Asperge des Landes : au coeur de la ruche en effervescence - Premium

En ce mois d’avril, le site implanté à Herm s’apparente à vraie fourmilière. Dans chaque salle, des équipes s’affairent pour préparer l’or blanc des Landes avant son départ vers les points de vente. Cette période correspond au pic de la saison. « Pâques est une date cruciale pour nous, il y a une forte demande et notre stratégie consiste à fournir les clients tout en maintenant des prix corrects pour toutes les parties », explique Lucie Gemain, responsable Culture et légumes frais chez Maïsadour. Au cœur de la chaîne, Maïsadour achète les asperges blanches à ses coopérateurs pour les revendre ensuite à Priméale. Gérée par Primeurs du Sud-Ouest, une filiale de Maïsadour, l’unité hermoise constitue un maillon central de la filière asperge des Landes. Ici, pendant la saison, « 40 tonnes d’asperges brutes sont reçues chaque jour », précise Gauthier Lafitte, responsable du site. Les légumes fraîchement récoltés par les adhérents sont ici triés, lavés et conditionnés. Le processus est simple mais demande de la main-d’œuvre et de la rapidité pour garantir la fraîcheur du produit au consommateur. Pas de transformation, encore moins de surgélation, « c’est du brut en direct du champ ». S’adapter aux nouveaux modes de consommation Au plus haut de la saison, environ 180 personnes s’activent. La moitié d’entre elles s’occupent du tri après réception des asperges en provenance des exploitations. Sur quatre lignes de tri, les saisonniers retaillent et répartissent les légumes selon leur calibre et leur qualité. « Les équipes travaillent en 2/8, ainsi les lignes fonctionnent 6/7j de 4h à 22h », explique le chef des lieux. Une fois cette étape réalisée, « il reste 30 tonnes nettes commercialisées en sortie ».Lucie Gemain (responsable Culture légumes frais chez Maïsadour) et Gauthier Lafitte (responsable du site de Herm). Crédit photo : Yannick Revel Les clients sont tous des acteurs de la grande distribution, quasi exclusivement en France. « La part de l’export est anecdotique, il s’agit d’un produit du terroir consommé dans le pays », souligne Lucie Gemain. Mais depuis quelques années, une nouvelle tendance de consommation se développe. « Nous constatons depuis le Covid, une forte demande pour des petits sachets en plastique, l’an dernier cela a représenté 60% de nos ventes », décrypte l’ingénieure agronome. Par conséquent, dans la salle de conditionnement, les employés disposent dans des cagettes de deux ou de cinq kilos mais aussi dans emballages de films plastiques. « Cela a permis de rajeunir notre clientèle, notamment avec des sachets micro-ondables où l’on peut consommer l’asperge sans aucune préparation, sans même la peler ». Optimiser le site Avec ces 25.000 tonnes de production nationale, la France est le quatrième producteur européen après l’Allemagne (116.000 tonnes), l’Espagne (50.000 tonnes) et l’Italie (45.000 tonnes), devant les Pays Bas (18.000 tonnes). Dans les Landes, on est loin de ces quantités, et l’asperge représente un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros (sur 1,4 milliards développé par Maïsadour) et 28 adhérents (sur 2.000). Néanmoins, « c’est une filière à laquelle la coopérative est attachée car elle représente le territoire et constitue une source de diversification pour les agriculteurs », analyse Lucie Gemain.Plus de la moitié de la production est désormais vendue en sachets. Crédit photo : Yannick Revel Malgré toute son importance, l’asperge ne suffit cependant pas à faire tourner le site de Herm toute l’année. Car si aujourd’hui, les salariés sont près de 200 dans les murs, ce n’est pas toujours le cas. « Lorsque j’ai pris mon poste le 6 janvier dernier, nous étions cinq », se souvient le nouveau directeur de l’unité. Pour lui, le challenge se situe là, « il faut pérenniser le travail sur les douze mois avec d'autres légumes frais tels que le maïs doux ou la carotte fane ».

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