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Assises de l'économie de la mer : « La Région aidera la filière »

Écosystème
mercredi 13 novembre 2024

Marc Lafosse, Baptiste Maurin, Hélène Vandewalle et Rémi Justinien veulent montrer que la Région et les entreprises œuvrent de concert. Crédit : GR

Une semaine avant les 19es Assises de l'économie de la mer qui se dérouleront à Bordeaux en présence du ministre de la Mer et de la Pêche, les élus de la Région Nouvelle-Aquitaine affichent le soutien institutionnel aux filières nautique et navale dans leur transition écologique.

Face à la Garonne, au siège social d'Open Lune, le site est un écrin pour aborder la transition énergétique et écologique des filières maritimes. Ce mercredi, une semaine avant les 19es Assises de l'économie de la mer, organisées à Bordeaux par Ouest France et Le Marin en partenariat avec Sud Ouest et Placéco, les élus de la Région ont affirmé le soutien de la collectivité au secteur.

Celui-ci doit relever plusieurs défis : notamment l'adaptation aux nouvelles énergies et la fiabilisation du recrutement. La Région a décidé d'apporter son aide en fonction des ses outils. Le recrutement pose la question, entre autres, de la formation. Le sujet est un des chevaux de bataille du président Alain Rousset. Ce mercredi, Rémi Justinien, conseiller régional en charge des Industries nautiques et navales, a évoqué le projet de création d'un campus des métiers de la mer. À l'image de l'Aérocampus, à Latresne en Gironde, pour les métiers de l'aéronautique, l'élu émet l'idée, manifestement bien avancée, d'un campus qui formerait aux différents métiers de l'univers maritime. « Il ne serait pas situé dans un seul lieu mais serait multisites, invite à réfléchir l'élu. En fonction des spécialités géographiques, il y aurait un lieu de formation qui pourrait se trouver physiquement dans les lycées. En Charente-Maritime, le nautisme ; dans le centre de notre zone littorale les produits issus de la mer et dans le sud, la glisse, par exemple. Cette organisation a le mérite de former les jeunes au plus près de chez eux. »

Composer avec la baisse des budgets

L'adaptation aux énergies futures, notamment les énergies marines renouvelables (EMR), engendre une réflexion lourde sur l'aménagement du territoire, le lancement de grands projets structurants et l'explication à la population. Eolien en mer, transport de marchandises entre le port de Bordeaux (Bassens) et l'hinterland (Lot-et-Garonne) sont deux sujets sur lesquels planchent les élus régionaux. « Sur le projet de transport fluvial, le travail est en cours à la métropole de Bordeaux et le terminal multimodal de Bassens en sera la pierre angulaire », estime Baptiste Maurin, conseiller régional et adjoint au maire de Bordeaux en charge du patrimoine. Il soulève en outre un enjeu de taille pour les années à venir et dès 2025 : « Nous allons devoir accompagner des filières, notamment la filière maritime, à se structurer alors que les budgets de la collectivité baissent. Il va donc falloir inventer des nouvelles manières d'intervenir et d'impulser les projets. »

Le Scope 3 allié du maritime

Selon Rémi Justinien, l'un des alliés du développement économique du secteur maritime et fluvial sera le Scope 3 de la CSRD. Un sigle avec lequel bon nombre d'entreprises commencent à se familiariser. Dans le reporting extra-financier des sociétés, les plus importantes doivent intégrer les émissions carbone de leurs parties prenantes (fournisseurs, clients). Les marchandises qui transiteront par bateau seront mieux notées et feront baisser le bilan carbone en bout de chaîne. « Une partie du cognac commence à réfléchir à cette possibilité, annonce-t-il, mais cela signifie qu'il faudrait rendre navigable la Charente qui ne l'est plus depuis 1976… » Ce qui n'est pas une mince affaire. En revanche, la Garonne constitue un outil prometteur pour le Scope 3 d'entreprises régionales. « Nous travaillons avec les vins de Bordeaux pour faire aboutir cette idée » poursuit l'élu.

Anticiper l'énergie de demain

Les énergies marines renouvelables (EMR) représentent un potentiel important pour le secteur maritime néo-aquitain. « C'est l'Etat qui lance les marchés et l'appel d'offres pour le projet d'Oléron est arrivé tardivement, explique Marc Lafosse, PDG du bureau d’études Energies de la Lune. L'objectif de production pour la façade sud-atlantique est de 10GWh, soit neuf fois le projet d'Oléron. Cela représente 30 à 35 millions d'euros d'investissement pour construire les parcs. En même temps, il faut construire les câbles… »

Avec onze filières, 12 milliards d'euros de CA annuel, 30 millions d'euros d'aides de la Région, une douzaine de criées, 500 navires de pêche, 60.000 emplois et plus de 2.000 entreprises, le secteur maritime régional pèse mais devra se structurer pour améliorer sa compétitivité.

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