Café Terra : un espace imaginé pour redynamiser la commune de Saint-André-de-Seignanx - Premium

À Saint-André-de-Seignanx, commune du sud des Landes, les restaurants ne sont pas légion. Ici, les lieux pour se retrouver et partager un repas, commencent à manquer. Alors, il y a quelques mois, la mairie a décidé de lancer un appel à projet pour l'ouverture d'un nouvel établissement. Un appel à projet qui a été remporté par Permaps, une association fondée par Marie Meunier et Pernelle Laffetas, qui vise à promouvoir le vivant et la santé. Ensemble, avec leur association, elles ont imaginé un lieu qui soit à la fois un restaurant et « un hub coopératif qui accueille petits et grands avec différents services : repas, café, espace de coworking, espace de jeux pour les enfants, épicerie ou encore salle de location pour différents ateliers. » Explications avec Guillaume Pagliano, membre de l'association et salarié du Café Terra.Un projet soutenu par la Région et le Département D'où est venue l'idée d'implanter ce café ici, à Saint-André-de-Seignanx ?Nous avons appris, au sein de l'association Permaps dont je fais partie, que le dernier restaurant de la commune fermait ses portes. D'autres avant lui ont fermé ces cinq dernières années. De ce fait, il n'y avait plus tellement de lieu pour que les habitants de la commune se rencontrent, échangent ou mangent ensemble. C'est le problème de certaines communes rurales, qui manquent d'animation, et qui peuvent devenir des communes dortoir. De ce fait, la mairie a décidé d'ouvrir un appel à projet pour redynamiser la commune et nous avons postulé. Le cahier des charges était d'en faire un restaurant et c'est ce que nous avons proposé avec cette idée de lieu, que nous avons appelé « Café Terra » ; un lieu convivial où l'on puisse faire le lien de la terre à l'assiette. Notre idée était depuis le départ, de soutenir les acteurs locaux, les acteurs de la terre. Nous sommes dans une commune rurale, comme je le disais, dans un département qui est rural lui aussi, et c'était important pour nous de pouvoir soutenir les agriculteurs mais aussi de pouvoir proposer aux clients des produits du territoire, autant que possible.Vous avez évoqué l'association Permaps : pouvez-vous nous expliquer ce qu'est cette association ? Permaps est une association qui a été fondée par Marie Meunier et Pernelle Laffetas. Elle est tournée vers l'écologie, la santé et l'éducation. C'est une association qui possède plusieurs espaces. Il y a notamment un autre lieu ressource à Urrugne qui s'appelle Eki-Libre, où sont dispensés des cours de yoga ou de la kinésiologie, des pratiques qui gravitent autour de la santé. C'est vraiment l'ADN de Permaps.Comment a été financé le projet ? Ce qu'il faut comprendre, c'est que nous avons récupéré les locaux qui étaient déjà existants. De notre côté, nous avons refait le sol et la peinture. On a mis notre patte. Il a également fallu acheter les tables, les machines. Certaines machines appartenaient à la mairie. Et puis, il nous fallait un fonds de roulement aussi pour acheter un peu de marchandises. De notre poche, nous avons investi environ 15.000 euros. À côté de ça, l'association Permaps a eu 20.000 euros de cofinancement de la Région Nouvelle Aquitaine et du Fond Européen, ainsi que 13.800 euros du Département des Landes. Cet argent a servi notamment à la mise en route du Café Terra, mais aussi à d'autres projets que porte l'association. Nous avons également été lauréats de l’appel à projets Économie Sociale et Solidaire - pour un abondement de 2.500 euros par la Région Nouvelle-Aquitaine via une campagne de financement participatif ESS (J’adopte un Projet). On a rassemblé 10.000 euros pour le projet du Café Terra. C'est un projet qui a été soutenu par les élus et je tiens à le souligner, sans eux, il n'aurait pas vu le jour.« Des produits raisonnés, à un coût accessible »Quel est votre modèle économique ? Nous nous basons sur l'économie sociale et solidaire. Notre but est d'avoir, à terme, l'équivalent de trois salariés qui s'occupent de la partie restauration. Nous visons les 75% de salariat, le reste étant des postes dédiés à des bénévoles. C'est en train de se mettre en place. À l'heure actuelle, nous avons une petite brigade de bénévoles qui viennent aider. Tous sont adhérents de l'association. Comme je le disais, nous sommes un restaurant avant tout, mais aussi un lieu qui propose des activités créatives et sportives notamment. L'idée est de faire un lieu ouvert, un lieu inclusif où toutes les générations peuvent se rencontrer. Les personnes qui souhaitent faire du coworking sont également les bienvenues. Notre idée est aussi de proposer des activités complémentaires avec celles qui sont déjà proposées dans la ville mais aussi des activités en lien avec la restauration. On propose par exemple tous les derniers dimanches du mois un brunch qui est porté par les bénévoles. On travaille aussi, notamment, avec la boulangerie du coin, qui nous fournit notre pain, nous avons des boissons qui viennent du Pays basque et d'autres produits locaux.Quels sont vos objectifs dans les prochains mois ? On va lancer l'épicerie Terra dans quelque temps. C'est l'un de nos projets avec le recrutement. L'objectif, c'est vraiment de travailler avec des acteurs locaux comme je le disais, et de proposer un menu de saison et local. De proposer des recettes, pas forcément bio, même si on essaie au maximum ; mais en tout cas une alimentation avec des produits raisonnés et à un coût accessible. Nous allons aussi essayer de doubler la fréquentation. Notre objectif est d'arriver, dans les prochains mois, à accueillir entre 30 et 40 personnes par jour, sachant que nous prévoyons de rester ouverts toute l'année.

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