EuroSIMA : « La filière surf se porte bien » - Premium

L'association européenne des industriels du surf EuroSIMA tenait son assemblée générale dans les locaux de la pépinière Olatu à Anglet ce vendredi. L’association dont le siège est situé à Soorts-Hossegor dans les Landes faisait ainsi le bilan de l’année qui vient de s’achever et ouvrait les perspectives notamment stratégiques pour l’année à venir. D’abord l’EuroSIMA en termes de chiffre au 31 décembre 2023, ce sont 215 membres, 4.000 salariés représentant un chiffre d’affaires global de 2,1 milliards d’euros. Parmi les membres, l’association réunit majoritairement des TPE, à 80%, puis des PME à 17% et enfin des ETI à hauteur de 3%. Les entreprises membres de l’EuroSIMA se situent à 90% en France et se répartissent les quelques derniers pourcents dans le reste de l’Europe. « 2023 a été synonyme de confirmation de la dynamique de notre marché » a salué au micro Jean-Louis Rodrigues, le président de l’EuroSIMA. « Malgré le contexte délicat de baisse de la consommation, et de la montée de la destination tourisme, on reste un marché demandé ». Et l’année 2024 « sera une année importante, on reste optimiste et prudent » déroule le président. Pour ce faire, l’association ambitionne pour cette nouvelle année d’exercice de poursuivre son travail, et veut miser sur plusieurs axes stratégiques notamment autour de l’accompagner des startups à arriver sur le marché, aider à l’émergence de produits éco conçus, etc. EuroSIMA va dérouler sa stratégie en quatre actions : fédérer, promouvoir, éduquer, et développer. Pour décrypter l’état de la filière et la stratégie à venir, Jean-Louis Rodrigues a répondu à Placéco. Comment se porte la filière ?Jean Louis Rodrigues : La filière se porte bien. En fait, on a eu un impact réel positif, avec la période COVID. Les citadins ont découvert la nature, et nous, on était dans un cercle magique nature, santé, sport, avec des sports qui plaisent aux nouvelles générations. Pour preuve, les écoles de surf n'ont jamais eu autant de monde. Il n'y a jamais autant de personnes à l'eau. Donc c'est très positif. Il y a des challenges, il y a des réalités aussi : les conflits internationaux, l'impact de l'inflation, etc. Mais de manière générale, la filière se porte mieux, elle continue à croître, elle se diversifie. Et là, elle s'est accaparé les différents challenges des changements que ça impacte la partie RSE, que ce soient l'écoresponsabilité, etc. Et donc elle a pris à bras-le-corps et a fortement progressé. Après, il y a forcément des réalités de certaines entreprises par rapport à d'autres, mais de manière générale, oui, c'est très positif.Pendant le COVID, tout le monde s’est équipé, désormais les ventes ralentissent un peu ?En fait, il y a eu une telle explosion des ventes pendant le COVID, de l'ordre sur la partie textile, 20/25% et sur la partie matérielle jusqu’à 50 %, qu'à un moment donné, le marché est ce qu'il est. Donc même si on a eu davantage de consommateurs qui se sont tournés sur la partie matérielle, à un moment donné, ce marché qui a explosé, revient à sa taille normale. Et c'est ce qui a créé un petit peu cette situation de stock. La deuxième raison, qui n'est pas la moins importante, c'est que pendant la période COVID, il y a eu énormément de problématiques de production, de transport du lieu de production au lieu de vente, ce qui a ralenti et en même temps, ça a créé une certaine peur de manquer de produits pour les magasins qui ont acheté un peu plus que besoin. Donc, de ce fait, on ne peut pas avoir des croissances de 30% en permanence. Mais aujourd'hui, c'est quelque chose qu'on a connu sur d'autres marchés que d'autres connaissent. Pour moi, le point important, c'est la consommation. En magasin, lorsque l’on compare les ventes, entre juin 2024 par rapport à juin 2023, par rapport à juin 2022, il n’y a pas de baisse, vous avez soit une stabilisation, soit une légère hausse. Donc ça veut dire que la consommation à proprement parler est la même, voire, elle a augmenté. Sauf que le stock qu'on a créé par rapport à ça, il est plus important.Accompagnement des startups Quels sont les principaux axes stratégiques que l’EuroSIMA veut développer ?L'international déjà. On veut accompagner davantage d'entreprises aujourd'hui qui sont sur des réalités de startup ou de sociétés émergentes. Je pense qu’on a un énorme travail à faire, qu'on a déjà démarré avec un groupe d'experts. On facilite les porteurs de projet à être sûrs que leurs projets sont suffisamment abouti pour passer les différentes réalités de financement, etc. Ça, c'est une question internationale. La deuxième réalité, c'est accélérer tout l'aspect formation très important : la RSE, l'environnement, l'éco circularité, l'écoresponsabilité, c'est-à-dire avec par exemple le référentiel qu'on a signé avec Surfrider l'année passée. Je suis allé expliquer à Surfrider : c'est d'amener les outils aux boîtes, et à accompagner cette transformation et être quelque part un peu devanciers par rapport à ça. Parce que notre terrain de jeu, c'est la mer essentiellement, et qu'on veut qu'elle soit la plus protégée possible. C'est un deuxième axe très important. Et après le troisième axe, c'est dans toutes ces réalités aujourd'hui, ces nouveaux marchés qui apparaissent, comment on peut aider, accompagner, voire parfois mettre en évidence un certain nombre de réalités que parfois certaines boites ne voient pas. On a vu aux Etats-Unis la semaine dernière des transformations qui se font vers des produits encore plus écoresponsables, avec un prix un peu plus cher, plus technique. Et on n'a pas encore vu ça arriver. En Europe, on sait qu'il y a toujours un petit décalage de deux ans, donc on va probablement faire gagner du temps à ces entreprises sur ces projets. On va développer donc ces axes et poursuivre ce que nous faisions aussi jusqu’à présent.Quels sont les obstacles au développement des entreprises de la filière surf ?Déjà, ça serait bien d’avoir des informations plus positives au niveau macro-économiques ! Plus sérieusement, évidemment, on espère que l'impact des coûts de l'énergie, des coûts de matières premières avec les augmentations qu'on connaît vont se réduire. Dans le bâtiment, ils ont des augmentations de 20 à 25 %. Ça, peut être un frein. Ensuite, on espère que l’inflation sera prochainement jugulée. Ça, ce sont des impacts dans le type de consommation qui peuvent être des freins. On est passé à travers pour l'instant avec le côté innovant, les nouveaux produits, les nouvelles catégories. On propose quelque chose de différent, ce qui permet d'amener les consommateurs vers autre chose. Mais ce type de freins peut exister.Par ailleurs, les candidatures pour l’appel à projet innovation de l’EuroSIMA sont possibles jusqu’au 30 juin. L’entreprise lauréate sera annoncée lors du prochain Surf Summit qui se tiendra le 28 et 29 septembre à Seignosse. L’année dernière, l’événement avait réuni 420 personnes.

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