Bergeret : la transmission comme une évidence - Premium

L’entreprise Bergeret a vu le jour il y a soixante ans, dans le cœur de Pau. « Elle a mon âge », déclare en souriant Didier Bergeret. Fondée en 1964 par son père, artisan du bâtiment, la société s’installe d’abord à proximité des Halles, rue Jean Réveil. Très vite, elle déménage dans le sud-est de la ville. « Mon père a monté une entreprise de chauffage, plomberie sanitaire. Et autrefois, on était aussi zingueurs. C’est pour ça qu’aujourd’hui, on a encore cette compétence dans notre palette de travaux », raconte Didier. La première transmission s’amorce naturellement, dès son enfance. « Je transportais les outils, les gamelles, les seaux… Je bossais avec mon père sur les chantiers, que ce soit de la rénovation, du neuf ou des travaux de zinguerie en toiture. » Diplômé d’un CAP et d’un BEP, Didier Bergeret entre dans l’entreprise très tôt, avant de reprendre officiellement les rênes entre 1998 et 2000. « Je suis plutôt un homme de terrain qu’un homme de bureau » se définit-il.D'une génération à l'autreC’est en toute logique que la transmission se poursuit. Thomas Bergeret, le fils aîné, rejoint l’entreprise en 2005. Là encore, l’apprentissage commence dès l’enfance. « Je suis né avec une paire de pinces dans les mains, plaisante-t-il. Papa nous a mis très jeunes dans le monde du travail. On l’aidait le week-end ». Le rôle du grand-père reste central dans la transmission. « J’ai beaucoup appris avec lui : le bricolage, le métier, l’histoire de l’entreprise. Papa était sur les chantiers, mon grand-père s’occupait de moi, venait me chercher à l’école. Je bricolais avec lui. C’est lui qui m’a transmis le goût de l’entreprise. »De son côté, Quentin, le cadet, choisit d’abord une autre voie. Il se forme à l’électricité chez SPIE, poursuit par un BTS à Enedis, puis travaille comme préparateur en exploitation du réseau. « J’étais content de ce parcours, j’y avais trouvé ma voie. Puis, il y a quatre ans, Thomas et papa m’ont proposé un déjeuner. Ils m’ont exposé le fait que l’entreprise grandissait, qu’il y avait une place pour moi pour les aider. » La discussion prend, la transmission familiale aussi : « Quand ils m’ont proposé de les rejoindre, ça m’a fait vraiment plaisir, c’est une belle aventure et j’ai donc décider de relever le défi avec eux. »À lire également - Découvrez « Héritiers », la nouvelle série de Placéco BéarnLe passage de relais ne s’est pas fait à la hâte. Quentin débute en immersion sur le terrain. « Il a fait plus de deux ans avec les équipes avant qu’on commence à travailler sur la structure de l’entreprise », explique Didier. Dans cette entreprise où « on a passé plus de temps avec les collègues qu’à la maison », la transmission ne repose pas uniquement sur le lien familial : certains employés historiques y contribuent aussi. « Marilyn est arrivée chez nous à 18 ans, elle travaille toujours ici vingt ans après, se remémore Didier. Elle tapait à la machine à écrire. C’était notre première personne à l’administratif. » Aujourd’hui, la direction est partagée. Depuis février 2023, Thomas et Quentin Bergeret sont cogérants. Didier reste directeur général, mais en appui : « Moi je suis en support, de plus en plus. Petit à petit, chacun prend sa place. Je suis à leur disposition. » L’organisation est désormais clairement structurée : Quentin est directeur travaux sur les trois agences ; Thomas occupe la fonction de directeur des achats. « L’évolution dépendra de ce qu’ils veulent en faire. Chacun a ses capacités. Quentin est plus "administratif", Thomas plus "terrain". »Direction collégialeChez Bergeret, les décisions ne se prennent pas à trois. Un comité de direction de cinq personnes a été mis en place, incluant, outre Didier, Thomas et Quentin, Marilyn Bordes, Directrice Administrative et Financière et Mathieu Mougnague, Directeur de la maintenance. Ce groupe de direction s’appuie également sur un « groupe référent » plus large : Camille Issalys, chargé des relations publiques, et Frédéric De Oliveira, conducteur de Travaux. « Fred encadre entre 20 et 25 personnes », précise Didier. « Quand on s’est développés sur Villefranque ou Aire sur l’Adour, c’était une décision commune avec le groupe référent », ajoute Thomas. Les désaccords sont rares. « Je fais confiance. J’ai toujours fait confiance. Et je pense que ça m’a plutôt bien réussi », confie Didier. Pour Thomas, la méthode fonctionne : « On se concerte toujours. On prend les décisions ensemble. »À lire également - Jean-Baptiste Dupuy : « Des fois on n’est pas d’accord »La nouvelle génération apporte sa touche, mais sans prétention de rupture. « Le management d’aujourd’hui n’est plus celui d’avant, observe Thomas. On est beaucoup dans l’échange. On a la chance d’avoir des tuteurs jeunes, qui comprennent bien les nouveaux apprentis. » Mais la nouvelle génération ne cherche pas à révolutionner l’entreprise. « On est là pour continuer dans le même objectif que ce qu’avaient lancé papi et papa, affirme Thomas. Je n’ai aucun désir égoïste de laisser une empreinte. » Suivre l'innovationLes évolutions sont intégrées naturellement. « On a développé un service de recherche de fuite et traçage de réseau. On a aussi intégré un nouveau collaborateur pour répondre aux sollicitations croissantes de nos clients sur les énergies renouvelables et les poêles à bois, explique Didier. Mon père suivait déjà l’évolution technique. On a fait les premières pompes à chaleur dans les années 1980. Beaucoup ont arrêté, mais les nôtres ont marché 25 ans. » L’arrivée de Quentin, et sa spécialisation dans l’électricité, a notamment permis de développer le photovoltaïque, un domaine déjà expérimenté depuis quinze ans. Pour la suite ? « On verra », répond Didier. Thomas, père de deux filles, ne se projette pas encore. « J’apprends déjà mon nouveau métier. » Nous n’avons pas de ligne de conduite toute tracée, l’entreprise Bergeret souhaite toujours s’adapter en fonction de la demande de ses fidèles clients, relève Quentin. « Ce qui compte, ce sont les relations qu’on a construites. Et si mes fils peuvent connaître ça dans leur vie professionnelle, conclut Didier, ce sera déjà beaucoup. »Bergeret Siège social à Lons, 3 agences en Sud-OuestFondation en 1964105 salariésCA 2024 : NC

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