Alain Rousset : « en Nouvelle-Aquitaine, la reconquête industrielle est en marche » - Premium

Certes, il y a forcément eu quelques flèches décochées lors de cette conférence de rentrée d’Alain Rousset. Une première contre « cet espèce de truisme qui n'existe dans aucune démocratie, où le plus petit parti, celui qui n'a pas participé d'ailleurs au front républicain, devient leader à Matignon ». Du carquois griffé « Macron », quelques autres traits sont tirés. Notamment contre la « trajectoire permanente du président de la République qui ne comprend pas, ne veut pas voir ce que le pays a voté, ne veut pas l'admettre car trop sûr de lui. Est-ce qu'un état centralisé, hyper présidentialisé, peut être demain démocratique ? ». Mais le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine semble plutôt attendre la composition du futur gouvernement et voir à quel sauce les collectivités territoriales vont être mangées. La question budgétaire l’inquiète évidemment, devant faire face à une incertitude annuelle, « quand nous avons la nécessité d’une programmation pluriannuelle ». Mais, faute du sparring partner le plus évident, le combattant a boxé à domicile et s'est recentré sur sa vision de l’action régionale. Notamment les risques que le Conseil régional prend parfois en matière de soutien à l’innovation et au développement industriel. Le projet Flying Whales est sous le feu des questions, techniques comme économiques ? Un essai clinique donne des résultats peu probants et fait dégringoler le cours de Bourse d’Aelis Farma quelques semaines après une augmentation de capital ? Il assume : « Si Flying Whales va à terme, on révolutionne le transport des charges lourdes, on développe une nouvelle filière dans le domaine du transport aérien décarboné et on sort des dizaines de milliers de camions de la route », martèle-t-il. « Le risque, c’est bien, demain, de pouvoir générer de nouvelles filières et de continuer à réindustrialiser la région », renverse-t-il. D’autant que l’attractivité de la Nouvelle-Aquitaine, pensée par son président comme combinant recherche, formation, recyclage, alliance entre grands groupes et PME, semble annoncer de nouveaux fruits.Deux projets industriels en Gironde…Si les noms ne peuvent à ce stade pas toujours être rendu publics, de grosses annonces pourraient être faites dans les prochains mois. Notamment à propos d’une certaine société allemande, qui fédère des industriels de plusieurs pays européens sur un projet de réacteur à fusion nucléaire par confinement magnétique : elle ambitionne de créer une entité en France et aurait choisi la Gironde, « au regard de la qualité de l’écosystème photonique et de la proximité du laser Mégajoule », analysent les services de la Région. Un effectif d’une centaine de personnes, avec des ingénieurs de haut niveau, est ainsi évoqué.Moins avancés mais plus prometteurs encore sont les contacts avec « une société dans l’aéronautique verte qui projette de créer en Gironde 750 emplois directs ».…et plusieurs dans les autres départementsDans le Béarn, à Mourenx, « il y a un projet d’investissement de plus de 50 millions d’euros pour fabriquer un médicament afin de lutter contre le diabète et l’obésité. Un produit nouveau, qui n’existe pas sur le marché mondial », rapporte ainsi au fil de son propos le président Rousset. Dans les Landes, il y a eu hier jeudi l’inauguration par RYAM d’un site de production de bioéthanol à base de déchets de papeterie à l’issue d’un investissement de 32 millions d’euros. Demain, c’est la société I-See qui « va construire une usine de drones à la pointe de la technologie », nous indique-t-on.À lire également - RYAM Tartas : inauguration d'un site de production de bioéthanolPrès de Niort, il serait question de la création d’une usine de fabrication de drones et d’équipements militaires par impression métallique 3D, induisant un investissement chiffré à 70 millions d’euros. En Haute-Vienne, Verso Energy porte un projet de création d’usine de production de biokérosène sur le site de l’usine de pâte à papier de Sylvamo, à Saillat-sur-Vienne. Ce carburant d’aviation durable serait produit en captant les fumées et en utilisant le dioxyde de carbone biogénique de l’usine. En mélangeant ce CO2 à de l’hydrogène, il est possible grâce à un catalyseur de produire du méthanol qui, après traitement, peut être utilisé comme carburant.Et le Limousin pourrait connaître l’un des plus important projet industriel de son histoire. Baptisé « LICHEN » (pour LImousin Carburant Hydrogène et Energie Nouvelle), il induirait un investissement annoncé à un milliard d’euros. À la clef : 1.000 emplois durant les travaux puis 300 emplois directs et indirects pour l’exploitation du site.

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