofondateur et président d’Hynaero.Valider la faisabilité, c’est pour l’heure le cœur du réacteur. C’est pour cette phase que la startup girondine est en train de réunir son premier million d’euros, avec notamment une aide de 300.000 euros de la Région. « On va chercher la tranche qui nous manque, principalement à travers de petits investisseurs », indique-t-il. S’ouvrira alors une seconde phase - la conception - autrement plus gourmande en capitaux. On parlerait là d’une levée de fonds de 15 à 18 millions d’euros. « Un bureau ingénieur conséquent, c’est deux millions d’euros par mois », éclaire le président. En parallèle, il faudra également « avancer sur le cahier des charges de l’usine qu’on devra faire construire », sur le foncier mis à disposition par l’Aéroport de Bordeaux. Avec l’ambition de poser la première pierre d’ici 18 à 24 mois.Le combat commercial programmé pour 2030S’appuyant pour l’heure sur son quatuor initial de fondateurs, Hynaero réfléchit déjà aux prochaines alliances. « Dans l’absolu, ce dont on a besoin, c’est la mise en place de partenariats industriels, avec des Thales, Airbus ou encore Aresia. Et nous sommes en train de regarder pour recruter ou adjoindre à l’équipe, en tant qu’associés, des experts reconnus dans le monde de l’industrie aéronautique, des processus industriels et de la supply chain », poursuit-il. Si tout se déroule comme prévu, des essais de structures pourraient être menés au sol en 2027, avant la construction des premiers prototypes en 2028. S’ouvriraient alors deux années dédiées aux vols d’essais et de certification, en vue d’une mise en service en 2031.Un horizon où la bataille commerciale s’ouvrira. Les planètes semblent en effet s’aligner pour que le soleil d’Austerlitz se lève en même que la prochaine décennie. « De Havilland Canada, qui ambitionne de relancer la construction du Canadair, a toujours annoncé qu’ils produiraient le premier avion en 2027. Ils viennent d’annoncer à l’état-major de l’Armée de l’air grecque qu’ils ne produiraient pas avant 2030. Ils viennent de perdre leur principal avantage différenciant, pour les pays qui ont un besoin urgent. Leur programme et le nôtre voient leurs calendriers se rejoindre. Je rappelle que notre Frégate-100 aura une capacité opérationnelle double par rapport au Canadair », martèle le dirigeant. Autre argument qui pourrait faire mouche, Hynaéro est « un programme ouvert aux coopérations industrielles et aux compensations industrielles avec les pays clients. Et là, de façon très concrète, la Turquie et la Maroc nous ont manifesté leur intérêt », sourit David Pincet.Dans le rétro : Hynaéro veut inventer le successeur du Canadair, un programme chiffré à plus de 900 millionsHynaéroSAS créée le 4 octobre 2023Siège social : BordeauxEffectif : 4 personnesCA : n.c.

Hynaero s’appuiera (aussi) sur l’ONERA pour concevoir son futur avion bombardier d’eau - Premium

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