L’Atelier du Chocolat vendu à la société Agour - Premium

Des chocolats au fromage, il n’y a qu’un groupe. La société Atelier du Chocolat a en effet été vendue au groupe agroalimentaire Agour, basé à Hélette. La transmission finale d’une entreprise familiale, née en 1951 à Bayonne. Car à l’Atelier du Chocolat, c’est le nom d'Andrieu qui est rattaché. Il faut dire que l’entreprise a connu trois générations de chefs d’entreprise, avant d'aujourd’hui sortir de la famille. À l’origine, c’est le grand-père de Nelly Andrieu - celle qui dirigeait jusqu’à présent la société - qui avait lancé l’entreprise. Pâtissier de métier, il avait racheté une pâtisserie à Saint-Esprit à Bayonne. De là, il crée l’Atelier du Chocolat. Son fils prend la relève, et a poursuivi le développement de l’entreprise en introduisant le concept du « bouquet de chocolat » en 1995. En 1996, la première boutique ouvrait ses portes, donnant ainsi le coup d’envoi de l’expansion commerciale de l'Atelier du Chocolat.« Je pense être arrivée au maximum de mon incompétence » (Nelly Andrieu) Nelly Andrieu a pris la direction de l’entreprise en octobre 2019. Un retour précipité dans l’entreprise familiale après une carrière dans des sociétés comme Vestas ou encore Alstom. « Je suis arrivée sans réelle vision », confie-t-elle. Ingénieure de formation, elle a su toutefois tirer parti de ses compétences de gestion et de son esprit d’analyse pour stabiliser l’entreprise durant une période difficile, marquée notamment par la crise du COVID-19. Malgré ses efforts et son engagement, Nelly Andrieu a pris conscience des limites de son appétence pour le secteur alimentaire. « Je ne me sentais pas naturellement curieuse de ces métiers, et je pense être arrivée au maximum de mon incompétence » , explique-t-elle avec honnêteté. Si bien que la question de la transmission est vite devenue une évidence.La piste familiale semblait peu envisageable : ni son frère ni sa sœur n'ont souhaité reprendre l’entreprise familiale, et la perspective d'une quatrième génération s’éloignait, les enfants les plus âgés n'ayant que 11 ans. Une décision forcément difficile à prendre que la cheffe d'entreprise a annoncé à sa famille il y a quelques semaines. La famille Andrieu s’est donc discrètement mise en quête d’un repreneur. Leur priorité, outre le fait de maintenir les emplois, était de préserver l'identité de l'entreprise, en la confiant à un acteur local en qui ils pouvaient avoir confiance. Peio Etxeleku, fondateur d'Agour, est apparu comme une évidence, notamment en raison des liens de longue date entre lui et le père de Nelly. « Mon père respecte énormément Peio sur le plan professionnel, et cela a largement pesé dans notre décision » , confie-t-elle. Pour Peio Etxeleku, l’acquisition de l'Atelier du Chocolat représente bien plus qu’une opportunité de diversification. « Nous avons repris parce que la famille Andrieu ne souhaitait plus garder l'entreprise dans le giron familial » , explique-t-il. « L'Atelier du Chocolat s'inscrit parfaitement dans notre stratégie : notre vocation est de représenter les produits de la gastronomie basque, de valoriser différents savoir-faire du Pays basque. Avec cette acquisition, nous restons dans cette logique de diversification qui a commencé avec la glace et la biscuiterie ». En effet, le groupe possède non seulement des glaciers, mais aussi une biscuiterie à Tolosa, avec laquelle elle réalise une gamme sous la marque Casa Eceiza. L'absorption de l’Atelier du Chocolat s'inscrit également dans une stratégie de complémentarité des savoir-faire. « Nous allons chercher des synergies importantes : commerciales, industrielles, organisationnelles et financières. La mutualisation des achats, le partage de compétences en matière de savoir-faire, de marketing, et le fait de bâtir un champion basque de la pâtisserie transfrontalière nous ouvrent des opportunités très importantes, notamment en France et en Espagne », souligne Peio Etxeleku. En effet, l'Atelier du Chocolat dispose d'un réseau de 33 boutiques - dont 31 succursales et 2 franchisés - réparties quasiment exclusivement sur la moitié ouest de la France. « Cela va nous permettre de nous appuyer sur l’image du chocolat de Bayonne pour nous développer sur d’autres circuits en France ». Stratégie à écrireSur le plan économique, l’Atelier du Chocolat bouclait son dernier chiffre d’affaires à 11,4 millions d’euros. Et ce malgré un contexte économique difficile et l’inflation des matières premières. « Nous reprenons une société en bonne santé, et notre ambition est de lui donner une nouvelle couleur, notamment par le développement à l'export », précise Peio Etxeleku. Pas de grandes décisions à ce jour, le repreneur veut se laisser du temps. « Pour le moment, nous allons laisser passer la période de fin d'année, qui est très importante pour les boutiques, avant de déterminer précisément les axes de développement ».Mais d’ores et déjà, concernant le réseau de boutiques, Peio Etxeleku assure que « nous allons rester sur une gamme sucrée, en gardant l'ADN de la production. Tous les savoir-faire chocolatiers et biscuitiers seront préservés, et nous explorerons de nouveaux circuits de distribution en France et à l’étranger ». L'ambition globale est de « lui assurer un développement à la hauteur de son potentiel et de faire évoluer le modèle économique vers un respect accru des terres, y compris par le développement de relations directes avec les producteurs de cacao », souligne-t-il. Les 130 ETP sont préversés, et les 33 boutiques également.L'Atelier du ChocolatCréé en 19517 Allée de Gibelou 64100 Bayonne130 ETPCA : 11,4 millions d'euros (2023-2024)

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