Jack’s Burgers : l’envie de grandir avec les salariés - Premium

« Le monde du fast food, ça ne fait rêver personne, le plus souvent il ne s’agit que d’un job alimentaire ». À la tête de Jack’s Burger, Raphaël Jannel est lucide. Néanmoins, dans un univers où la main d'œuvre est indispensable, il travaille sans cesse pour rendre son entreprise attractive. Car pour lui, pas de doute, depuis la crise Covid-19, le paradigme s’est inversé. « Quand j'ai commencé en 2016, j'avais une pile de CV et les gens que recevais essayaient de me convaincre de les embaucher, aujourd'hui, je n’ai plus de CV et quand j’ai une personne en d'entretien, c’est à moi de la convaincre de venir chez nous ». Travailler le soir, faire cuire des steaks, nettoyer des friteuses… autant de tâches sur lesquelles il est difficile de motiver, surtout quand le salaire est à peine plus élevé que le SMIC. Le premier constat est simple, avec une telle rémunération, il n’est pas évident de se loger dans la région. « Quand un propriétaire reçoit cent candidatures sur un appartement, il ne retient pas le jeune d’une vingtaine d’années qui gagne 1.500 euros par mois », constate le dirigeant. Un accompagnement des salariés est alors mis en place, avec des baux directement signés par l’employeur. « On verse la caution, on se porte garant et en plus on offre une garantie en termes d’entretien et de tranquillité puisque nos techniciens interviennent dans les appartements en cas de problème sur un ballon d’eau chaude ou autre ». Ainsi, l’enseigne aux neuf restaurants a pu avoir une quinzaine de logements loués pour des membres de l’équipe. « Ça enlève une pression à nos recrues, elles sont ainsi logées, nourries les jours où elles travaillent et blanchies puisque les tenues Jack’s sont lavées sur place ». Un accompagnement pour le logement et la mobilité Cette problématique du logement devient encore plus prégnante à l’approche de l’été. De 120 salariés à l’année, le groupe passe à plus de 150 collaborateurs durant la saison. Or, le bassin de population locale n’offre pas un vivier suffisant pour remplir tous les postes saisonniers sur le territoire. Là aussi, Raphaël Jannel a fait fort pour apporter une réponse. Une maison de 350m² a été érigée avec 15 chambres et autant de salles de bains. « Le mot d'ordre de l’équipe dirigeante était de construire une maison pour nos salariés avec les mêmes critères que si c’était pour loger nos enfants ». Pour une participation modique de cent euros (eau et électricité compris), les collaborateurs bénéficient même d’une prestation de ménage. Le reste de l’année, quand la maison se vide, les chambres sont proposées à des personnes en situation de recherche de logement à des conditions tarifaires raisonnables, mais plus élevées que celles des salariés de Jack’s Burgers.Raphaël Jannel était l'invité de notre Laüsa #11. Crédit photo : Baptiste Aupetit En parallèle, l’employeur s’attaque au sujet de la mobilité. « Beaucoup de jeunes n’ont pas le permis ou d’auto. Or, quand ils viennent travailler à Capbreton ou à Hossegor, ils habitent souvent à Saubion, Angresse, Tyrosse ou Saubrigues ». Pour y pallier, l’entreprise a investi dans une flotte de quarante vélos électriques mis à disposition des salariés gratuitement. « On leur demande juste d’en prendre soin », précise le patron. À l’écoute du personnel Ces actions concrètes traduisent une philosophie globale. « Nous sommes avec nos salariés toute l’année, on passe nos journées avec eux et quand on entend leurs problématiques, je crois que ça fait aussi partie du travail de l'entrepreneur que d'essayer de trouver des solutions ». L’efficacité est au rendez-vous et se traduit dans les chiffres. « Le turnover moyen dans la restauration rapide est d'environ trois mois, alors que chez nous la moyenne est à quatorze mois », peut se féliciter Raphaël Jannel. Mieux encore, « une bonne vingtaine de collaborateurs sont là depuis plus de trois ans ». C’est aussi là que se cache le secret de la réussite de l’entreprise. Avec son développement constant, elle offre de vraies possibilités d’évolution à ses employés méritants. Prénommé Dylan, le manager du restaurant de Saint-Geours-de-Maremne en est un exemple. « Il a commencé à Soustons avec un CDD saisonnier, puis un CDI, puis un poste d'assistant manager, de manager, de responsable, et aujourd'hui, il est associé dans le plus gros restaurant du groupe ». Dylan n’est pas un cas isolé dans l’entreprise. Au sein de la société mère du groupe, trois des associés de Raphaël Jannel sont issus du terrain et ont ainsi gravi les échelons. « On cherche des gens avec qui on veut travailler et avec qui on est content de grandir », résume le dirigeant.

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