« Notre rôle est d’aider nos chefs d'entreprise à changer leurs critères de recrutement » - Premium

Florence Echenay est présidente de l'ANDRH Pays de l'Adour. En Béarn, Landes et Pays basque, l'association - branche de l'Association Nationale des DRH - organise régulièrement des rencontres sur les évolutions du monde du travail. Sur un territoire toujours concerné par les tensions du marché locatif et les difficultés l'embauche de la filière aéronautique, elle veut aussi accompagner les chefs d'entreprise vers un élargissement des critères de recrutement.Que représente l’ANDRH Pays de l’Adour ? C’est l’émanation locale d’une association nationale, qui dispose de 63 bureaux en France et représente 6.300 adhérents. Notre bureau couvre la côte basque, le sud des Landes, le Béarn, le Gers et le sud de la Bigorre. Depuis quelques années, nous connaissons une croissance rapide, avec 170 adhérents à fin décembre 2024. Au niveau national, notre association se veut un espace dans lequel on peut partager, anticiper, s’inspirer… faire du réseautage, du benchmark, s’informer, aller chercher auprès de ses pairs du soutien ou de l’aide. C’est important car on peut souvent être un peu seul, dans la fonction RH, surtout dans les petites entreprises. Nous sommes aussi régulièrement sollicités par des instances institutionnelles, le Sénat, l’Assemblée Nationale… Actuellement, par exemple, l’ANDRH Pays de l’Adour est très investie pour discuter de l’emploi des séniors.À lire également - Comment Euralis travaille sur la place des femmes dans l'entrepriseEt au niveau local ?Nous organisons une dizaine de réunions par an, alternativement sur la côte basque et à Pau. Comme nous couvrons un territoire assez étendu géographiquement, nous avons mis en place un système de bus pour pouvoir emmener les gens sur le lieu de réunion pour leur éviter de prendre la voiture le soir et réduire notre empreinte carbone. Nous couvrons des thèmes assez variés. En 2024, nous avons parlé de harcèlement, de médiation, de sexisme ordinaire et de gestion des maladies longue durée. Nous avons aussi organisé deux soirées exceptionnelles, l’une avec [l’ancienne ministre du travail] Muriel Pénicaud, l’autre avec [l’auteur de Le monde de l'après-Covid] Antoine Foucher, en collaboration avec l’UIMM.Du temps de travail aux RH TechQuels thèmes allez-vous aborder en 2025 ?Cette année, nous avons parlé de la question du temps de travail et des risques juridiques, et nous avons aussi fait deux réunions en parallèle sur les acteurs de l’inclusion. Nous avons parlé bonnes pratiques autour de la directive sur la transparence des rémunérations qui sera bientôt transposée en droit français. En mai, nous parlerons à Pau des aidants, qui est une réalité sociale croissante. Comment, dans la fonction RH, peut-on faire en sorte que leur charge mentale soit supportable, leur permettre de continuer de travailler ? Ensuite, en septembre, nous parlerons du rôle du manager, en octobre de digital RH et RH Tech, et en novembre des violences faites aux femmes et du rôle que l’entreprise peut jouer. Entretemps, le 16 avril, nous co-organisons avec l’APEC un grand événement à Biarritz. Notre invité sera Samuel Durand, réalisateur de Work in Progress, une docu-série sur le monde du travail. Il viendra présenter son dernier documentaire, Skills : make it work, consacré à l’apprentissage des compétences dans plusieurs pays du monde. C’est une réunion ouverte à tous sur inscription. On attend au moins 200 personnes.Qu’en est-il des adhésions ? Se font-elles à titre individuel ou par entreprise ?On encourage bien sûr les entreprises à suggérer à leur manager RH d’adhérer, et l’adhésion est parfois prise en charge par l’entreprise, mais elle se fait est à titre individuel. Plus de 70% de nos membres sont des RH « actifs », donc managers RH ou personnes qui s’en chargent, dans les cas où une partie de la fonction RH est externalisée, par exemple à des cabinets d’expertise comptable. Les 30% restants sont plutôt des experts associés, ou des consultants RH.Diversifier les profilsLe territoire de l’Adour présente-t-il des particularités en matière de RH ?Oui, c’est un territoire avec un taux de chômage relativement bas et une forte présence de l'industrie aéronautique, avec un important volet recrutement et fidélisation. Le Pays basque, la côte landaise, ont aussi une spécificité liée au logement, c’est aussi une préoccupation de plus en plus forte en Béarn. Notre rôle est aussi d’aider nos chefs d'entreprise à changer un peu leurs critères de recrutement, à être ouverts à des profils de séniors, en reconversion professionnelle, à favoriser la validation des acquis de l'expérience... Il y aussi la problématique, qui n’est pas spécifique à notre territoire, de la pyramide des âges. On est en train de sortir de l’ère de la formation initiale indispensable pour tout, aujourd'hui on peut avoir trois ou quatre carrières dans sa vie. Je pense qu’il faut miser sur les parcours plus atypiques, et aussi sur l’attention portée à la QVT pour fidéliser les employés. Et peut-être aussi faire évoluer un management, qui n’est parfois plus vraiment en adéquation avec le rapport au travail, vers un management moins traditionnel. À lire également - L'UIMM Adour-Atlantique veut ouvrir l'industrie aux femmes

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