Gonzague Douniau (FPI) : « La situation commande que l’on ne se disperse pas » - Premium

Vous démarrez votre mandature dans une période politique incertaine, comment abordez-vous les semaines à venir ? De manière assez sereine, car la situation qu’on traverse n’est malheureusement pas nouvelle. On peut considérer que cela fait presque deux ans qu’on est dans une situation difficile. Côté FPI, on est dans une forme de continuité des actions pour le mandat à venir, on a les idées claires sur les actions que l’on veut mener et la manière de le faire. Même si, bien sûr, la situation commande que l’on soit efficace et qu’on ne se disperse pas. Ce qui est une certitude, c’est que les actions en faveur du logement seront encore retardées. Tout le travail qui était entamé a été stoppé net, et personne n’est capable de dire comment se passera l’après-législatives. Il faut aussi distinguer ce qui est du ressort national, et du ressort local - même si c’est sûr que l’un conditionne un peu l’autre. Le local n’arrête pas de travailler, on a des chantiers ouverts qui dépendent grandement de la région et non du national. En Nouvelle-Aquitaine, justement, comment vont les promoteurs ? Pas très bien. Si on retrace le programme des deux dernières années, notre profession a été plutôt impactée post-municipales par une volonté affichée de décroissance de la production. À cela s’est agrégé le covid, puis la guerre en Ukraine… et à l’été 2023, on a eu droit à la hausse assez forte des taux d’intérêt. Ce sont trois années qui ont chacune apporté leur lot de difficultés, qui ont d’abord rendu difficile la sortie des opérations, puis l’écoulement commercial de ces dernières.En région, des discutions constructivesOn a vu certains acteurs girondins comme Anthelios ou Aqprim être placés en liquidation judiciaire. Craignez-vous que d’autres promoteurs suivent ? Ce n’est pas une crainte, c’est une certitude. Dans quelle mesure, dans quelle volumétrie, je ne sais pas. Après, ce qui est bien en Nouvelle-Aquitaine, et je pense un peu spontanément à Bordeaux, c'est qu'on a tout de même des rencontres très fréquentes avec la Métropole, la préfecture et la Ville. Il y a aussi tout un travail enclenché pour revaloriser les VEFA, ventes en l’état futur d’achèvement, pour le logement social - avec une hausse significative des prix pratiqués sur la métropole. Ça, c’est vraiment de nature à permettre de boucler des opérations ou d’en démarrer. C’est le fruit d’un dialogue constructif et fructueux entre la Métropole, l’UR HLM et la FPI. Et à l’échelle nationale, quelles mesures faut-il porter ? C’est un peu délicat de répondre à cette question, car on y met toujours un peu de convictions personnelles. Je pense qu’il y a potentiellement quelque chose à faire sur la TVA, ou sur le statut du bailleur privé. Cela fait partie des demandes, car il est évident qu’il y a un besoin de produire, de favoriser l’accession à la propriété aussi, de pourvoir aux demandes de logements sociaux. Et il faut y associer tous ceux qui sont capables de concourir à cet objectif. Donc les bailleurs sociaux sont partie prenante au travers de dispositifs comme le BRS [ndlr, bail réel solidaire] pour ne prendre que cet exemple, mais un particulier peut aussi apporter sa pierre à l’édifice en tant que bailleur. Comme un investisseur Pinel, encore aujourd’hui et les années précédentes le faisait, au travers du dispositif de loyer encadré. On peut l’appeler différemment, mais la finalité est à peu près la même.Continuer de peser dans les décisions localesÀ plus long terme, quelle est votre feuille de route à la FPI de Nouvelle-Aquitaine ? Il y a trois grands axes. Le premier concerne les adhérents, car comme on l’a dit, l’ambiance générale et la conjoncture réclament qu’une fédération comme la nôtre fédère ses membres. Il faut que l’on soit à leur écoute, qu’on les réunisse et qu’on leur fasse rencontrer des gens pour être dans l’efficacité et la réponse à leurs questions. Pour cela nous devrons recenser leurs besoins. Deuxième axe, nous voulons continuer de peser dans les décisions locales. Le précédent mandat a été consacré à renouer tout un tas de liens qui n’existaient pas ou plus avec les instances locales. Là, on doit apporter notre concours dans les projets de réforme locaux. C’est ce qu’on a fait dans le cadre du PLUi [ndlr, plan local d'urbanisme] à Bordeaux par exemple. On est là pour éclairer, autant qu’on peut le faire, les décisions locales. On pourra reprendre les rencontres régulières avec députés et sénateurs lorsqu’on aura leur identité, c’est quelque chose que l’on a lancé lors du mandat précédent, et que l’on va poursuivre et intensifier. Car on s’aperçoit qu’on a besoin de porter notre message auprès de ces personnes pour être le plus visible possible. Enfin troisième axe, c’est d’être un relais en matière d’innovations, de solutions, pour pouvoir accélérer les quelques révolutions que doit opérer notre métier.

Gonzague Douniau (FPI) : « La situation commande que l’on ne se disperse pas » - Premium

Sur le même sujet

Comment Pau veut rénover ses immeubles historiques

Immobilier : comment PLH conseil veut redonner vie à l'hôtel ...

Crise du logement : en Gironde, les professionnels se rassem ...

Héméra lève des fonds au soutien de ses ambitions régionales

Assises de l'Économie de la Mer : « Une grande première pour ...

Le 18 novembre à Bordeaux, une table ronde sur la propulsion ...

Cette année, le symposium NextSpace ira « to the Moon and ba ...

Marennes : un atelier sur la reconversion professionnelle

Nouvelle-Aquitaine : l’association Transtech organise une jo ...

Nouvelle-Aquitaine : des rencontres pour lier davantage arch ...

Umena : une matinée sur l’innovation et la technologie dans ...

Le programme « 360 export » à la rencontre des entreprises b ...

Lectra lance Valia Fashion, un hub numérique boosté à l’IA pour l’industrie de la mode

VIDEO - Le premier salon Résolution Béarn dévoile son programme !

David Douillet, les valeurs du sport au service de l'entrepreneuriat

Comment Criollos développe son activité et investit dans la qualité de vie au travail

Placéco Live : Laure Babin, dirigeante de Zèta, veut commercialiser des « baskets à planter »

Le Medef Béarn et Soule élit sa première présidente

La chronique innovation : Reachy, le robot humanoïde bientôt autonome de Pollen Robotics