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Placéco Laüsa #2 : revivez l'interview de Jean-Louis Rodrigues, président de l'EuroSIMA

Écosystème
mercredi 07 février 2024

Jean-Louis Rodrigues, patron de l'EuroSIMA, au micro pour ce Laüsa #2. Crédits : La Flamme Studio

Ce mardi, Placéco Landes organisait son second événement réseau, en partenariat avec Landes Attractivité : Laüsa. Une soirée centrée sur les sports de glisse avec, comme invité : Jean-Louis Rodrigues, président de l'EuroSIMA. Au micro, il a évoqué son parcours, mais aussi les projets et les enjeux portés par l'association en 2024, avec, en ligne de mire, le virage de la transition digitale ou énergétique notamment.

Ce mardi 6 février, c'est au Baya, à Capbreton, que se sont réunis les adhérents Placéco Landes, à l'occasion de l'évènement réseau Laüsa #2. Après la surfeuse Laurie Phipps, c'est cette fois Jean-Louis Rodrigues qui s'est prêté à l'exercice. Il a évoqué son parcours dans la filière surf, ses ambitions à la tête de l'EuroSIMA mais aussi les enjeux pour l'association avec la tenue des JO cet été.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours avant de devenir le président de l'EuroSIMA ?
D'origine portugaise, je suis fils de commerçants et mes parents se sont installés à Biarritz quand j'avais 11 ans. J'ai fait des études de commerce. A l'époque, j'avais deux rêves : travailler dans le sport - si possible dans le surf - et voyager à travers le monde. J'ai fait des études à Paris et je suis rentré dans une société qui s'appelle maintenant Go Sport. J'ai également aidé à créer l'enseigne Courir, avant de faire mes débuts chez Quiksilver en 1993, où j'ai humblement participé à l'explosion de cette marque. J'ai quitté le groupe en 2001, avant de rentrer chez O'Neill, puis de me faire recruter au sein de Billabong, en 2008. Quelques années plus tard, j'ai monté une boite de conseil et depuis 5 ans, je suis le président d'EuroSIMA, après avoir refusé plusieurs fois ce poste. Je suis un président bénévole et j'essaie de m'impliquer au maximum dans ce poste très prenant au quotidien.

Si vous pouviez présenter l'EuroSIMA en quelques mots, que diriez-vous ?
Nous fêtons nos 25 ans cette année. Aujourd'hui l'association a évolué même si certaines de ses missions demeurent. Au départ, l'idée était de réunir les professionnels du surf et leur permettre de se rencontrer. Aujourd'hui, nous avons 200 adhérents, autour de différentes filières, puisque nous représentons les actions sports, ce qui regroupe le surf, le skate et autres sports de glisse. Je considère que nous sommes une industrie clé pour la région Nouvelle-Aquitaine, avec des missions qui s'étendent à toute l'Europe. Nous comptabilisons plus de 2 milliards de chiffre d'affaires et regroupons plus de 10.000 personnes, en direct et en indirect, ici sur notre territoire. Parmi eux, des salariés ou des agents, des freelances, des sociétés de distribution et autres professionnels qui gravitent dans ces milieux.

Quelles sont les missions de l'association ?
Nous en avons plusieurs mais je dirai que la plus importante est de fédérer nos entreprises pour promouvoir nos industries ainsi que notre territoire et ce, dans la plus grande neutralité possible, avec la réalité des uns et des autres. Nous avons des adhérents de différentes tailles, allant de la startup au groupe international. Certains enregistrent des chiffres d'affaires de quelques centaines de milliers d'euros, tandis que d'autres, comme Boardriders, ont atteint les 400 millions. Nous avons également pour mission de promouvoir les entreprises du secteur, d'éveiller les consciences à travers des évènements et des rencontres. Parmi eux, j'ai envie de citer le Surf Summit, qui est un événement phare pour nous, puisqu'il nous permet de réunir chaque année, de nombreux acteurs de nos filières. Il se tiendra en septembre prochain et nous attendons cette année encore, plusieurs centaines de personnes. Il y a également le Forum des métiers de la glisse, qui nous a permis l'an dernier d'embaucher 115 personnes en CDI. La quatrième grande mission est le développement de nos industries à travers la création de projets territoriaux structurants, en collaboration avec les collectivités. Nous favorisons ainsi la croissance des entreprises avec des aides à l'implantation.

Justement, quels sont les projets que vous portez et que vous aimeriez voir aboutir dans les prochains mois ou les prochaines années ?
Nous travaillons actuellement, avec la MACS, sur un projet de pépinière d'entreprises au niveau de la zone Pédebert. Nous avons également un projet à Lacanau, avec une zone d'activité dédiée à la glisse éco-responsable. Nous manquons de ce type de structure sur notre territoire. Nos voisins basques en disposent, notamment avec l'ESTIA et nous avons des demandes, nous aussi sur ce département, d'entreprises qui ont besoin d'être accompagnées pour se développer. Autre enjeu pour nous, je tiens à le préciser, c'est le fait d'accompagner les entreprises dans la transition digitale et les aider à prendre le virage de l'économie circulaire. Le respect de l'environnement est un sujet qui me tient particulièrement à cœur puisque ce qu'on appelle nos terrains de jeux, les lieux sur lesquels nous pratiquons nos sports, sont des spots naturels et nous sommes ainsi en première ligne, avec, comme devoir, leur protection. Nous travaillons notamment à la recherche de solutions moins polluantes que le néoprène pour les combinaisons de surf, avec des équipes de R&D. D'ici à 2025, nous visons une amélioration de plus de 90% de certains produits qui sont considérés comme nocifs.

Les JO dans les Landes ça aurait pu représenter quoi ?
C'est un sujet assez sensible pour moi et un sujet sur lequel j'ai beaucoup discuté avec mes pairs. D'abord il faut savoir que parmi les lieux qui avaient été sélectionnés en France pour accueillir les JO de surf, il y avait notamment la Torche en Bretagne, Biarritz et Hossegor. Pour espérer être sélectionné, il fallait répondre à plusieurs critères et nous cochions toutes les cases. Malheureusement nous avons été écartés et c'est la vague de Teahupoo, en Polynésie qui a été sélectionnée. Selon moi, c'est une décision politique. La volonté du gouvernement derrière est de montrer que les Territoires d'Outre-Mer sont eux aussi représentés. Or, pour moi, c'est problématique d'avoir choisi ce site, d'abord parce que la vague là-bas, sur laquelle les athlètes vont performer, est extrêmement dangereuse. Elle est très technique, se brise sur un récif corallien et peu de femmes, en compétition, ont eu l'occasion de la surfer. De ce fait, s'il y a un accident, et j'espère de tout cœur qu'il n'y en aura pas, que va t-il se passer ? Quelles répercussions pour les athlètes et pour notre sport ? Également, niveau écologique, c'est une aberration. L'empreinte carbone du déplacement jusqu'à l'île, l'hébergement sur place, mais aussi la volonté des organisateurs de construire une tour pour les juges qui risque d'abîmer les récifs … C'est un non-sens pour moi. Je pourrais en parler des heures mais pour répondre à la première question, évidemment qu'accueillir les JO à Hossegor aurait pu être un formidable accélérateur économique, tant pour nos filières que pour le tourisme et la région en général.

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