Wakatépé, la jeune pousse qui veut aider les jeunes à s’orienter - Premium

Comment construire une plateforme différenciante, destinée aux jeunes et à leurs parents, pour faciliter l’orientation post-bac ou la réorientation ? C’est à cette question complexe que Mustafa Sak travaille depuis deux ans. Lorsque son petit frère est lui-même concerné par cette étape cruciale dans la vie d’un lycéen, il le soutient, l’accompagne, et se rend compte que d’autres vivent ce même moment d’incertitudes. « Je suis issu d’un milieu très défavorisé, je suis originaire des quartiers, contextualise en préambule l’entrepreneur. Et je pense que la problématique de l’orientation n’est pas forcément liée au manque de capital numéraire, mais aussi au capital social et culturel. » Au début, il accompagne les jeunes de son quartier dans leur orientation, un peu sur le modèle associatif, et réfléchit plus sérieusement à cette problématique. Petit à petit l’idée devient un projet et Mustafa Sak, qui a déjà un pied dans le monde des startups, fonde la société Wakatépé en août 2023. Il y a quelques semaines, lui et son équipe ont franchi une seconde étape, en lançant la version bêta de sa plateforme, Wakatépé. « On veut apporter de la valeur aux personnes qui ne savent pas comment s’y prendre pour s’orienter. Essayer de les guider pour suivre des étapes, des outils, des méthodes qui ont fait leur preuves. » L’entrepreneur cite deux éléments révélateurs de ces difficultés : 50% des jeunes se réorientent après une année post-bac, et la France se place à la 19e place des 20 pays de l’OCDE, en matière d’égalité d’accès à l’éducation.Finaliser la plateforme, puis lever des fonds Si la toute jeune plateforme n’en est qu’à ses débuts, l’équipe de Wakatépé (5 personnes) compte la faire évoluer selon les besoins de sa (future) communauté. « Nous sommes dans la co-construction. Nous faisons participer les jeunes, leurs parents et les professionnels de l’orientation pour développer les outils qui correspondent à leurs besoins. On se rend par exemple compte que ces besoins remontent de plus en plus au lycée, avec le choix des options », illustre Mustafa Sak. Dans les faits, Wakatépé se divise en quatre pôles. Outre la fonction « Explorer », pour découvrir les formations qui existent ; « se jauger » proposera aux étudiants, sur la base de modèles statistiques, de connaître les profils types acceptés au fil des années dans les formations. D’autres plateformes ne proposent-elles pas déjà cela ? « Pour le coup, tout ce qui concerne le traitement de données a été libéralisé assez récemment par l’Etat, argue l'entrepreneur. C’est sûr qu’on ne réinvente pas la roue, mais si d’autres solutions existent, elles ne sont pas forcément connues. » La startup s’appuie donc sur les données en open source qu’elle exploite, pour faire tourner son moteur de recherche. Elle proposera deux autres outils pôles : « se projeter » - pour découvrir le CV de personnes passées par les formations recherchées - et « se connecter », en lien avec les conseillers d’orientation ou les associations, les centres d’information. Un outil qui permettra à Wakatépé de construire son modèle économique. Mustafa Sak : « On est en train de le construire, c’est encore récent ! Pour l’instant, on envisage de pouvoir créer des outils dédiés aux professionnels de l’orientation. Ils n’ont pas forcément de présence digitale, donc on pourrait leur construire des profils personnalisables, une possibilité de prise de rendez-vous, des tests de personnalité… » L’accès restera gratuit pour les étudiants, « car tous n’ont pas besoin d’un professionnel », mais ceux le souhaitant pourront être accompagnés. « Plus on creuse, plus on se rend compte que beaucoup d’initiatives publiques ou privées existent, mais qu’elles ne sont pas connues. Nous voulons faire le lien », martèle l’entrepreneur.Mais avant que ce lien soit établi et reconnu, Wakatépé se donne un an pour finaliser sa plateforme. Objectif : la lancer officiellement pour la prochaine session de Parcoursup, vers la fin d'année. En attendant, son fondateur va se concentrer sur le modèle économique à construire, et pourquoi pas, élargir les formations proposées aux masters, aux CAP ou aux BEP. « On espère boucler notre levée d’ici janvier 2025, pour aller chercher entre 200.000 et 400.000 euros en pré-seed », conclut Mustafa Sak. WakatépéCréée en août 2023Basée à Bordeaux

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