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Laüsa 12 : « Lorsque vous mettez un pied à Basket Landes, vous n’en ressortez jamais »

Écosystème
lundi 14 avril 2025

Impliquée dans le club depuis 12 ans, Audrey Lacroix est devenue présidente de Basket Landes en juin 2024. Crédit photo : Baptiste Aupetit

Basket Landes est un club unique dans le département mais aussi dans le paysage sportif national. Sa présidente Audrey Lacroix évoque les ambitions de ce club tout comme les défis à relever pour rester au plus haut niveau européen.

Lors de notre douzième Laüsa, les adhérents de Placéco et les invités de Landes Attractivité étaient réunis jeudi dernier à l’hôtel Les Pyrénées de Mont-de-Marsan. Devant eux, Audrey Lacroix est revenue sur son parcours. Devenue présidente du club à l'aube de la saison 2024-25,  l’avocate de profession livre sa passion pour un club emblématique du basket féminin français et européen.

Du sport-études tennis à la présidence de Basket Landes, comment êtes-vous passée de la petite balle jaune au ballon orange?
C'est une rencontre ! Basket Landes pour moi, c’est une aventure humaine. Au détour d'un match de Coupe d'Europe, j'ai fait la connaissance de Marie-Laure Lafargue. Le club cherchait des compétences juridiques pour étoffer l'association. J'ai adhéré au projet et je suis tout simplement devenue une passionnée de ce projet Basket Landes. Il y a des valeurs qui me plaisent et qui ont fait que je me suis passionnée pour ce sport. Je suis arrivée au club il y a douze ans, d'abord comme bénévole puis administratrice, avant de succéder à Marie-Laure Lafargue à la présidence. Lorsque vous mettez un pied à Basket Landes, vous n'en ressortez jamais !

Le passage du statut d’administratrice à présidente, a-t-il changé quelque chose pour vous personnellement?
Ça change beaucoup de choses. La pression du terrain est beaucoup plus forte alors que je ne la ressentais pas forcément jusqu'à présent. Car non seulement, je préside une société mais en plus il y a un aléa sportif qui ajoute beaucoup de pression. Et puis, il y a la responsabilité de porter un projet collectif. Nous avons une structuration très singulière avec une ouverture de capital à 130 actionnaires. On représente nos abonnés, nos supporters, nos partenaires. Il faut être transparent, avancer et toujours affirmer nos valeurs tout en gérant un budget de trois millions d'euros. Notre mission est de maintenir les valeurs du club, de continuer à performer sportivement, tout en conservant notre identité landaise et notre leadership féminin.

Basket Landes se distingue notamment par son modèle unique avec de nombreux actionnaires. Quelle est la philosophie derrière cette approche ?
C'est totalement unique en tout cas dans le paysage de la Ligue professionnelle de basket. L’idée, lorsque l'on est passé en SASP, c'était ne pas perdre l'enracinement, de garder cette identité. L'association reste le plus gros actionnaire de la société. À chaque augmentation de capital, l'association prend également des actions pour ne pas être diluée. C'est important car l'association représente les bénévoles, l'histoire de Basket Landes, notre identité. On ne vendra jamais notre âme au diable. Ce qui fait fonctionner ce club, c'est vraiment d'avoir ce collectif là et de toujours chercher cet équilibre.

« Fédérer des gens de tout bord et créer des émotions fortes »

Sur le plan sportif, Basket Landes réalise des saisons remarquables malgré un budget moins conséquent que certains concurrents. Quels sont les secrets de cette réussite ?
Avec le cinquième budget de la ligue, nous finissons deuxième en phase régulière du championnat de France et dans les huit meilleures équipes européennes. Le secret, je pense que c'est le facteur Julie Barennes, notre coach. Elle est très douée dans son recrutement pour aller chercher des jeunes, elle transmet nos valeurs de combat, d'abnégation et de solidarité. Le réel atout est dans notre staff sportif qui fait ses preuves depuis de nombreuses années. Après, c'est aussi la ferveur du public. Venir jouer à Mitterrand pour une équipe extérieure, c'est très compliqué.

Quels sont les principaux défis économiques et structurels auxquels le club est confronté aujourd'hui ?
Le gros point noir actuel, c'est l'infrastructure. On a 2.500 places, bientôt 2.607 mais on joue tous les matchs à guichet fermé. Le levier économique, il est là. On travaille sur une étude de faisabilité pour une extension de la salle avec des places supplémentaires mais aussi des bureaux, une salle VIP, des loges, des salles de formation… La diversification des produits est aussi une piste. Nous rêvons de partenaires nationaux, mais pour ça, il faudrait que le sport féminin et le basket féminin soient médiatisés. Aujourd’hui, nous ne touchons aucun droits télé.

Selon vous, qu'est-ce qui rend Basket Landes aussi unique dans le paysage sportif français ?
Le leadership au féminin. La présidente est une femme, tout comme la directrice générale, la directrice administrative, la directrice commerciale ou encore la directrice sportive. Sur les 24 salariés, il y a très peu d'hommes. Ensuite, on est les seuls à créer un tel engouement sur nos matchs dans la Ligue féminine. Ce club fédère des gens issus d’univers divers, sur un territoire rural. Nous avons derrière nous un vrai collectif, des personnes qui nous poussent et qui viennent de milieux totalement différents. C’est qui fait notre force, de fédérer des gens de tout bord et de créer des émotions fortes.

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