360 Export ou comment la Région veut booster l’accompagnement des entreprises à l’international
Signature officielle ce matin de la convention cadre 2023-2026 de Team France Export Nouvelle-Aquitaine. Crédit : DM
C’est ce matin qu’a été officiellement lancé 360 Export, nouveau programme régional d’accompagnement des entreprises à l’export. Une équipe élargie, associant acteurs publics et privés, est désormais à l’œuvre.
« L’acte II de Team France Export ». C’est en ces termes que Frédérique Charpenel, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine en charge de l’export a évoqué le lancement officiel ce matin de « 360 Export », nouveau programme régional d’accompagnement des entreprises à l’international. « Depuis la naissance de Team France Export en 2018, les Régions, y compris la Nouvelle-Aquitaine, sont confrontées à un pilotage export de plus en plus compliqué. La fusion Business France - CCI, BPI sous la marque ombrelle Team France Export a changé les relations des Régions avec leurs principaux partenaires », expose-t-on aussi au sein des services du Conseil régional. Et si « la force de frappe opérationnelle des membres fondateurs de la Team France Export est importante », la Région ne veut pas « se retrouver à piloter la stratégie internationale en réaction à une politique nationale forte ». Aussi une « équipe Nouvelle-Aquitaine de l’export élargie » est-elle mise en place.
Aux côtés des quatre membres fondateurs (Région Nouvelle-Aquitaine, Business France, CCI International Nouvelle-Aquitaine et Bpifrance) sont désormais inclus six nouveaux associés : les Douanes, l’Inpi, les CCE (Conseillers du Commerce Extérieur), les OSCI (Opérateurs spécialisés du commerce international), l’AANA et Interco. Une coopération public-privé « extrêmement gratifiante et fructueuse » soulignait ce matin le président la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset. « Nous voulons intensifier nos dispositifs dans leurs contenus », souligne Frédérique Charpenel. La démarche se veut simple, répondant à une logique de guichet. Première étape : un formulaire en ligne à renvoyer au service International de la Région Nouvelle-Aquitaine. Après validation, un interlocuteur privilégié est désigné, un référent Team France Export parmi les 20 disponibles sur le territoire régional. Un plan d’actions est ensuite bâti, permettant d’obtenir une clé de répartition précise entre aides de la Région, soutiens de Bpifrance (dont l’assurance prospection) et autofinancement. Un « panier de solutions » est mis à disposition, des modules d’accompagnement prêt à l’emploi, sur étagère, déployés par les 10 partenaires et dans lesquels l’entrepreneur vient piocher au gré de ses besoins : formations, missions de prospection à l’étranger, conseil à l’implantation, diagnostic de propriété intellectuelle…
« Désisoler » les chefs d’entreprise
Votée en séance plénière du Conseil régional il y a quelques semaines et officiellement signée aujourd’hui par l’ensemble des partenaires, la nouvelle convention cadre de partenariat Team France Export Nouvelle-Aquitaine 2023-2026 « se fait à budget constant », est-il souligné. Depuis le démarrage du programme, une trentaine d’entreprises néo-aquitaines sont déjà insérées dans le programme. Dont Adopt Parfums. « La crise du covid nous a convaincu d’une chose : arrêter d’être franco-français. Grâce à une quinzaine de missions accompagnées, nous avons gagné beaucoup de temps. Chaque fois qu’on l’a fait seul, on s’est retrouvé face à des murs », explique son directeur général David Gaudicheau, dont la couverture internationale est passée de 8 pays avant-covid à 46 aujourd’hui, « dont un tiers gagné avec Business France ». Et de projeter ses ambitions : « nous sommes aujourd’hui le premier vendeur - en volume - de parfums en France, pourquoi ne pas le devenir dans le monde ? »
Sandrine Poilpré, directrice général de Keenat, a elle aussi lancé le déploiement international de sa structure spécialisée dans la collecte et la valorisation des déchets (mégots, chewing-gums, masques…). Avec succès en Espagne, savoure-t-elle. « L’Allemagne par contre, pour l’instant on a mis en pause », reconnaît-elle, soulignant un apport essentiel de la démarche : « trouver les bons contacts ». 360 Export, c’est aussi la promesse d’une « communauté export, avec des moments de réseautage, pour favoriser les échanges entre pairs et désisoler les chefs d’entreprises ». Et cette dernière de proposer d’adapter en Nouvelle-Aquitaine le concept des « Fuck Up Nights », où les dirigeants reviennent sur leurs échecs, « ceux-ci sont aussi formateurs et éclairants que les récits de succès », estime-elle.
Outre l’Allemagne, Arnaud Desrentes, directeur général d’Exoès, confesse ainsi bien volontiers un autre échec dans son parcours export : la Chine. « On avait été très bien accompagné. Ils étaient très intéressés par notre technologie, mais pas pour l’acheter. On y est allés six ou sept fois et on a vendu zéro. On n’était pas encore taillé pour ça. Si on doit y retourner, ça sera avec une major occidentale comme parapluie », annonce-t-il, reconnaissant notamment à l’Allemagne le talent de prospecter à l’international en meute, associant grands groupes, ETI, PME, startup, « avec la Deutsche Bank derrière qui finance le tout ». Mais il reste ardent défenseur de l’export, incitant chacun à aller au-delà du pré carré hexagonal : « sortir, c’est s’en sortir », conclut-il.