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Le Département des Pyrénées-Atlantiques annonce de nouvelles économies

Écosystème
lundi 21 octobre 2024

L'hôtel du Département des Pyrénées-Atlantiques à Pau. | Crédit pau.fr

Moins d'un mois après avoir annoncé un plan d'économies de 45 millions d'euros en raison de ses difficultés financières, le Département des Pyrénées-Atlantiques se voit également touché par le projet de loi de finances 2025. Le 18 octobre dernier, son président Jean-Jacques Lasserre a annoncé devoir faire 23 millions d'euros d'économies supplémentaires. Un effort « inacceptable », juge-t-il.

Moins d'un mois après avoir annoncé une très forte réduction de ses investissements en 2025 en raison de sa « situation financière dramatique », le Département des Pyrénées-Atlantiques va encore voir son budget se réduire. Lors de la session du 18 octobre, le président de la collectivité Jean-Jacques Lasserre a dévoilé le montant des économies demandées au Département dans le cadre du projet de loi de finances 2025 : 23 millions d'euros. Soit, au total, 68 millions d'euros d'économies à réaliser. Un « effort inacceptable » qui nous est demandé, s'indigne Jean-Jacques Lasserre, criant sa « colère », sa « sidération » et son « incompréhension » : « si ces mesures sont votées et mises en œuvre, craint-il, 85% des départements français ne boucleront pas leur budget l’an prochain et nous serons malheureusement de ceux-là. »

« L'Etat méconnait totalement ce que sont devenus les Départements, ajoute le président, c'est-à-dire des collectivités sans autonomie fiscale, aux ressources totalement volatiles », face à des dépenses sans cesse croissantes. « Pour le 64, les allocations de solidarité nécessitent à elles seules 15 millions d'euros supplémentaires par an, c’est l’équivalent de nos budgets culture, sport, langues régionales, environnement et tourisme combinés. »

À lire également - Dans une « situation financière dramatique », le Département va réduire ses investissements en 2025

« Sans une refonte profonde de la décentralisation et de son financement, prévient Jean-Jacques Lasserre, nous serons contraints à une mort lente à coups de coupes sombres dans toutes nos politiques publiques ». Pour autant, et comme il l'avait assuré fin septembre, le Département ne compte « ni différer, ni saborder nos engagements déjà pris dans le cadre de nos politiques publiques ». Dès lors, l'élu agite une menace à peine voilée : « si l’Etat nous prive financièrement, doit-on s’endetter pour financer les équipements qu'il doit porter ? », citant par exemple les projets de nouvel échangeur autoroutier, mais aussi la remise en état de la RN 134 ou la LGV Bordeaux-Dax. 

La cure d'austérité annoncée est très mal passée auprès des élus de l'opposition, Stéphanie Maza, du groupe socialiste, fustigeant un « échec de la politique macroniste que vous avez soutenu ». « Vous êtes comptable de ce bilan », assène-t-elle. « Prenant acte » des difficultés financières de la collectivité, elle met également en garde contre les difficultés d'un milieu associatif déjà fragilisé par « la généralisation des marchés publics ». « Vous imposez de la rentabilité, les acteurs ont déjà tant à faire, ils se passeraient bien de vos injonctions à la performance économique », critique-t-elle. « Nous, élus de la gauche, vous enjoignons à concentrer nos dépenses pour préserver le lien social et la cohésion territoriale ». Son groupe dépose une motion appelant à la tenue « d’Assises départementales des solidarités », censées permettre de « fixer des priorités, sanctuariser certaines politiques et procéder à des choix concrets qui pourraient être douloureux. »

Une motion rejetée par le Conseil départemental, qui lui préfère la proposition de son président : programmer, pour la fin du mois de novembre, une session de travail à huis clos « qui nous permettra de nous dire les choses et de préfigurer nos futures décisions ».

Les dotations des collèges en hausse, la délibération du SPASER adoptée

Le SPASER (Schéma de promotion des achats publics socialement et écologiquement responsables), feuille de route du Département en matière de politique d'achats, est « en cours d'élaboration » et sera présenté à la session de janvier du parlement de Navarre. Sandrine Lafargue, vice-présidente en charge de la transition environnementale, a présenté les engagements de la collectivité, en particulier une « réduction de 70% de la consommation de gaz à l’Hôtel du Département », mais aussi l'utilisation « quasi-systématique » de matériaux de réemploi en voirie, la valorisation des mobiliers de collège auprès de l’association AIMA, ou la clause d’insertion dans les marchés publics, ou certains marchés réservés à des structures d’insertion. Son collègue Iker Elizalde annonce une ambition pour le SPASER de réduire l’empreinte carbone des achats du département de 10 à 15% ; et sur le volet social, de favoriser l’intégration des travailleurs handicapés. L'égalité salariale hommes-femmes sera également inscrite dans le document. 

Malgré les contraintes budgétaires, la dotation de fonctionnement des collèges publics a été revue à la hausse de 10%, « pour prendre en compte la hausse des prix de l’énergie afin d’éviter que les établissements ne se retrouvent en difficulté », explique la vice-présidente Isabelle Lahore, qui assure : « Aucun collège ne sera en faillite. »

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