Des algues pour valoriser le CO2 : CarbonWorks sur la voie de l’industrialisation - Premium

CarbonWorks a annoncé mardi avoir bouclé une levée de fonds de 11 millions d’euros auprès de BNP Paribas Principal Investments, de Bpifrance, de Demeter Investment Managers via son fonds Agrinnovation et d’Aquiti Gestion via le fonds NACO. Le spécialiste des microalgues Fermentalg, basé à Libourne, et le groupe Suez, cofondateurs à parts égales de cette entreprise créée au printemps 2021, participent également à ce tour de table, à l’issue duquel ils détiennent les deux tiers du capital de CarbonWorks. Objectif affiché de cette levée de fonds : financer le développement d’un réacteur de taille semi-industrielle, grâce auquel CarbonWorks entend tester à la fois les différents aspects techniques de sa technologie et ses éventuels débouchés commerciaux. « Ce nouveau démonstrateur va nous permettre de tester un certain nombre des technologies que nous comptons mettre en place lors du passage à la phase industrielle, notamment en matière d’éclairage ou d’hydraulique. Il nous servira également à travailler sur tous les aspects techniques liés au passage à l’échelle. Il doit enfin nous permettre de développer des partenariats avec des industriels intéressés par les matières premières naturelles que nous sommes en mesure de produire, en priorité en direction de l’agriculture de demain », détaille pour Placéco Guillaume Charpy, président de CarbonWorks.Une valorisation en fonction des besoins Protégée par plusieurs brevets, la technologie élaborée par CarbonWorks consiste à alimenter en CO2 un bioréacteur dans lequel poussent des microalgues. Grâce à la photosynthèse, ces dernières vont assimiler le dioxyde de carbone et s’en servir pour grandir, donnant ainsi naissance à une biomasse susceptible d’être exploitée pour des usages divers, dépendant de la souche de microalgue retenue au départ. L’entreprise a déjà identifié plusieurs débouchés potentiels, allant de la création d’intrants naturels, destinés par exemple à la lutte contre le mildiou, à l’alimentation, d’abord animale, puis humaine. « C’est la raison pour laquelle nous parlons de technique avant de parler de vente. Nous cherchons à réaliser des codéveloppements avec nos clients potentiels, sur la base de leurs besoins, et sur la base des molécules que les microalgues sont en mesure de fournir », explique Guillaume Charpy. CarbonWorks réunit aujourd’hui une équipe de cinq personnes à plein temps, complétée par le renfort de spécialistes venus de Fermentalg et de Suez, et devrait profiter de cette levée de fonds pour au moins doubler ses effectifs, avec le recrutement d’ingénieurs et de spécialistes des biotechnologies. Depuis septembre dernier, la société exploite déjà un premier réacteur d’environ 10m3, installé sur le site de la société de méthanisation Pot-au-Pin Énergie, à Cestas. Son prochain démonstrateur, qui devrait représenter plusieurs dizaines de mètres cubes, entrera en service courant 2023, l’objectif pour CarbonWorks étant de pouvoir ensuite passer à la véritable phase industrielle à partir de 2024.

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