Comment Gourette a investi pour remodeler son domaine skiable - Premium

C’est un projet au long cours qui entre dans sa dernière phase. « Un effort important », sur un dossier « extrêmement crucial », souligne même Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, qui présentait le 5 septembre l’avancée des travaux d’aménagement de la station de Gourette. « Conduit depuis 2017, ce projet a su s’adapter aux enjeux de demain. Aujourd’hui, nous nous réjouissons de la transformation de la station pour les 30 prochaines années », se félicite, à ses côtés, Laure Laborde, conseillère départementale déléguée aux activités de pleine nature et tourisme quatre saisons. Car si, à l’origine, les travaux visent à réparer un télésiège détruit par une avalanche en 2015, avec une enveloppe initiale de 12 à 13 millions d’euros, ceux-ci ont rapidement évolué. Dans la foulée de l’adoption du Plan Montagne, le département lance une « réflexion globale sur l’avenir de nos stations », avec pour objectif d’investir « dans des infrastructures avec des remontées économiques durables ». En ligne de mire, l’adaptation de Gourette au réchauffement climatique et à son corollaire, le raccourcissement de la saison de l’enneigement, et sa transformation d’une « station de ski » à une « station d’altitude » opérationnelle toute l’année. « Tous les investissements doivent être utilisables également pendant l’été, afin d’assurer une rentabilité à l’année et une occupation intelligente du territoire », souligne-t-on au Conseil départemental. Pour Gourette, cela passe par la création d’un second front de neige à 1.600 mètres d’altitude, contre 1.400 pour le front de neige historique.Reconfigurer la station vers un modèle quatre saisons Au total, 34 millions d’euros sont débloqués pour ce projet pharaonique, qui implique d’un côté le démontage de trois tapis, d’un télécabine et de trois téléskis, de l’autre la construction de deux tapis couverts, d’un nouveau télécabine et d’un nouveau télésiège ainsi le déplacement d’un second. Au passage, les pistes de ski ont été « bleuies », pour reprendre l’expression d’Arnaud Libilbehety, directeur général de l’EPSA, organisme détenu par le département des Pyrénées-Atlantiques et qui gère en Béarn les stations de Gourette et La Pierre Saint-Martin, pour qui le domaine skiable de Gourette était trop difficilement praticable pour une clientèle familiale : « Il est essentiel d’adapter les équipements aux attentes de cette clientèle. Nous visons aussi la multi-saisonnalité », ajoute-t-il, soulignant que les télécabines sont capables de transporter aussi bien les skieurs en hiver que les piétons et vététistes en été. « Le domaine de VTT, avec des pistes de 2 000 à 1 400 mètres, sera quasi unique dans les Pyrénées », conclut-il. Cet été, 10.000 tickets de télécabine ont été vendus, revendique Arnaud Libilbehety, un chiffre en progression par rapport à l’année précédente… mais encore anecdotique par rapport à la fréquentation hivernale.À lire également - Adaptation : La Pierre Saint-Martin et Gourette veulent pérenniser le ski de piste Ces travaux, dont la maîtrise d’ouvrage a été déléguée à la SPL des Pyrénées-Atlantiques, devraient s’achever fin 2024, espère-t-on au Conseil départemental. « C’est un chantier complexe, sur un site classé, en montagne, dans des conditions particulières, énumère Jean-Pierre Mirande, vice-président du département en charge du Plan montagne. Les travaux ne peuvent avoir lieu qu’entre avril et novembre. Il faut également gérer la cohabitation avec l’activité estivale de la station, notamment avec les randonneurs, vététistes et troupeaux ». Malgré ces obstacles, « nous espérons terminer les travaux d’ici décembre », juste à temps pour l’ouverture de la saison hivernale. Environ deux millions d’euros du plan d’investissement resteront alors à dépenser pour la dernière tranche des travaux : le remplacement d’un dernier téléski par un équipement plus moderne et la modernisation du « Snow K’fé ». « Des espaces comme Gourette doivent être regardés avec beaucoup de volonté et d’optimisme, martèle Jean-Jacques Lasserre. Il n’est pas question de changer de cap malgré les difficultés rencontrées, car le pire des risques serait l’immobilisme. »

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