Bassin de Lacq : « l'image que l'on s'est bâtie porte ses fruits » - Premium

Le bassin de Lacq a été, cette année, labellisé Zone industrielle bas carbone (ZIBaC) pouvez-vous préciser de quoi il s’agit ? C’est un appel à projets France 2030, qui a pour vocation de mener un programme d’études prospectif qui permettrait de travailler sur les trajectoires de décarbonation industrielle. Il y a onze ZIBaC en France, dont deux en Nouvelle-Aquitaine : Bordeaux et Lacq. L’objectif est de permettre de construire la trajectoire de décarbonation du bassin. C’est un programme d’études à 4 millions d’euros, financé à 50% par l’Ademe, et qui va durer pendant deux ans et va permettre de voir la faisabilité de chaque projet. L’objectif étant qu’à la fin de ces deux ans, on ait un scénario qui soit choisi collectivement par les industriels. On aura ensuite une deuxième phase qui servira à financer les grands projets de décarbonation : des nouvelles chaudières, une « water loop » pour réduire nos prélèvements d’eau dans le Gave…Où en êtes-vous à l’heure actuelle ? Nous avons remporté l’appel à projets au mois de janvier, et en ce moment, on est dans le dur et on commence à mener les études. Cela va beaucoup plus loin que la décarbonation au sens strict, nous réfléchissons aussi sur la logistique ferroviaire, l’approvisionnement en biomasse, mais aussi sur l’électrification, l’hydrogène natif, la capture de carbone… autant de projets qui vont nous rendre attractifs dans le futur, et pour lequel le programme ZIBaC va nous permettre d’aller plus vite dans les négociations avec les fournisseurs.Tous les industriels de la plate-forme sont-ils embarqués dans ce projet ?Aujourd’hui, quatorze industriels sont présents dans le comité de pilotage : Arkema, Toray, Speichim… ce sont eux qui prennent en charge les 50% restants sur le projet. Nous avons aussi une aide de la CCLO et de la région Nouvelle-Aquitaine. Ce ne sont pas des sommes énormes, mais symboliquement c’est important aussi. Outre les majors, il y a aussi les porteurs de projets comme Elyse Energy ou Carester qui contribuent. Sur des questions comme la CCUS [capture et stockage de carbone, ndlr], cela les intéresse de participer à des études qui vont concerner leur activité. Le fait d’avoir recruté une ingénieure chargée du dossier va aussi nous permettre d’aller assez vite dans la mise en œuvre.« Notre travail n'est plus d'aller chercher des prospects mais de structurer l'existant »Pourquoi ce projet est-il porté par Chemparc ? L’Etat voulait qu’un organisme soit désigné pour être l’interlocuteur de l’Ademe, et le GIP a été mandaté par l’ensemble des acteurs du bassin. Chemparc, c’est un peu le « parlement de Lacq », comme le surnomme notre président Pierre Nerguararian. C’est à la fois la porte d’entrée pour les porteurs de projets qui s’intéressent au bassin de Lacq et une organisation qui regroupe tous ses acteurs, entreprises, collectivités, services de l’Etat… Nous avons coché toutes les labellisations : territoire d’innovation, territoire d'industrie, ZIBaC, site industriel clé en main… et résultat, nous commençons, au niveau national, à être identifiés, la dynamique du bassin de Lacq devient visible. Notre travail n’est plus tant d’être offensifs sur la recherche de projets, mais de structurer l'existant, surtout sur la décarbonation.À lire également - Chemparc tient son assemblée générale et annonce un changement de présidenceParmi les dossiers en cours, Elyse Energy a récemment renforcé son équipe en Béarn. Faut-il y voir la preuve que le sujet avance bien ? Qu’en est-il des autres investissements et projets en cours ? Elyse Energy, c’est un projet très structurant pour notre territoire. Ces nominations sont une façon de renforcer la relation avec le territoire en direct, d’avoir des personnes qui puissent échanger et communiquer. Leur projet avance effectivement bien, ils sont en train de mener les études dans le cadre de leur démarche d’autorisation. D’ici à la fin de l’année on aura une vision très précise du projet. Le projet Caremag, porté par Carester, suit bien son timing et la pose de la première pierre est attendue en mars-avril 2025. La future ligne de l’usine Toray devrait démarrer la production en septembre 2025. Il y a aussi une future production de médicaments contre le diabète, portée par Axplora, et beaucoup de projets dans la chimie biosourcée, dont il est trop tôt pour en parler, et qui représentent 50 à 60 millions d’euros d’investissement. L’image que l’on s’est bâtie autour de la transition énergétique et de la chimie verte, avec des belles réussites comme Alpha Chitin, est en train de porter ses fruits. D’où, d’ailleurs, l’extension à venir de Chemstart'up !Foncier : « on commence à se sentir à l'étroit »Combien d’entreprises y sont-elles aujourd’hui hébergées ? Nous logeons M2i, Canoe, et beaucoup de programmes de recherche… En fait, nous sommes surtout un centre de transfert technologique. Nous avons des partenariats scientifiques avec Arkema, Total, l’UPPA, qui travaillent sur des projets d’innovation, avec l’objectif à terme de les mettre sur étagère pour permettre ensuite à une startup de pouvoir le développer. Aujourd’hui, nous sommes pleins, et l’objectif de la nouvelle extension est d’accueillir des startups. Nous aurons entre deux et trois modules supplémentaires, avec des bureaux, des espaces de coworking, mais aussi toute la dimension opérationnelle avec des équipements assez complexes. C’est une spécificité de Chemstart'up, nous ne mettons pas seulement à disposition des bureaux, mais aussi des paillasses, des équipements scientifiques… Nous faisons pratiquement du sur-mesure, quand une entreprise vient s'installer chez nous, on doit s’adapter à ses besoins de recherche. Par exemple, Biomim'Gel va s’installer à Chemstart'up 5, et nous sommes en train de travailler avec eux sur leurs besoins, en particulier un bioréacteur.Qu’en est-il de la situation côté foncier ? Reste-t-il de la place pour de nouvelles implantations à Lacq ? Disons qu’il nous reste du foncier, mais que l’on commence à se sentir à l’étroit. Si tous les projets d’implantation en cours aboutissent, on sera dans une situation contrainte, on ne pourra plus accueillir de très gros projets, il ne nous restera plus que des confettis, des parcelles de 3, 5, 10 hectares… Il reste environ douze hectares sur la plateforme de Bésingrand, à peu près 5 hectares à Chem'Pôle, une vingtaine à Induslacq… la CCLO mène un gros travail pour ouvrir du nouveau foncier industriel, mais c’est forcément contraint par la ZAN. Nous allons donc passer dans une phase où nous allons travailler avec les porteurs de projet à densifier certaines unités. À lire également - Lacq : « Le foncier et l'énergie vont être deux sujets fondamentaux pour notre avenir »

Bassin de Lacq : « l'image que l'on s'est bâtie porte ses fruits » - Premium

Sur le même sujet

Europlasma espère beaucoup d'une commande majeure pour les F ...

UIMM Adour-Atlantique : en matière de recrutement, « ne pas ...

Abelio, à la pointe de l'agriculture 2.0

La Nouvelle-Aquitaine est la quatrième région consommatrice ...

Assises de l'Économie de la Mer : « Une grande première pour ...

Semaine de l'industrie : la 13e édition se tiendra en novemb ...

CCI des Landes : un événement dédié à l'économie circulaire

CCI des Landes : un événement pour mieux concilier ESS et dé ...

Cette année, le symposium NextSpace ira « to the Moon and ba ...

Mont-de-Marsan : 5e édition de « La passerelle de la formati ...

Nouvelle-Aquitaine : l’association Transtech organise une jo ...

Les nouveaux lauréats du Réseau Entreprendre Adour à l'honne ...

VIDEO - Revivez le premier anniversaire de Placéco Landes

Digiteco #13 : Les technologies immersives au service de la formation, promesses et freins

En images : Placéco fait sa rentrée, 600 personnes au Palais des Congrès de Bordeaux

Brasserie Experiment'Halle : développer des bières éphémères et de saison

Groupe Gallium : « devenir le premier fournisseur landais sous le modèle de l'autoconsommation collective »

La chronique innovation : Materrup conçoit du ciment bas carbone

DigitÉco #12 : souveraineté des données, comment accélérer ?