Hôtellerie en plein air : « Une saison catastrophique » (FDHPA17) - Premium

Pour le deuxième département français en nombre de campings, c'est un coup dur. « Entre 75 et 80% du chiffre d’affaires est réalisé entre juillet et août, c’est là qu’il y a le plus de touristes et que les prix sont plus élevés », nous apprend Jean-Baptiste Dagréou, président de la Fédération de l’hôtellerie en plein air de la Charente-Maritime (FDHPA17). Sauf que cet été, les campings étaient loin de faire le plein : 19% de fréquentation en moins. « C’est hyper violent, les adhérents sont inquiets. » Sans surprise, les campings balnéaires s'en sortent mieux. Des établissements souvent réservés en priorité. Même la réservation des bungalows a été revue à la baisse au profit des emplacements nus : « Les voyageurs sont venus en camping-car parce que ça coûte moins cher et les mobil-homes bas de gamme sont partis en premier ». En cause, un contexte politique tendu et indécis : « On sait que lors d’élections, on fait moins de chiffre d'affaires que les autres années. Mais celle-là, elle n’était pas prévue. Le jour de la dissolution, les campings avaient entre 9 et 12 réservations par jour, pendant les 10 jours qui ont suivi il n’y en avait plus aucune. Jusqu’au 14 juillet, soit le jour du deuxième tour, on a eu personne, c’est seulement après que c’est doucement reparti. » En outre, l’inflation n’a épargné personne : « On a une clientèle populaire, elle est directement impactée par la montée du gazole, de l’électricité ou du gaz ». Enfin, dernier élément venu noircir le tableau : la météo particulièrement maussade cet été. Des investissements revus à la baisse La Fédération de l’hôtellerie en plein air de Charente-Maritime a été créée en 1963 et rassemble 250 campings adhérents sur les 300 du département. Quelques 40.000 emplacements sont loués principalement pendant la saison estivale, représentant plusieurs millions de nuitées. Les campings emploient 2.500 salariés à l'année et 2.500 en saison. Chaque site a environ 110 emplacements et réalise un chiffre d’affaires entre 300.000 et 350.000 euros. 95% des établissements sont fermés à partir de septembre. Un mois, en temps normal, qui rallonge la saison et représente 70% du remplissage (entre 30 et 50% en hors saison) et qui, d’ores et déjà, ne s’annonce pas bon non plus. Lorsque les établissements sont fermés, les propriétaires réalisent des investissements pour la saison d’après. En moyenne, un camping investit 20% de son chiffre d’affaires. « Cette année, ils en feront moins ou n’en feront pas », précise le président. Jean-Baptiste Dagréou compte sur 2025 pour rattraper cette mauvaise saison. « On sait que les factures d’électricité et de gaz vont baisser. On pense que la prochaine saison peut-être aussi bonne que celle de 2023. Il y a des années plus mauvaises que d’autres. Il faut savoir être résilient. » FDHPA 17 Nombre de salariés de la fédération : 10 Nombre d’adhérents : 250 Chiffre d’affaires des campings : 150 millions d’euros (estimé) Nombre de salariés sur sites : 2.500 en poste fixe 2.500 saisonniers

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