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Comment J’adopte un projet accompagne assos et entreprises à impact

Engagement
mardi 10 septembre 2024

Delphine Moraud (à gauche), Marie Puymoret (Limoges), Sarah Parsisson (Bordeaux), Margaux Segré (Limoges), Justine Pelleray (Poitiers), en charge de J'adopte un projet en Nouvelle-Aquitaine. Crédit : J'adopte un projet

Depuis 10 ans, la structure accompagne les entreprises et associations de Nouvelle-Aquitaine dans la mise en œuvre de campagnes de financement participatif. Explications avec Delphine Moraud, chargée territoriale responsable du dispositif J'adopte un projet en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres.

J'adopte un projet accompagne les structures du territoire régional, tous statuts confondus, dans la mise en place d’une plateforme de financement participatif. En 10 ans, l’association a accompagné 655 projets en Nouvelle-Aquitaine parmi lesquels 60% émanent d’entreprises et 40% de structures de l'ESS (économie sociale et solidaire). Ces cagnottes en ligne préparent le lancement d’entreprises, assurent leur solidité, ou occasionnent des investissements. Qui participe ? N’importe quel citoyen qui souhaite faire un don. Depuis le lancement de la structure en 2014, 2 millions d’euros ont été déposés par plus de 30.000 contributeurs. Le montant des campagnes varie en fonction de la structure. « Pour les projets individuels, on lève entre 1.000 et 4.000 euros et pour les projets collectifs entre 5.000 et 10.000 euros », précise Delphine Moraud, chargée territoriale responsable du dispositif en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres. Quatre autres femmes, réparties sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine, travaillent au bon fonctionnement du dispositif.

Un nécessaire impact territorial

Si une campagne de financement participatif dure en moyenne 45 jours, le processus se déroule en différentes étapes et dure quelques mois. Une prise de contact, d’abord, assure la faisabilité du projet. Plusieurs critères sont nécessaires parmi lesquels une plus-value d’impact territorial : « On fonctionne par modèle de prescription, on vérifie que les entreprises ont un projet bordé et formalisé, que la stratégie économique est solide », précise Delphine Moraud. Ensuite, la préparation avant la mise en ligne de la plateforme : « On a un rôle de coach, on aide les entreprises dans leur communication mais on ne fait pas le travail à leur place. À titre d'exemple, on sait que 80% des lecteurs de la campagne seront percutés par un beau visuel. On les accompagne également dans la création de communiqués de presse ou le démarchage et la trésorerie », ajoute la chargée territoriale. L’étape du listing des potentiels donateurs est une étape primordiale : « Le cercle personnel représente 30% des donateurs, c'est le premier qu'il faut contacter avant le cercle professionnel et le grand public, lui, plus difficile à aborder. »

Le bénéfice de l'abondement par des partenaires

« On fonctionne sur le principe du tout ou rien », précise la chargée territoriale. Si l’objectif fixé n’est pas atteint, l’association rembourse les contributeurs. « C’est aussi pour cela que la phase de préparation est importante. » En revanche, lorsque 100% (ou plus) des fonds visés sont levés, J'adopte un projet touche une commission de 8%. Et pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs, l'association a créé en 2022, un dispositif d'abondement participatif qui a un effet multiplicateur grâce à des partenariats. Le principe est simple : 1 euro versé par citoyen = 1 euro versé par un partenaire. La Région conventionne les structures ESS et distribue des enveloppes partenariales allant de 2.500 à 10.000 euros en fonction des campagnes participatives. Plusieurs EPCI et la Chambre régionale de l’ESS sont également partenaires du dispositif. En 2023, sept partenariats ont abondé les financements, dont deux privés.

En dix ans, le taux de réussite des campagnes accompagnées atteint à 87%. Un chiffre qui ne reflète pas nécessairement la pérennité des entreprises sur le long terme. Mais, selon les chiffres de Bpifrance, 85% des sociétés qui se font accompagner dépassent les trois ans d’ancienneté.

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