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« On ne peut plus monter une boîte qui n’aurait pas un impact positif » (Nouvelle-Aquitaine Amorçage)

Écosystème
mercredi 31 janvier 2024

Jean-Baptiste Parpant, responsable prêts d’honneur innovation chez Nouvelle-Aquitaine Amorçage. Crédit : JBP

Dispositif de la Région Nouvelle-Aquitaine piloté par Aquiti Gestion, le prêt d’honneur innovation a connu une distribution solide en 2023, notamment marquée par deux thématiques fortes : l’impact et la santé. Eléments de décryptage avec Jean-Baptiste Parpant, responsable prêts d’honneur innovation chez Nouvelle-Aquitaine Amorçage.

Quel bilan chiffré peut-on faire de l’année 2023 pour ce prêt d’honneur innovation ?
En un an, l’association Nouvelle-Aquitaine Amorçage a accompagné 36 startups en attribuant 72 prêts d’honneur innovation, qui sont des prêts individuels aux dirigeants, pour un total engagé d’1,87 million d’euros. Les années post-Covid avaient été exceptionnelles, 69 prêts en 2022, 85 en 2021. Là, c’est un exercice où le niveau se maintient par rapport à une certaine normale. Sur les 36 startups accompagnées, il y en a notamment 20 qui sont girondines, six des Charentes et cinq de la Haute-Vienne.

Qualitativement, quelles grandes tendances observe-t-on sur cette année écoulée ?
Sur les 36 startups accompagnés, 23 d’entre elles soit quasiment les deux tiers sont tournées vers l’impact et la santé. On va faire de nombreuses entreprises qui inventent de nouveaux modèles, des solutions qui ont un impact sur la transition énergétique et environnementale. Avec notamment des structures en lien avec les transports, comme Cyclink, qui fait du reconditionnement de vélos électriques. Ça se faisait historiquement dans l’automobile mais ça n’était pas structuré sur ce type de véhicule. On trouve aussi Vela, qui fait du fret marchandise par voilier. Ça peut aussi être des plateformes avec des fonctions support comme Charge-In, qui met en relation les clients finaux avec des infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Les modèles d’économie circulaire se développement de plus en plus. On décentralise, on va aller chercher des solutions plus durables, en essayant de trouver une seconde vie aux produits et éviter qu’ils soient jetés ou incinérés. Il y a par exemple Deuzio, qui reconditionnement des jeux de société. Les gros acteurs du retail n’ont pas la compétence pour aller sur ces métiers.

Sur ces structures soutenues en 2023, y a-t-il eu de la casse ?
Globalement non (ndlr, exception faite de Myotact). Par contre, les entreprises ont des difficultés. Il y a plusieurs facteurs, comme le remboursement des PGE, la hausse des taux d’intérêt, la difficulté à lever des fonds. On observe que les startups se doivent de mettre en place des modèles où elles sont rentables plus rapidement. Et certains modèles sont plus difficiles à financer. Sur la survie à trois ans, on a plus de casse cette année, c’est un rattrapage des années Covid et de la période juste après. Des sociétés ont bénéficié d’une bulle financière et d’aides. Celles qui étaient en difficulté mais perfusées n’ont pas réussi à passer le cap.

On note dans cette promotion 2023 une forte proportion de startups à impact. C’est un choix délibéré dans la masse des dossiers ?
L’impact et la stratégie RSE des entreprises sont de plus en plus importants. C’est un critère d’éligibilité pour nous. Il y a certains secteurs qu’on n’accompagne pas, mais sur le numérique et l’industrie, on continue, il y a beaucoup de boîtes qui se développent. Et il y a besoin de réindustrialiser la France mais aussi de changer les process. Sur les métiers qui ne sont pas purement à impact, on va regarder la politique RSE interne, la stratégie de sourcing…

Quelles orientations peut-on pressentir pour 2024 ?
Malgré l’environnement pas évident, on voit beaucoup d’enthousiasme à créer des entreprises qui ont du sens. Tous les financements sont dirigés vers l’impact, l’orientation vient du haut. Mais aussi d’en bas, avec des entrepreneurs qui sont passionnés et veulent faire bouger les modèles. On ne peut plus monter une boîte qui n’aurait pas un impact positif sur la société, c’est impossible. Sinon il n’y a ni financement, ni partenaire.

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