Blocoast, le premier complexe de grimpe indoor des Landes

Avec ses 450 mètres carrés de surface grimpable, situé en lisière de la forêt domaniale, Blocoast a été imaginé comme un lieu unique en son genre. Ses deux fondateurs d'origine, Guillaume Dupré et Julien Lengaigne sont arrivés dans les Landes il y a presque 10 ans, avec l'envie d'entreprendre dans le milieu de l'escalade et de créer « le projet d'une vie. »

Un projet à 2 millions d'euros

Ensemble, ils ont commencé à imaginer ce que pourrait être Blocoast. « La première étape a été de prospecter pour des terrains. On a participé à un appel d'offres qu'avait lancé la commune d'Hossegor. Il y a avait un terrain constructible en lisière de forêt, dans la zone Pédebert. C’était une réelle opportunité. » Au départ, l'appel d'offres concerne une activité liée au monde de la glisse. « Il y avait une trentaine d'autres dossiers. On s'est positionnés comme activité sportive complémentaire à celle de la glisse. On avait étudié la question, beaucoup de personnes qui pratiquent le surf font aussi de l'escalade. On s'est donc dit qu'il y avait un créneau à prendre. » Pour les deux associés, la zone Pédebert est un espace en plein essor. Au départ considéré comme une simple zone artisanale, le site est rapidement devenu un parc d’activités. Sur place, se côtoient magasins d’usine, créateurs, restaurateurs et autres artisans venus profiter du rayonnement du lieu.

Les deux associés le savent, s'implanter ici a un coût. « Quand on est arrivés dans les Landes, on ne connaissait personne. On avait une enveloppe de départ de 65 000 euros mais on savait, évidemment, que ça ne serait pas suffisant. » Outre le prix du terrain, il y a celui de la construction du bâtiment, de l'acheminement des matières ou encore celui du matériel d'escalade. « On a fait faire plusieurs estimations et il s'est avéré qu'on allait devoir réunir 2 millions d'euros pour que le bâtiment sorte de terre et soit tel qu'on l'avait imaginé. »

Guillaume Dupré et Julien Lengaigne commencent alors à prendre contact avec des établissements bancaires et d'éventuels partenaires financiers. « Notre projet est né dans un contexte un peu particulier puisque quand on a commencé à prospecter, il y a eu le Covid. Évidemment, on a dû le mettre en pause pendant plusieurs mois. Les contacts qu'on avait nous disaient qu'on allait devoir apporter la totalité de la somme, en raison du contexte économique, mais c'était tout simplement impossible pour nous. » Dans une impasse, ils finissent par s'associer à 3 personnes de leur réseau, 3 passionnés d'escalade. « Leur présence et leurs apports nous ont permis de convaincre une banque de nous prêter la somme manquante. C'est grâce à eux qu'on a pu vraiment lancer le projet et acheter le terrain. »

Plus de 3000 adhérents depuis l'ouverture

Guillaume Dupré, Julien Lengaigne et leurs associés ont réussi à faire partie des chanceux qui se sont installés dans la zone Pédebert. « On a fini par remporter l'appel d'offre. C'était à la fois galvanisant et extrêmement effrayant. On a réalisé que pour réussir à faire vivre Blocoast, on allait devoir s'imposer dans une ville d'un peu plus de 3 500 habitants à l'année. » Comme beaucoup d'autres professionnels implantés dans le département, les deux entrepreneurs sont soumis à une certaine saisonnalité. « Il y a forcément plus de monde l'été mais aussi quand il pleut. Quand il fait beau ici, les gens sont plutôt à la plage ou en forêt. »

Alors pour se démarquer, les porteurs de projet imaginent un lieu qui ne soit pas seulement dédié à l'escalade. « On a travaillé sur une zone de chalandise qui couvre une grande partie des Landes et du Pays Basque. L'idée est que les gens qui viennent puissent rester à la journée en faisant des activités complémentaires. » A l'intérieur, un espace bar pour se restaurer, une salle de fitness pour s'échauffer ainsi que des blocs avec différents niveaux pour pratiquer l'escalade. « On a aussi installé un sauna pour ceux qui veulent se détendre après l'effort, une terrasse extérieure ou encore un solarium. »

Une adhésion à 530 euros l'année

Deux mois après l'ouverture, la structure compte déjà plus de 3 000 adhérents. A noter qu'une adhésion coûte entre 450 et 530 euros à l'année. Le prix à la journée revient entre 13 et 15 euros, hors location de chaussons et collation. « La veille de l'ouverture, le 17 mars, on était en retard sur les travaux. On a hésité à ouvrir. Et puis finalement, dans la soirée, on a décidé de se lancer quand même dès le lendemain, malgré les quelques retouches de peinture manquantes. On a publié une photo sur les réseaux sociaux pour confirmer l'ouverture. Et quand on est arrivés à 10h du matin, il y avait déjà des gens qui faisaient la queue devant la salle. »

Aujourd'hui, les 5 associés se veulent confiants : « au-delà de l'effet d'aubaine, c'est le bouche à oreille qui nous aide beaucoup à avoir de nouveaux clients. Nous avons des vacanciers qui viennent pour la journée, mais aussi des locaux qui prennent une adhésion. Certains sont déjà devenus des fidèles de Blocoast. » Aujourd'hui, 7 salariés travaillent au sein de Blocoast. « Pour l'instant, avec mon associé Julien Lengaigne, on ne se paye pas. On espère pouvoir le faire d'ici septembre. En attendant, il faut qu'on paie nos salariés, nos charges fixes liées au bâtiment mais aussi au crédit qu'il faut rembourser. » Autre charge fixe : celle de l'énergie.  « Ce sont des montants que nous n'avons pas encore pu vraiment quantifier puisqu'on a un sauna qui marche presque 7 jours sur 7 et on ne chauffe pas encore puisqu'on est bientôt en été. J'estime qu'il est encore trop tôt pour parler chiffres et pour vous dire précisément quels sont nos besoins. Pour l'instant on est en discussion avec notre comptable, et c'est lui qui nous dicte la marche à suivre ; mais évidemment, il faut que le nombre d'adhérents continue d'augmenter. Et si on peut rester sur notre rythme de départ, 1500 adhérents par mois, ça peut être intéressant pour nous, même si on espère en avoir toujours plus. »