Véhicules électriques : Charge-in accélère sur les bornes de recharge - Premium

Au-delà de l’amitié qui lie les deux cofondateurs, nouée sur les bancs d’une prépa, l’aventure de la startup girondine Charge-in est née de la conviction que l’acquisition d’une solution de recharge pour véhicule électrique « est une démarche compliquée : parce qu’il y a beaucoup d’offres, avec plus de 3.000 installateurs d’IRVE (ndr : infrastructures de recharge de véhicule électrique) et 50 modèles. Conséquence, le marché est opaque, manque de transparence et se révèle chronophage, avec de très gros écarts sur les prix. Cela dégrade l’image du marché des véhicules électriques », analyse Nabil Lotfy, directeur général via sa société NL Management. Avec son compère Jérémy Martins (président via JM Management), ils ont officiellement créé Charge-in fin juillet dernier. L’ambition ? « Proposer le premier comparateur d’offres pour l’installation de bornes de recharge ». Avec la promesse « d’identifier rapidement auprès de nos clients la solution la plus adaptée à leurs besoins et d’y associer le bon prestataire », résume-t-il. Et de glisser que la prestation peut également aller jusqu’au montage du plan de financement.Un service gratuitCôté utilisateurs - particuliers, entreprises, copropriétés et bientôt les collectivités - le service est gratuit. Lancé le 29 décembre, il s’appuie à date sur un réseau d’une cinquantaine d’installateurs partenaires, qui permet d’ores et déjà d’adresser l’ensemble du territoire national même si, pour l’heure, la Nouvelle-Aquitaine concentre environ 30% de ce maillage. De son côté, Charge-in demande un abonnement mensuel aux installateurs pour les intégrer à son comparateur et touche une commission sur le volume d’affaires généré grâce à sa plate-forme. Enfin, la SAS a mis en place un logiciel de supervision dans les bornes de recharge, qui permet notamment d’effectuer un suivi sur la consommation, générant ainsi des revenus avec la licence informatique. « On veut aller chercher la rentabilité très vite, annonce Nabil Lotfy, en mars on a gagné plus qu’on a dépensé. Sur l’année 2023, on vise entre 700.000 et 1.000.000 d’euros de chiffre d’affaires. On marche très fort avec les particuliers, auxquels on apporte une réponse en 3 minutes. On veut s’imposer sur la partie entreprises, c’est là qu’on peut générer le plus de chiffre d’affaires. On va aller chercher des gros acteurs » confie le dirigeant, qui évoque notamment des pistes avec des prospects tels que Chronospot ou le Groupe Accor. Outre l’implication du duo fondateur, pour qui « le commercial est le cœur de métier », l’entreprise s’appuie sur le studio parisien Datashake pour la partie SEO (référencement naturel sur le web) et SEA (publicité en ligne).Le levier réglementaireCharge-in espère capitaliser sur une offre qui colle à l’air du temps mais également favorisée par le cadre réglementaire. « La partie législation va dans notre sens. Il y a les subventions de l’Etat pour l’installation de bornes de recharge, mais aussi les lois pures et dures comme la LOM (ndr : loi d’orientation des mobilités) qui impose aux entreprises qui ont une flotte de véhicules d’avoir un certain pourcentage de véhicules électriques » rappelle le jeune entrepreneur. Et de souligner « un deuxième enjeu qui est “game killer” : si vous avez un parking, vous devez mettre en œuvre une borne de recharge pour chaque tranche de 20 places de stationnement ». Un ensemble de règles qui autorise Charge-in à « être très proactif vis-à-vis des entreprises ».Dans le cadre de son développement, la start-up s’applique à densifier son réseau d’installateurs partenaires : « pour complètement tenir la promesse de notre comparateur, il faut en avoir entre 100 et 150 » compte le directeur général, qui a constaté que la majorité de ceux déjà en portefeuille œuvrent également dans le domaine des panneaux photovoltaïques : « devenir aussi comparateur sur ce marché, c’est un axe de diversification à moyen-long terme ». S’appuyant sur un algorithme maison pour la comparaison des offres, Charge-in planche sur une nouvelle version : « d’ici quelques mois, on ira au-delà en devenant plus performant dans la configuration de solutions dédiées ». Focalisée sur le marché hexagonal, la direction n’exclut pas d’aller au-delà des frontières, évoquant « la Belgique, la Suisse, les pays francophones où les réglementations et les marchés ont l’air similaires, mais aussi l’Afrique du Nord, notamment le Maroc ».Etoffer la structureAu soutien de ses ambitions de croissance, Charge-in table sur une dizaine de recrutements d’ici la fin de l’année, sur des profils tech, sur la partie technique IRVE (chef de projets) ainsi qu’un growth manager. Une réflexion est par ailleurs en cours pour l’ouverture d’une succursale à Paris, « pour la représentation mais aussi pour permettre des recrutements dans ce riche vivier de l’Ile-de-France ». Se partageant le capital à égalité, le duo fondateur a également pu s’appuyer sur des apports en love money et a récemment enregistré l’aide d’Aquiti Gestion, via le dispositif de prêts d’honneur Nouvelle-Aquitaine Amorçage. Le tour de table devrait aussi évoluer : les dirigeants réfléchissent à une levée de fonds, envisagée pour le second semestre 2023. « Elle pourrait atteindre entre 1 et 5 millions d’euros. Tout va dépendre des prochains mois et de notre capacité à créer du revenu récurrent » conclut Nabil Lotfy.Charge-inCréation le 28 août 2022Siège social : BrugesLocaux : 16 cours Saint-Louis, BordeauxEffectif : 3 ETP

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