Énergies renouvelables : un tour de table de 550 millions d’euros pour Valorem - Premium

C’est une étape importante pour le Béglais Valorem, acteur indépendant des énergies renouvelables depuis 30 ans : ce dernier annonce avoir reçu, le 5 octobre dernier, « une offre ferme prévoyant une levée de fonds de 200 millions d’euros auprès d’un consortium constitué de AIP Management et IDIA ». Deux acteurs que l’ETI connaît bien car le danois AIP Management avait déjà contribué au financement du parc éolien Maatkusaari (149 MW) en Finlande en 2022 ; et IDIA n’est autre que la filiale d’investissement du Crédit Agricole, actionnaire de Valorem depuis 2007. En parallèle,ses investisseurs historiques dont Bpifrance, Grand Sud-Ouest Capital et IRDI, confirment leur engagement dans cette nouvelle phase. À ces 200 millions s’ajoute le rachat de participations de 3i Infrastructure, entré au capital de Valorem il y a huit ans et qui a permis au groupe de multiplier par cinq sa capacité installée, atteignant une production prévue de 1,5 TWh en 2024. De quoi assurer à l’énergéticien un tour de table de 550 millions d’euros. « C’est un nouveau chapitre que l’on ouvre aujourd’hui, pour nous permettre d’accélérer la réalisation de notre portefeuille de projet, de presque 7 GW aujourd’hui et qui nous demande des fonds importants, se réjouit Tristan Maes, directeur administratif et financier de Valorem. Si nous voulons garder un maximum de projets en France, nous voulons aller plus vite dans nos nouvelles géographies, en Europe. » C’est-à-dire en Finlande, en Pologne et en Grèce - des géographies où les projets « sont de plus grande taille, et nécessitent plus d’investissements ». Ainsi, Valorem a entre autres construit en 2024 son premier parc éolien, en Grèce, d’une puissance de 27 MW.Diversifier les projets Au-delà d’accélérer la mise en construction de son portefeuille de projets, Valorem entend, via cette nouvelle augmentation de capital, renforcer de nouveaux relais de croissance. Principalement l’éolien off-shore, dont le consortium avec l’Allemand RWE pour répondre à l’appel d’offres n°7 sur l’île d’Oléron. « Même si on n’est pas majoritaire dans ce partenariat, cela appellera des investissements », souligne Camille Girard, directeur de la communication du groupe. « Et puis, reprend Tristan Maes, il y a tout ce que l’on a envie de faire en matière de flexibilisation de nos installations - c’est-à-dire, y adosser des systèmes de batteries ou d'hydrogène, pour mieux distribuer l’électricité, quand elle a une bonne valeur sur le marché. » Le solaire n’est pas non plus oublié, avec « beaucoup de concrétisations à venir ». Dont la prochaine, le 16 octobre prochain à Losse (40) : baptisé Dem&Ter, il s’agit d’un démonstrateur agrivoltaïque sur deux hectares mené avec l’Inrae et qui vise « à démontrer la pertinence agronomique des installations agrivoltaïques ». À ce titre, le groupement Les Mousquetaires, acteur de la grande distribution, s’est engagé via un contrat PPA (un contrat d’électricité long terme, signé de gré à gré entre un producteur et un consommateur d’énergie) pour acheter l’énergie produite par la ferme solaire durant 20 ans. « Notre grand avantage, chez Valorem, c’est qu’on mène des discussions avec des agriculteurs depuis longtemps avec l’éolien. Donc on a pris l’habitude de considérer les politiques d'élevage, de culture ; on connaît leurs contraintes au niveau assurantiel. On se veut très sélectif dans nos projets, avec une approche moins agressive que d’autres acteurs du secteur, une cohabitation intelligente », répond le DAF sur la question de possibles dérives de l’agrivoltaïsme au détriment des terres agricoles.Valorem, qui a franchi la barre symbolique des 500 salariés, entend ainsi consolider sa place d’indépendant, dont la majorité du capital est encore détenue par ses fondateurs, leur famille, et une partie de ses salariés. « Cela nous permet de contrôler notre stratégie, les choix technologiques qui sont faits, et de conserver notre agilité, souligne Tristan Maes. La consolidation de notre groupe se poursuit, beaucoup de grands acteurs en rachètent des plus petits, raison pour laquelle l’opération que l’on annonce est beaucoup regardée. On est en quelque sorte parmi les derniers encore debout, à porter une approche pionnière dans l’innovation. » En 2023, le chiffre d’affaires du groupe était de 184 millions d’euros, pour un EBITDA de 108 millions. ValoremSAS fondée en 1994Siège social : Bègles 500 salariésCA 2023 : 184M€

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