Placéco Charente-Maritime, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Hôtellerie-restauration en Charente-Maritime : L’Umih 17 professionnalise son offre

Écosystème
mardi 30 mai 2023

Guillaume Jacques, président de l'Umih 17, également gérant de deux affaires en Charente-Maritime.

Alors que la saison touristique 2023 approche, l’hôtellerie-restauration peine à trouver de la main-d’œuvre en Charente-Maritime. Entre inquiétudes et mobilisation pour sortir la filière de ce contexte difficile, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) 17 se mobilise en professionnalisant son offre. Rencontre avec son président, Guillaume Jacques, également gérant-associé du bar de nuit la Scie Rose, à La Rochelle, et repreneur-associé du restaurant Le Skipper, à Saint-Martin-de-Ré.

Placéco : La saison 2023 se prépare, comment se porte la filière de l’hôtellerie-restauration ?
Guillaume Jacques : Pas trop mal mais il y a pourtant lieu de s’inquiéter. Nous pensions être sortis des difficultés de recrutement. Il y a eu un léger mieux et nous espérions voir, comme chaque année de manière logique, les saisonniers d’hiver arriver pour l’été. Mais, pour l’instant, ils ne sont pas là.

Comment expliquez-vous ce manque de candidatures ?
C’est difficile… Nous sommes un peu désarmés car nous avons actionné plusieurs leviers dont la rémunération qui a été augmentée de 16 % l’année dernière. Nous avons aussi travaillé sur un meilleur aménagement des plages horaires mais cela n’a pas beaucoup d’impact. En revanche, les établissements qui ont établi la semaine de 4 jours payées 5 par exemple, ça fonctionne. Mais il n’y a que les grosses structures avec 20-30 salariés et un chiffre d’affaires capable de le supporter qui peuvent le faire. Pour les plus petites, c’est impossible.

Les prix de l’immobilier et la rareté des biens en location pénalisent-ils également la profession ?
 Actuellement, sur la côte, et surtout sur les îles, nous sommes contraints de loger nos salariés pour avoir de la main-d’œuvre. Alors ok, si c’est une acquisition, cela reste dans le patrimoine mais pour autant, ce n’est pas notre métier. Il y a aussi des risques, cela peut soulever des soucis humains. Quand vous travaillez toute la journée avec une personne et, qu’en plus, vous vivez avec elle, vous risquez de vous brouiller et ça a des répercussions sur l'ambiance de travail. C’est compliqué.

N’y a-t-il pas aussi un manque d’engouement pour la filière ?
Si, et nous avons notre part de responsabilité. L’apprentissage a sûrement été parfois trop dur, certains chefs en cuisine trop stricts, et l’aspect management et la gestion humaine manquent de modernité. Il faut absolument séduire et redonner goût à notre métier, c’est pourquoi nous planchons désormais sur la marque employeur. À l’Umih, nous travaillons avec l’Agglo de La Rochelle et la CCI autour de ce sujet-là, des formations sont proposées.

Malgré ce contexte compliqué, vous vous engagez davantage pour la filière et avez été élu président de l’Umih 17 en novembre dernier pour 3 ans. Avez-vous déjà mis en place des nouveautés ?
J'ai souhaité professionnaliser l'Umih 17 car tout reposait sur des bénévoles. La priorité étant nos affaires, il y avait des manquements. Une salariée est donc arrivée il y a un mois. Nous avons une structure qui est seine financièrement mais sur laquelle les seules entrées financières sont nos cotisations, nous n’avons aucune subvention. Pour trouver de l’argent pour ce nouveau poste, j’ai donc tissé des partenariats avec des structures professionnelles : des fournisseurs, des assureurs, des banques…

Quel est le rôle de cette première salariée de l’Umih 17 ?
Karen Moulinoux s’occupe quotidiennement de répondre aux différentes demandes de nos adhérents. Nous avons un service de veille et de protection juridique, d’accompagnement de projet… Elle s’occupe de tout ça. Nous organisons aussi un peu d’événementiel et nous avons toujours le volet formations obligatoires ou non. Par exemple, nous proposons à nos adhérents de former leurs salariés en management ou autres. Cela peut être un moyen de fidéliser nos salariés.

Umih 17,
5 Rue de la Trinquette à La Rochelle
Adhésion annuelle à 300 € (28 % à la Sacem, avantages financiers auprès de fournisseurs, banques...)